Bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Europe au plus près sur euradio.
Au programme :
- « Qatargate » : la Commission européenne éclaboussée : un haut fonctionnaire bruxellois s’est vu offrir des voyages vers Doha alors que ses services négociaient avec l’émirat.
- La présidente de la Commission loue les efforts de l’Italie en matière de migration
- Information des consommateurs : les dossiers épineux sur lesquels planche Bruxelles
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Aujourd’hui nous revenons sur l’actualité de la Commission européenne. Sous l’autorité d’Ursula Von der Leyen, cette institution réunit les 27 commissaires des États membres, chargés de présenter des textes à adopter par le Parlement et le Conseil.
Débutons ce tour de l’actualité en évoquant le Qatargate. Après avoir éclaboussé le Parlement européen, c’est désormais un haut fonctionnaire de la Commission européenne, Henrik Hololei qui est pointé du doigt.
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Raphaël, la polémique enfle après les révélations selon lesquelles entre 2015 et 2021, le numéro un de la direction générale MOVE (mobilité et transports) a accepté neuf voyages gratuits en classes affaires, sur la compagnies Qatar Airways alors que ses collaborateurs négociaient un accord “ciel ouvert” avec Doha. L’accord en question devait permettre à la compagnie qatarie d’accéder librement au marché européen et à ses 450 millions de citoyens. Le texte a été validé par la Commission en octobre 2021 et doit toujours être validé par les eurodéputé.es.
Les eurodéputé.e.s du groupe des Verts réclament une enquête détaillée sur ce qui pourrait constituer une “tentative de corruption”.
Effectivement, une dizaine de députés écologistes ont exigé de la commissaire aux transports, Adina Valean, ancienne présidente roumaine du Parlement, de fournir des explications approfondies sur l’affaire. Le manque de clarté sur les rencontres qu’a fait Henrik Hololei lors de son séjour au Qatar, a ouvert les soupçons des député.es, plus particulièrement celles faites dans le cadre des discussions avec l’Arab Air Carriers Organisation, une alliance de compagnies fondée en 1965 par le Ligue arabe. La médiatrice européenne chargée du contrôle de l’administration européenne, Emily O’Reilly, a également réclamé des explications ce lundi.
La médiatrice européenne estime que l’affaire pose « des questions légitimes quant à une éventuelle influence » sur le processus de décision de la Commission.
Oui, la responsable irlandaise qui prône “une vraie transparence” et des “règles solides”, rejette toute idée de faute. Cependant, la Commission laissait le soin à Henrik Hololei d’évaluer lui-même les risques éventuels de conflits d’intérêts liés à ses voyages. Car si tout fonctionnaire de la Commission doit s’en remettre à un responsable avant d’accepter une invitation, les directeurs généraux, comme Henrik Hololei, ne doivent pas se soumettre à cette règle.
Continuons ce journal en revenant sur l’éloge faite par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, envers l’Italie pour sa réponse à la crise de l’immigration irrégulière en Europe.
Oui, le 6 mars, la présidente a adressé une lettre à la Présidente du conseil italien Giorgia Meloni, louant les efforts de l’Italie en matière de migration. Cette lettre intervient seulement quelques jours après le naufrage qui a coûté la vie à plus de 60 migrants au large des côtes de l'Italie. On peut lire dans cette lettre que “le travail effectué par l’Italie et d’autres pays pour offrir des voies sûres et légales aux personnes vulnérables par le biais de couloirs humanitaires apporte une contribution vitale”.
La lettre de la présidente de la Commission a été rédigée en réponse au courrier envoyé par la cheffe du Conseil italien à la suite du naufrage d’un bateau transportant plusieurs centaines de migrants au large des côtes de Calabre, dans le sud de l’Italie.
En effet, cette tragédie du 26 février a fait plus de 60 morts et depuis, les gouvernements italien et grec, ainsi que l’agence européenne de garde-frontières Frontex, se rejettent la faute. Pourtant, ce mardi 7 mars, le ministre de l’intérieur italien Matteo Piantedosi a affirmé une fois de plus devant le Parlement que Frontex ne leur avait transmis aucun avertissement ou appel de détresse concernant un bateau qui risquait de couler. De son côté Frontex déclare avoir intercepté le bateau dans la nuit du 25 février et avait ensuite communiqué avec les autorités italiennes. Mais du fait de mauvaises conditions de navigation, les deux patrouilleurs de la Guardia di Finanza envoyés pour intercepter le bateau, ont dû retourner au port.
Les dirigeants de l’UE ont adopté leur position la plus ferme à ce jour en matière de migration.
Absolument lors d’un sommet consacré à la question en février, les chef.fes d’Etats européens ont promis d’intensifier les mesures de contrôle des migrations et de rapatriement avec les Etats membres, principalement en Afrique du Nord. La lettre de la présidente de la Commission donne plus de détails sur les nouveaux partenariats africains, promettant que « dans le cadre de notre programmation des fonds de l’UE cette année, nous donnerons une fois de plus la priorité à ce travail, en mettant l’accent sur la Tunisie et l’Égypte ».
Terminons ce journal en évoquant les propositions de pistes faites par la Commission européenne pour un meilleur affichage de l’origine des produits alimentaires et de la date limite de consommation.
Effectivement Raphaël, en plus de se pencher sur l’affichage nutritionnel, c’est désormais l’origine et la date limite qui font l’objet de réforme. La Commission a d’ores et déjà entamé le travail suite à l’adoption d’une réforme visant l’étiquetage des spiritueux. Les produits alcoolisés n’avaient ni l’obligation d’indiquer leurs ingrédients, ni leur information nutritionnelle sur l’emballage. Dans le cadre de la stratégie dite “de la ferme à la fourchette” adopté par la Commission européenne en mai 2020, elle considère qu’une “information claire” permet aux consommateurs de “choisir plus facilement des régimes alimentaires sains et soutenables” pour l’environnement, et réduit sur le long terme les coûts liés à la santé.
La Commission dit avoir mené en 2018 une étude concluant que jusqu’à 10 % du gaspillage alimentaire est dû au manque de clarté de ces indications.
Exactement et face à ce constat, la Commission prévoit donc une révision des règles existantes pour « remédier à l’incompréhension et à la mauvaise utilisation » des expressions comme « périmé le » ou « meilleur avant le ».
Merci Laura et merci à toutes et tous pour votre attention !