L'Europe au plus près

L'Europe au plus près - Vendredi 16 Décembre 2022

L'Europe au plus près - Vendredi 16 Décembre 2022

Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans cette édition de « l’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne. Cette semaine, revenons ensemble sur l’actualité du Parlement européen. 

Bonjour Tania, oui une actualité qui a été fortement marquée ces derniers jours par l’affaire du QatarGate. En fin de semaine dernière la justice belge a lancé une large opération d’arrestations anti-corruption autour de l’attribution de la coupe du monde au Qatar. Plusieurs membres du Parlement sont impliqués. Notamment deux eurodéputés socialistes et démocrates, Maria Arena et Marc Tarabella ont été visés par l’enquête, et surtout la vice-présidente, Eva Kaili, aujourd’hui démise de ses fonctions. Les autorités belges ont retrouvé chez elle des sacs remplis d'argent liquide. 

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, promet des réformes majeures.

Oui, face à ce scandale retentissant Roberta Metsola a annoncé ce jeudi matin aux chefs d’État et de gouvernement des 27 vouloir imposer des réformes d’ampleur dès 2023. Elle a notamment annoncé un plan d’urgence en dix points censé redonner “de la crédibilité au Parlement et renforcer la transparence de l’institution”. Parmi ces points, la révision des règles imposant aux élus d’inscrire sur le registre de transparence tous leurs rendez-vous avec des personnes extérieures – et dont les règles sont, d’après elle, manifestement trop lâches. Elle souhaite aussi contrôler l’accès au Parlement par les anciens élus qui disposent actuellement d’une sorte de libre circulation dans l’Institution."

Continuons ce journal en revenant sur la déclaration commune sur les priorités législatives de l’UE pour 2023-2024 signée conjointement par les institutions européennes. 

Tout à fait, ce jeudi 15 décembre, les chefs du parlement européen, du conseil de l’UE et de la commission européenne se sont réunis pour définir leur position sur les  grands chantiers en cours en Europe. Les enjeux majeurs sont bien-sûrs la réponse à l'agression russe, le soutien au peuple ukrainien, mais aussi les solutions à apporter aux crises climatiques et énergétiques. 

Dans la déclaration, les trois institutions s’engagent, je cite “à accorder la priorité absolue aux initiatives visant à concrétiser le pacte vert pour l'Europe, à mener à bien la transition numérique et à renforcer la résilience de l’UE, à créer une économie au service des citoyens, à rendre l'Europe plus forte dans le monde, à promouvoir notre mode de vie européen et à protéger notre démocratie et nos valeurs.”

Les acteurs européens se sont également félicités des avancées réalisées en 2022.

En effet, des législations importantes ont été adoptées dans plusieurs domaines malgré un contexte géopolitique extrêmement compliqué.  Les institutions se sont notamment félicitées de l’adoption du plan RepowerEU qui permettra aux 27 de réduire progressivement leurs dépendances à l’énergie fossile russe tout en stimulant les énergies renouvelables et la sécurité énergétique de l’union. Les institutions se sont également félicitées de l’adoption du programme NextGenerationEU, un vaste plan de relance doté de 400 milliards d’euros qui vise à relancer les économies des états membres suite à la crise du COVID19. Et évidemment, au rang des dossiers mis en avant par l’UE cette année figure au premier chef le soutien apporté à l’Ukraine face à l’agression russe ainsi que les trains de sanctions imposés à Moscou.  

L’actualité du Parlement a aussi été marquée par l’attribution du prix Sakharov 2022 au peuple ukrainien ce mercredi 14 décembre.

Oui ce prix a été créé en 1988 pour honorer les personnes et les organisations défendant les droits de l'Homme et les libertés fondamentales. Il porte le nom du physicien et dissident politique soviétique Andreï Sakharov. 

Cette année l’assemblée européenne a voulu mettre à l’honneur le peuple ukrainien et lui exprimer tout son soutien. 

Tout à fait, et en 2018 l’Ukraine était déjà à l’honneur. Le prix avait été décerné au réalisateur ukrainien et militant des droits humains, Oleg Sentsov emprisonné pour avoir protesté contre l'annexion par la Russie de sa Crimée natale. 

Cette année, sur les 7 nominations, trois étaient ukrainiennes. On y retrouvait également Julian Assange, la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh tuée sur le terrain par un tir de l’armée israélienne et également la militante autochtone d’une tribu brésilienne qui lutte pour la protection de l’environnement. L’an dernier, le Parlement avait décerné le prix au chef de l’opposition russe Alexeï Navalny, aujourd’hui détenu par le Kremlin. 

Terminons ce journal en nous intéressant à l’appel des députés en séance plénière pour une initiative européenne de paix en Palestine. 

En effet, c’est la commission des affaires étrangères du Parlement européen qui a produit un texte cette semaine visant à une initiative de paix entre la Palestine et Israël. La résolution a été adoptée mercredi. Le Parlement demande la reprise de véritables pourparlers de paix pour évoquer ce  long conflit  ainsi qu'à l’occupation illégale des territoires palestiniens. 

Quelles sont les propositions du Parlement présentes dans cette résolution? 

Tout d’abord les députés ont réitéré leur soutien indéfectible à une solution négociée à deux états sur la base des frontières de 1967 avec deux états souverains et démocratiques et avec Jérusalem comme capitale des deux états. La résolution condamne fermement les colonies israéliennes en Cisjordanie.  Pour ne pas froisser son principal partenaire dans la région, le Parlement reconnaît “les préoccupations d'Israël en matière de sécurité et son droit à lutter contre les actes de violence”. 

Enfin les députés insistent pour la tenue d'élections démocratique en Palestine. Les dernières élections législatives et présidentielles ont eu lieu en 2005 et 2006. Ils demandent notamment à Israël de permettre que ces élections se déroulent à Jérusalem-Est. 

Néanmoins la situation dans la région ne semble pas s’améliorer. 

Oui en effet, la dynamique n’est pas au rapprochement entre la Palestine et Israël. Début novembre avait lieu en Israël les élections parlementaires, à l’issue desquelles le bloc de partis de droite dirigé par Netanyahu a obtenu une majorité de sièges. Les territoires palestiniens souffrent de la situation, la Cisjordanie se fait grignoter petit à petit par les colonies illégales et Gaza souffre du blocus. Selon les chiffres de l’ONU « plus de 65 % de la population de Gaza vit sous le seuil de pauvreté, et plus de 60 % est au chômage. ». La santé mentale des Gazaouis est mise à rude épreuve, toujours selon les statistiques de l’ONU, 38 % des jeunes de Gaza ont envisagé le suicide au moins une fois. 

Merci Laura et merci à toutes et à tous pour votre attention !