Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.
Cette semaine intéressons nous aux derniers travaux de la Commission européenne, et notamment sa réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et à la guerre qui continue de faire rage à l’est du pays.
Le 8 avril dernier, l’UE a adopté un cinquième train de mesures à l’encontre de la Russie. Ces sanctions doivent accroître la pression économique exercée sur le Kremlin et ébranler sa capacité à financer l’invasion de l’Ukraine. C’est pourquoi, le Conseil de l’UE interdit les importations de charbon en direction des Etats membres. Une décision majeure puisque la Russie fournit 45% du charbon utilisé par l’UE. En outre, les sanctions prévoient l’interdiction d’accès aux ports de l’Union pour les navires battant pavillon russe et la mise à jour de la liste des compagnies aériennes interdites dans l’Union européenne.
La Commission européenne a également promis une aide massive en direction des ukrainiens déplacés à l’intérieur du pays et des réfugiés dispersés au sein des Etats membres.
Effectivement, le 26 mars dernier, la plateforme “Stand Up for Ukraine” (ou “Agir pour l’Ukraine”) est lancée sur les réseaux sociaux par la Commission européenne en partenariat avec l’ONG Global Citizen. A travers elle, plus de 9 milliards d’euros ont été récoltés pour venir en aide aux personnes fuyant l’invasion russe. Pour les individus déjà réfugiés dans l’UE, les fonds serviront à répondre à leurs besoins à court et moyen terme. Tandis que pour les 6 millions de personnes qui restent dans le pays, les fonds permettront de leur fournir une aide humanitaire vitale.
Des mesures supplémentaires ont également été prises, en soutien à la Moldavie. En effet, le pays a été rudement touché par la crise humanitaire déclenchée par l’invasion russe.
Tout à fait ! Depuis le début de la guerre le 24 février dernier, plus de 4 millions de personnes ont été forcé de fuir l’Ukraine. Au total plus de 400 000 ukrainiens ont passé les frontières moldaves et 90 000 sont restés dans ce pays de seulement 2 millions d’habitants. Afin de soutenir le pays, l’UE s’est engagée à financer une opération humanitaire sur le territoire moldave. L’opération consiste notamment à la mise en place d’un entrepôt à Chisinau pour les partenaires humanitaires et à la livraison de plus de 1200 tentes appartenant à l’UE et 4000 couvertures pour les réfugiés.
Continuons ce journal en nous intéressant à la réalisation du pacte vert européen par la Commission européenne. Pouvez-vous nous rappeler à quoi correspond cette initiative ?
Le Pacte vert vise à atteindre la neutralité carbone pour le continent en 2050 et à mieux positionner l’Europe sur le front environnemental. C’est une ligne de conduite pour l’Europe, qui concentre un tiers du budget de relance de l’UE.
Le 14 avril dernier s’est tenue la conférence “Notre océan” à Palaos, un archipel du Pacifique en première ligne face au réchauffement climatique et la montée des eaux. L’occasion pour l’UE de renouveler ses engagements écologiques en faveur de la protection internationale des océans.
Effectivement, cette conférence internationale, initialement lancée en 2014 aux Etats-Unis, rassemble un grand nombre de responsables gouvernementaux, de la société civile et d'entreprises pour avancer sur plusieurs fronts tels que la pollution marine, les aires protégées ou la pêche durable. Le commissaire européen à l’environnement, Virginijus Sinkevičius, a rappelé à cette occasion le rôle vital que joue l’océan dans nos vies : “Il génère de l'air pur, régule le climat, abrite une grande partie de la biodiversité sur Terre et est essentiel pour notre économie. L'océan nous apporte tous ces avantages et nous devons le protéger. Notre avenir en dépend.”
La Commission européenne s’est engagée à poursuivre ses actions en faveur de la protection des océans.
Oui, la Commission a d’ores et déjà consacré 500 millions d’euros à la recherche et au développement de la mission Horizon “Restaurer notre océan et notre milieu aquatique d’ici à 2030”. L'objectif de cette dernière est de protéger 30% de la zone maritime des Etats membres et à restaurer les écosystèmes marins. L'UE a par ailleurs annoncé une contribution de 55 millions d'euros sur deux ans pour renforcer la surveillance du milieu marin et du changement climatique, au moyen de son programme de surveillance par satellite Copernicus.
Terminons notre édition en abordant la question de la protection de la propriété intellectuelle au sein de l’UE. Le 13 avril dernier, la Commission a proposé une nouvelle initiative visant à mieux protéger la propriété intellectuelle des produits artisanaux et industriels. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, ce nouveau cadre européen doit offrir une meilleure protection aux artisans européens qui font vivre le savoir-faire et l'authenticité des pratiques traditionnelles de leurs régions. Ce cadre s'appliquera à des produits tels que le verre de Murano, le tweed Donegal, la porcelaine de Limoges, ou même la coutellerie de Solingen. Car si ces produits jouissent d'un nom et d'une réputation à l'échelle européenne voire parfois mondiale, les producteurs ne disposent pas, jusqu'à présent, d'une protection européenne des indications géographiques associant l'origine et la réputation de leurs produits à leur qualité.
La question de la protection de la propriété intellectuelle au sein de l'UE est d’ailleurs devenu un sujet majeur de la présidence française du Conseil de l’UE.
En effet, aux yeux de la présidence, le sujet de la propriété intellectuelle est un outil de la relance économique, notamment au service des PME, en passant par la valorisation des savoir-faire grâce aux indications géographiques artisanales et industrielles.
Juliane Barboni - Laura Léger