Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.
Cette semaine, revenons ensemble sur les derniers travaux réalisés par le Comité européen des régions, cette assemblée consultative réunissant 329 élus locaux et régionaux de l’Union européenne. Pour la 149eme session plénière du Comité, les membres ont réitéré leur soutien à l’Ukraine et se sont entretenus avec plusieurs élus ukrainiens.
Oui mercredi dernier, plusieurs dirigeants locaux ukrainiens ont pris la parole lors de la session plénière du Comité européen des régions. Les maires de Kiev, Lviv, Marioupol et Melitopol, ainsi que le président du district de Kharkiv sont intervenus auprès des élus locaux et régionaux européens pour expliquer la situation actuelle de leurs villes et la manière dont les collectivités locales de l’UE peuvent contribuer du mieux possible à apporter une aide humanitaire et à protéger les réfugiés ukrainiens.
Le Comité en a profité pour adopter une résolution appelant à la libération immédiate des maires ukrainiens qui ont été enlevés par les forces armées russes.
Effectivement, onze maires ukrainiens et dirigeants d’administration locale sont toujours retenus par l’armée russe. Le 3 avril dernier, la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a par ailleurs annoncé le décès d’une responsable du village Motyjine, à l’ouest de Kiev. Une situation fermement condamnée par le Comité international de la Croix-Rouge, l’ONU, et le Comité européen des Régions.
Les élus régionaux européens ont également appelé à davantage de soutien pour les autorités locales accueillant les réfugiés.
Le président du Comité, Apostolos Tzitzikostas a appelé à la création d'un "mécanisme local de l'UE pour les réfugiés ukrainiens", non pas en tant que nouveau fonds, mais en tant qu'outil opérationnel permettant de réduire les formalités administratives et d'accélérer l'accès des dirigeants locaux aux fonds actuels.Les membres ont également discuté d'une résolution appelant à "l'établissement d'un plan de reconstruction concret pour les villes et régions ukrainiennes".
Autre initiative lancée par le Comité des régions, cette fois en lien avec l’Association des villes ukrainiennes : l’organisation de camps d’été pour les enfants ukrainiens dans les villes européennes.
Les maires ukrainiens et européens sont actuellement au travail pour organiser le transfert et le séjour des enfants ukrainiens touchés par la guerre. L'initiative s'adresse aux enfants et aux jeunes en âge de fréquenter l'école primaire, secondaire ou le lycée. Ils auront la possibilité de recevoir un soutien psychologique ciblé. Selon les mots du président Apostolos Tzitzikostas, ce projet est une priorité concrète et cruciale pour nous. Les membres du CdR de toute l'Union ont déjà mis en avant leur volonté d'accueillir des enfants et sont mobilisés pour diffuser des informations sur cette initiative”.
La crise de l’énergie en Europe a également mobilisé une grande partie des discussions de cette semaine.
Plusieurs opinions ont été présentées par les membres du Comité, défendant une transition énergétique qui libérerait l’UE de sa dépendance envers la Russie. Car la crise énergétique provoquée par l'invasion de l'Ukraine par Poutine a exacerbé la nécessité pour l'UE d'éliminer progressivement sa dépendance au pétrole, au gaz et au charbon. C’est pourquoi les membres du Comité appellent les institutions à bannir les importations de gaz et de pétrole russe et de poursuivre leurs efforts pour atteindre les objectifs du Pacte Vert européen.
Quelles mesures ont été adoptées par le Comité européen des régions ?
Eh bien les membres ont adopté une résolution autour de la stratégie REPowerEU, contribuant ainsi à la stratégie énergétique de la Commission européenne qui vise à atteindre l'indépendance vis-à-vis des importations d'énergie russe d'ici 2030. En complément le Comité a adopté un ensemble d'avis visant à la révision en cours du "paquet énergie Fit for 55" de l'UE et à la mise en œuvre du "Green Deal" européen au niveau local et régional.
Les membres du Comité se sont également penchés sur la question de la promotion des valeurs européennes. Selon les dirigeants locaux, les collectivités territoriales et régionales de l’UE jouent un rôle crucial dans la promotion des valeurs européennes et la participation des citoyens à la vie politique européenne.
Oui, les membres du Comité se sont dit prêts à élaborer un programme européen d’éducation civique afin de promouvoir les valeurs démocratiques européennes, l’esprit critique et l’éducation aux médias auprès de la jeune génération européenne, afin de mieux la sensibiliser au projet européen. En effet, un grand nombre de citoyens ne sont pas au fait du fonctionnement des institutions européennes. "Comment les citoyens peuvent-ils s'engager au niveau de l'UE, s'ils ne la comprennent pas ?”, a déclaré à ce sujet Domènec Ruiz Devesa, député européen du PPE.
Une initiative largement inspirée par l’expérience de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, dont le rapport final doit parvenir aux institutions le 9 mai prochain.
Effectivement, cette plateforme citoyenne de libre participation est l’opportunité pour les citoyens de l’UE de se saisir des enjeux de la politique européenne à leur échelle. A ce sujet, la vice-présidente de la Commission européenne pour la démocratie et la démographie, a déclaré : “Cette conférence est une célébration de nos valeurs, un espace de libre débat et de délibération avec le citoyen au centre”.
Une célébration d’autant plus importante, que l’on observe dans certains Etats membres, un recul des valeurs démocratiques.
Oui Laura, l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale basé à Stockholm a publié à ce sujet un rapport inquiétant. En cinq ans, le nombre de démocraties dans le monde est passé de 104 à 98. Les Etats membres de l’Europe de l’est notamment, connaissent depuis plusieurs années une évolutions vers des régimes considérés par l’institut comme mixtes, alliant démocratie libérale et autoritarisme, comme c’est le cas en Hongrie sous le régime de Viktor Orban. Une tendance qui pourrait cependant tendre à s'essouffler avec, par exemple, la défaite de Janez Jansa en Slovénie la semaine dernière.
Juliane Barboni - Laura Léger