L'Europe au plus près

L'Europe au plus près - Vendredi 3 juin

L'Europe au plus près - Vendredi 3 juin

Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.  

Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.  

Cette semaine intéressons nous aux conséquences alimentaires de la guerre en Ukraine, en Europe et dans le monde. En effet, depuis le début de l’invasion russe, la sécurité alimentaire mondiale est en question, en raison notamment du blocus organisé par les forces armées russes.

Effectivement, depuis le début de l’invasion, la Russie a mis en place un blocus maritime en Ukraine qui s’étend de la mer d'Azov au port d'Odessa, sur la mer Noire. Le port d’Odessa représente en temps normal 60 % de l'activité portuaire du pays. Une situation dramatique alors que l’Ukraine est un exportateur majeur de céréales dans le monde. Depuis le début du mois de mai, ses exportations de céréales ont baissé de moitié.


Si le blocus continue, la communauté internationale craint des retombées sur la sécurité alimentaire mondiale. 

Tout à fait. A ce sujet, lundi dernier le président français Emmanuel Macron a proposé le vote d’une résolution de l'ONU afin d’ouvrir un corridor maritime et ainsi permettre aux marchandises ukrainiennes de circuler. Une initiative diplomatique qui ne fait pas l’unanimité. 

Les pays africains sont particulièrement inquiets des répercussions du blocus sur leur population. 

Oui, mardi dernier, les représentant·es de l’Union Africaine se sont adressé·es aux institutions européennes. Dans son allocution, le président de l’UA, également président du Sénégal, a exhorté les dirigeant·es à faire tout leur possible pour débloquer les stocks de céréales et assurer leur transport. Il a déclaré aux dirigeant·es que la pénurie d'engrais et de denrées alimentaires en Afrique était "très grave et alarmante". Il a également profité de cette occasion pour appeler l’UE à soutenir l'Afrique dans ses efforts de modernisation du secteur agricole. « Ce qui nous manque, et que vous pouvez fournir, c’est l’investissement financier et technologique nécessaire pour produire plus et mieux, et créer une prospérité partagée », a t’il expliqué.

Des craintes que la Commission européenne cherche à tempérer, alors que le président de l’Union africaine va s’entretenir avec Vladimir Poutine en Russie jeudi prochain.

Oui cette semaine les dirigeant·es européenn·es ont appelé les pays africains à ne pas se laisser prendre au piège d’une campagne de propagande menée par le Kremlin. Cette dernière accuse la Commission européenne d'être responsable d’une crise alimentaire mondiale imminente, causée par les sanctions occidentales contre la Russie. "C'est une désinformation totale du côté de la Russie, la seule raison pour laquelle nous nous débattons maintenant avec une crise alimentaire est due à cette guerre brutale et injustifiée contre l'Ukraine", a déclaré la présidente de la Commission. 


Continuons ce journal en nous intéressant justement aux actions portées par la Commission européenne pour aider l’Ukraine à exporter ses produits agricoles. 

Oui, pour contourner le blocus des ports ukrainiens imposé par la Russie, la Commission européenne a lancé plusieurs initiatives en faveur de l’Ukraine. Le 12 mai dernier, l’exécutif européen a proposé de mettre en place des “corridors de solidarité”, pour aider au transport des produits agricoles ukrainiens, mais également pour favoriser l’importation de biens dont le pays a besoin. La commission européenne avait également présenté, au mois d’avril, une proposition de règlement pour suspendre pendant un an les droits de douane sur les importations ukrainiennes.

Un plan d’action dont l’urgence se fait sentir.

Effectivement, la commissaire aux transports Adina Valean a déclaré à ce propos: "20 millions de tonnes de céréales doivent quitter l'Ukraine en moins de trois mois. Il s'agit d'un défi gigantesque." Un défi qui a comme objectif d'améliorer à moyen terme les connexions entre l’UE et l’Ukraine. 

Un projet qui pourrait bien s'étendre en dehors de l’Ukraine.

Tout à fait ! Au mois d’avril le Conseil a ouvert les négociations entre l’Union européenne, l’Ukraine et la Moldavie, afin de les inclure dans le cadre du réseau transeuropéen de transport. Cette démarche, si elle aboutit, permettra aux deux États qui font partie du Partenariat oriental d'obtenir des financements européens pour leurs infrastructures de transport dans la perspective de la reconstruction d'après-guerre en Ukraine.


A Bruxelles on s’inquiète aussi des conséquences de cette guerre. Le blocus de la Russie en Ukraine pourrait bien se faire sentir sur les objectifs du pacte vert européen.

Effectivement. Pour rappel l’UE s’est fixé comme objectif de réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Une politique ambitieuse, dans laquelle s’inscrit plusieurs plans d’action, dont “de la ferme a la fourchette” et "biodiversité''. Des plans qui demandent aujourd’hui à être réajustés. 

Oui les ministres de l’UE réunis au sein du Conseil ont d’ailleurs appelé à une révision de certains objectifs du Green Deal européen. 

Tout a fait, le Green Deal européen prévoit notamment de réduire de 50% l’utilisation de produits phytosanitaires et de 20% celui des engrais. Pour certain·es économistes, le moment est venu de repousser certains objectifs du pacte vert. De son côté l'exécutif a décidé de reporter deux textes législatifs au sujet de l’utilisation des pesticides et de la restauration des écosystèmes.

Des réévaluations qui inquiètent les milieux écologistes, pour qui la remise en question du Green Deal européen n’est pas nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire du continent.

Oui, le groupe des verts au Parlement européen a fait part de ses craintes dans une lettre adressée à l’exécutif européen, à l’heure où je cite les “discussions actuelles sur la réévaluation des éléments du Green Deal dédiés à l'agriculture, et en particulier les stratégies Biodiversité et Farm To Fork qui risquent de saper fondamentalement les progrès réalisés dans ces domaines.” De plus, les eurodéputé·es considèrent que le Green Deal permettrait à l'UE de gagner en autosuffisance.

Juliane Barboni - Laura Léger

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