L'Europe au plus près

L'Europe au plus près - Vendredi 27 janvier 2023

L'Europe au plus près - Vendredi 27 janvier 2023

Bienvenue dans cette édition de « l’Europe au plus près » sur euradio où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne. 

Cette semaine revenons sur l’actualité de la commission européenne. Cette institution réunit les 27 commissaires des États membres, chargés de présenter des textes à adopter par le Parlement et le Conseil. Commençons ce journal en évoquant la proposition faite par la commission au conseil de l’UE pour renforcer le rôle des partenaires sociaux à l’échelle nationale et européenne.  

Bonjour Félix, dans le contexte actuel de crise de l’énergie, du logement et d’inflation le climat social est assez tendu partout en Europe. En France, au Royaume-Uni, en Italie ou encore au Portugal des manifestations massives aux revendications sociales s'emparent des rues. Les manifestants espèrent une plus forte intervention de l'État dans l’économie pour limiter les inégalités croissantes. Le dialogue entre les travailleurs et les élites politiques et économiques semble de plus en plus difficile. 

Dans ce contexte social tendu, l’exécutif européen présente une initiative visant à renforcer et à promouvoir le dialogue social. 

Tout à fait, pour la Commission le dialogue social n’est pas assez développé dans de nombreux pays européens. Pour elle, il est nécessaire de renforcer le pouvoir des syndicats afin d’éviter les confrontations majeures. De plus, les nouvelles formes de travail dues à l'ubérisation de l’économie isolent les employés. Les travailleurs des plateformes sont de plus en plus nombreux, près de 28 millions, et du fait de leur statut d’auto-entrepreneur ils sont très peu organisés en collectif pour défendre leurs droits. 

Bruxelles explique vouloir encourager la consultation des partenaires sociaux. Pour cela, le plan proposé vise à améliorer l'efficacité du soutien technique et financier de l'UE aux partenaires sociaux. De plus, la Commission encourage les 27 a plus prendre en compte l’avis de ces partenaires. 

Donc Laura, ce plan de l’UE a pour ambition de redynamiser la participation syndicale en Europe ?

Oui, face à la croissance des nouvelles formes de travail - on parle régulièrement d’uberisation du travail - l’affiliation syndicale diminue en Europe.  La part des travailleurs couverts par des conventions collectives à l'échelon national diminue, passant d'environ 66 % en 2000 à environ 56 % en 2019 en moyenne dans l'UE.

Le dialogue social et la participation des travailleurs constituent un principe clé du socle européen des droits sociaux. La Commission est consciente de la hausse des inégalités socio-économiques depuis la crise du Covid. Pour Bruxelles, il est essentiel d’encourager le dialogue avant d'être confronté à une véritable cassure sociale.

Continuons ce journal en nous intéressant au plan de la Commission présenté cette semaine pour lutter contre le déclin alarmant des pollinisateurs en Europe.

Oui le plan proposé est en fait le renouvellement de l’initiative « Sauvons les abeilles et les agriculteurs ». Elle définit les mesures à prendre par l'UE et les États membres pour inverser le déclin des pollinisateurs d'ici à 2030, alors qu’on le rappelle, une espèce d'abeilles, de papillons et de syrphes sur trois disparaît chaque année dans l'UE. Ce plan complète la proposition législative sur la restauration de la nature présentée par la Commission en juin 2022 et constitue un élément essentiel du pacte vert pour l’Europe.

L’initiative a pour ambition d’inverser le déclin des pollinisateurs d’ici 2030. 

Oui la priorité est d’améliorer la conservation des pollinisateurs et à lutter contre les causes de leur déclin. Pour cela la Commission souhaite notamment améliorer l’habitat des pollinisateurs, réduire l’effet des pesticides et lutter contre les espèces exotiques invasives.

Enfin la Commission souhaite, par cette initiative, améliorer les connaissances sur le déclin des pollinisateurs afin de mobiliser la société et mettre en œuvre des stratégies nationales et européennes. 

Cette initiative sera-t-elle suffisante ?

Hélas il est difficile de le savoir. D’après le groupe parlementaire Les Verts, “la nouvelle PAC ne répond absolument pas aux défis environnementaux de demain”. Les pollinisateurs ont un rôle essentiel pour notre sécurité alimentaire bien plus que la chimie. En 2019, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indiquait que le déclin des pollinisateurs mettrait en péril les trois quarts des cultures mondiales qui dépendent au moins en partie de la pollinisation. Notre diversité d’alimentation dépend donc des abeilles. Chaque année en Europe, 30% d’entre elles disparaissent. L’Horizon 2030 du plan semble bien loin. 

Pour terminer ce journal tournons nous du côté de Chisinau. En ce début de semaine, la commission européenne a proposé d’augmenter l’assistance macro financière (AMF) à la Moldavie.

La Moldavie est dans une situation très difficile, c’est le pays de l’Europe continentale le plus durement touché par les conséquences de la guerre en Ukraine. Les Moldaves doivent faire face à une pénurie d’énergie, pas seulement de gaz mais aussi d’électricité. Les raisons sont multiples : son principal fournisseur, l’Ukraine, s’est vu perdre la grande partie de ses infrastructures stratégiques, et la seule centrale électrique du pays se trouve dans la région séparatiste pro-russe, la Transnistrie. 

Alors qu’avant la guerre et le covid le coût de l’énergie pendant l’hiver représentait déjà 10 à 15% du budget des ménages, contre 3% en Europe occidentale, l’inflation est aujourd’hui de 35%.

Le pays a mis en place un programme de vulnérabilité énergétique soutenu par l’Europe.

Oui et c’est en grande partie pour cette raison que la Commission a proposé d’augmenter l'assistance macrofinancière (AMF) en cours en faveur de la Moldavie d'un montant maximal de 145 millions d'euros, portant ainsi le montant total de l'assistancemacrofinancière à ce pays à 295 millions d'euros. L'augmentation de l’assistance aiderait le pays à couvrir une partie de ses besoins de financement supplémentaires en 2023, à assurer sa stabilité macroéconomique et à prévoir de nouvelles réformes.

Merci Laura et merci à tous pour votre attention.