Bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Europe au plus près sur euradio.
Bonjour à toutes et à tous. Ouvrons ce journal des institutions européennes en évoquant la libération d’Eva Kaili incriminée dans l’affaire du Qatargate.
Oui l'élue socialiste grecque, Eva Kaili, vice-présidente du Parlement européen jusqu’à il y a encore quelques mois, est poursuivie pour participation à une organisation criminelle, corruption et blanchiment d'argent. De «fortes sommes» lui auraient été “versées par le Qatar et le Maroc afin d'influencer l'élaboration de la politique européenne». En décembre 2022, l’eurodéputée Kaili a été placée en détention comme l’eurodéputé belge Marc Tarabella et l'ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri. Eva Kaili n'avait pas bénéficié de son immunité parlementaire car l'infraction avait été constatée en flagrant délit, des sacs de billets ayant été découverts dans son appartement.
La justice belge a récemment décidé de mettre sous bracelet électronique, les deux autres suspects principaux dans l’affaire : l'eurodéputé belge Marc Tarabella et l'ancien eurodéputé italien Antonio Panzeri.
En effet, ce sera le cas également cette semaine pour Eva Kaili. Les suites de l’affaire du Qatar Gate sont très attendues. Eva Kaili et Marc Tarabella continuent de clamer leur innocence. Ce qui n’est pas le cas de Pier Antonio Panzeri. L’ancien eurodéputé a accepté de coopérer avec la justice. Ce "repenti" a négocié une peine de prison limitée en échange de son engagement à livrer aux enquêteurs tout ce qu'il sait du système de corruption, en lien avec le Qatar et le Maroc, qu'il a admis avoir orchestré. De leur côté, le Qatar et le Maroc ont fermement nié être à l'origine d'une quelconque corruption.
Tournons-nous désormais du côté de la commission européenne. En début de semaine, le commissaire européen à l’environnement et à la pêche Virginijus Sinkevičius a affirmé que l’UE "n'imposera pas" une interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées.
Tout à fait, le plan d'action pour une pêche durable, présenté en février par la Commission européenne, "propose seulement des orientations aux États membres" a rappelé dimanche le Commissaire européen. Les pêcheurs français vont donc pouvoir continuer à pratiquer la pêche de fond. Étant donnée qu’aucune interdiction de l'utilisation du chalutage de fond ne sera imposée dans les aires marines protégées par l'Union à ses États-membres. Le plan d’action est censé rendre plus vert le secteur de la pêche et à "éliminer progressivement" le chalutage de fond dans les aires marines protégées. Le secteur de la pêche s’était alarmé de cette nouvelle législation estimant avoir déjà consenti des efforts importants pour préserver la biodiversité et les écosystèmes marins.
Aujourd’hui plus de la moitié des stocks de poissons sont exploités durablement en France contre 11% il y a 20 ans.
Oui le secteur met en avant le fait d’avoir amélioré ses pratiques. Cependant, selon les dernières données disponibles, la consommation de poisson en Europe était d'environ 23,8 kg par personne, soit environ 12,2 millions de tonnes pour l'ensemble de l'Union européenne. Un chiffre incompatible avec la régénération des ressources. Récemment des ONG ont obtenu en France du conseil d’état, la fermeture de 6 zones de pêche, notamment pour la protection des dauphins.
Terminons ce journal en évoquant l’actualité du parlement européen. La commission des transports et du tourisme a adopté sa position sur la révision des règles en matière de transport transeuropéen (RTE-T).
Le réseau de transport Trans-européen, créé en 1996, a pour objectif de faciliter la libre circulation des biens, des services et des personnes à travers l'UE, en reliant les régions et les pays de manière efficace et durable. Il est également conçu pour stimuler la croissance économique, renforcer la compétitivité et réduire les émissions de gaz à effet de serre Les projets RTE-T actuels vont de Rail Baltica, reliant Helsinki et Varsovie, au tunnel de base du Brenner, reliant l’Autriche et l’Italie, en passant par la ligne ferroviaire à grande vitesse Lisbonne-Madrid.
Quelles sont les dernières demandes de la commission ?
La commission des transports et du tourisme du Parlement européen plaide en faveur de normes techniques et opérationnelles unifiées pour chaque mode de transport. Les députés demandent aux États membres d’adopter des plans de mobilité urbaine durable d’ici la fin de 2025 afin d’intégrer différents modes de transport, y compris le vélo. Ce plan devrait conditionner l’obtention d’un financement de l’UE. De plus, les députés ont fait part de leur souhait d’intégrer la Moldavie et l’Ukraine à ce réseau. Les deux pays sont en phase d’adhésion à l’UE, il est important pour le parlement européen de montrer une forme de solidarité à l’égard de l’Ukraine.
De plus, les députés ont réaffirmé la nécessité d’éviter tout retard.
Les députés réaffirment la nécessité d’achever les grands projets d’infrastructures de transport d’ici la fin de 2030 sur le réseau central du RTE-T, et d’ici la fin de 2050 sur un réseau global qui devrait permettre d’éliminer les goulets d’étranglement et de remédier aux liaisons manquantes. Afin de pousser à un déploiement rapide de ces projets, les députés soutiennent l’introduction d’une échéance intermédiaire en 2040. En cas de retard important, les députés suggèrent que la Commission lance immédiatement une procédure d’infraction et réduise ou mette fin au financement.
Merci à toutes et à tous pour votre attention !