L'Europe au plus près

L'Europe au plus près - Vendredi 12 mai 2023

L'Europe au plus près - Vendredi 12 mai 2023

Bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Europe au plus près sur euradio.

Au programme du jour : 

- Le Parlement européen veut mieux encadrer ChatGPT

- Les députés demandent au Kosovo et à la Serbie de normaliser leurs relations

- Les députés approuvent une aide supplémentaire de 145 millions d’euros pour la Moldavie

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Raphaël. Cette semaine nous nous intéressons à l’actualité du Parlement européen. Les 705 eurodéputés se sont retrouvés à la séance plénière du 8 au 11 mai pour statuer sur plusieurs dossiers. Ce jeudi 11 mai, les élus ont notamment décidé de mieux encadrer ChatGPT, un outil d’intelligence artificielle qui peut rédiger des dissertations originales, des poèmes ou encore des traductions. En voulant se doter d’un cadre juridique complet pour limiter les dérives de l’intelligence artificielle (IA), l’UE se veut pionnière en matière de réglementation.

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Tania. Cela fait maintenant deux ans que le projet de règlement a été lancé mais son examen traîne en longueur. Pour causes, plusieurs controverses sur les dangers des IA capables de créer des textes ou des images font de ce dossier un sujet épineux. Si ces systèmes d’intelligence artificielle peuvent sauver des vies en permettant par exemple un bond en avant dans les diagnostics médicaux, ils peuvent être également exploités par des régimes autoritaires pour exercer une surveillance de masse des citoyens. Une autre dérive que beaucoup craignent tient dans la manipulation de l’opinion avec, par exemple, la diffusion sur les réseaux sociaux de fausses images, plus vraies que nature, créées avec des applications comme Midjourney. 

Cet encadrement devrait se faire au moyen d’une liste de règles imposées directement aux applications jugées à “haut risque” par les entreprises elles-mêmes à partir des critères du législateur. 

Absolument, sont visés ici tous les systèmes utilisés dans des domaines sensibles tels que les infrastructures critiques, l’éducation, les ressources humaines, le maintien de l’ordre ou la gestion des migrations. Parmi ces obligations, l’UE demande l’établissement d’une documentation technique, à ce que la machine reste soumise à un contrôle humain. Le parlement demande aussi la mise en place d’un système de gestion du risque. Les eurodéputés souhaitent également contraindre les fournisseurs à mettre en place des protections contre les contenus illégaux et à dévoiler les données, comme les textes scientifiques, musiques, photos, protégées par des droits d’auteur et utilisées pour développer leurs algorithmes. 

Continuons ce tour de l’actualité européenne en évoquant la demande des eurodéputés au Kosovo et à la Serbie de normaliser leurs relations. 

Oui, ces demandes envoyées à Belgrade et Pristina interviennent dans un contexte de demande d’adhésion des deux pays à l’Union. Les députés demandent aux deux parties de s’engager dans un dialogue et d’obtenir sans délai un accord global et juridiquement contraignant sur la normalisation des relations fondée sur le principe de reconnaissance mutuelle. 

En vue d’adhérer à l’Union européenne, les eurodéputés demandent à la Serbie de s’aligner sur les sanctions de l’UE contre la Russie. 

Oui, elle est une des conditions non-négligeables dans les négociations d’adhésion. Parallèlement, l’UE a noté les progrès significatifs du pays dans les réformes portant sur l’Etat de droit, les droits fondamentaux, le fonctionnement des institutions démocratiques ou encore sur l’engagement en faveur des valeurs et des droits européens. Cependant, les eurodéputés se disent inquiets de la récente diminution du soutien public à l’adhésion à l’UE en Serbie. Ils pointent du doigt la rhétorique politique anti-UE/prorusse diffusée par les médias contrôlés par le gouvernement et les responsables gouvernementaux.

L’UE, principal donateur de la Serbie, pourrait donc revoir son aide financière. 

Absolument, si le soutien à ce discours anti-UE du gouvernement se poursuit les députés sont favorables à ce que l’UE reconsidère l’importance de son aide financière à la Serbie. Ils demandent à la Commission européenne de veiller à ce que toutes les dépenses de l’UE soient pleinement conformes à ses objectifs et à ses intérêts stratégiques. 

De l’autre côté, l’UE salue la demande d’adhésion du Kosovo à l’UE et souligne l’amélioration dans la lutte contre la corruption. Mais d’autres résultats sont toujours nécessaires dans le système judiciaire. 

Effectivement, l’UE salue les résultats obtenus suites aux réformes dans le domaine de la lutte contre la criminalité organisée et la corruption au Kosovo. Le processus d’adhésion est désormais conditionné par les progrès réalisés en matière d’État de droit, de droits fondamentaux et de la normalisation des relations avec la Serbie. Les eurodéputés regrettent que les initiatives visant à associer la communauté serbe aux structures politiques, sociales et économiques du Kosovo restent très limitées. 

Terminons ce tour de l’actualité parlementaire en évoquant l’aide européenne supplémentaire de 145 millions d’euros pour la Moldavie. 

En effet, les élus ont approuvé la proposition de la Commission, d’accorder au gouvernement moldave un nouveau soutien nécessaire pour stabiliser la situation économique du pays. A ces fins, 45 millions d’euros seront alloués sous forme de subventions et 100 millions d’euros de prêts seront versés si certaines conditions politiques sont remplies. La Moldavie devra réformer son système judiciaire, garantir le respect de l’Etat de droit et lutter contre la corruption et avancer dans la mise en œuvre d’un programme macroéconomique du Fonds monétaire international (FMI). 

Ces aides interviennent alors que la Moldavie est gravement impactée par la guerre en Ukraine. 

Exactement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a ralenti l’économie moldave, l'entraînant dans un zone de turbulences, freinant largement les investissements et le commerce. La crise énergétique et la baisse de la consommation des ménages et des investissements ont exercé une pression supplémentaire sur les finances publiques moldaves. Le pays doit faire face à une inflation vertigineuse causée par l’augmentation des prix de l’énergie. 

Merci Raphaël et merci à toutes et tous pour votre attention !