Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.
Cette semaine revenons sur l’actualité du Conseil de l'Union européenne. Commençons ce journal en abordant les enjeux du conseil “Justice et affaires intérieures" du 8 et 9 décembre.
Bonjour Raphaël, oui et c’est notamment le conseil affaires intérieures qui est au centre de l’attention. Les points de l’ordre du jour sont les suivants : espace Schengen, Asile et migration, agression de la Russie contre l’Ukraine, exploitations sexuelles des enfants et enfin débat concernant la résilience des infrastructures critiques. Un sujet qui semble préoccuper fortement les 27 depuis l’explosion des gazoducs nord stream 1 & 2.
Justement, les ministres devraient également adopter, sans débat, la directive sur la résilience des entités critiques.
Cette directive vise à réduire les vulnérabilités et à renforcer la résistance des entités critiques. Elles doivent être en mesure de se préparer, de se protéger et de réagir en cas de catastrophes naturelles, des menaces terroristes, d'urgences sanitaires ou d'attaques hybrides. Cela concerne les infrastructures qui fournissent des services essentiels aux moyens de subsistance des citoyens de l'UE au bon fonctionnement du marché intérieur. L'énergie, les transports, la santé, l'eau ou l'espace sont les principaux secteurs concernés.
L’espace Schengen et la migration sont les deux sujets au menu de la réunion.
Laura Oui et ces deux sujets sont fortement liés. Les dirigeants des 27 se sont déplacés plus tôt dans la semaine en Albanie pour les évoquer en amont de la réunion. L’application intégrale de l'acquis de Schengen en Bulgarie, en Croatie et en Roumanie est débattue. Les ministres se réunissent également pour évaluer l'état général de l'espace Schengen. Certains États, notamment du groupe de Visegrad, souhaitent renforcer les contrôles internes à cet espace douanier intégré. Pour ce qui est de la dimension extérieure à l’espace Schengen et de la situation le long des principales routes migratoires, les ministres procéderont à un échange de vues. La dynamique est donc au renforcement de l’appareil sécuritaire européen. Alors que certains pays, à l'instar de l’Allemagne, réforment leur politique migratoire pour favoriser l’immigration choisie.
Continuons ce journal en nous intéressant à l’accord provisoire entre le Conseil et le Parlement pour réduire la déforestation à l’échelle mondiale.
En effet les deux co-législateurs sont parvenus à un accord provisoire sur une proposition visant à minimiser le risque de déforestation et de dégradation des forêts associé aux produits qui sont importés dans l'Union européenne ou exportés depuis celle-ci. Le texte fixe des règles de contrôle préalable obligatoires pour tous les agents et négociants sur les produits de base suivants : huile de palme, viande bovine, bois, café, cacao, caoutchouc et soja. Mais aussi pour les meubles, le papier imprimé et certains dérivés à base d'huile de palme. Les acteurs économiques seront tenus de retracer les produits qu'ils vendent depuis le lieu de production.
À cette fin l’accord développe une définition de la déforestation.
Effectivement Raphaël et celle-ci est basée sur une définition de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Ils ont défini un concept pour la définition de la "dégradation des forêts", à savoir les modifications structurelles du manteau forestier. Selon le directeur de la FAO «Nous devons privilégier les solutions gagnant-gagnant qui permettent à la fois de promouvoir une production durable et d’enrayer la déforestation».
Aujourd’hui où en est l’état de la déforestation?
D’après les dernières observations menées, toujours par la FAO, il y a un progrès lorsqu’on compare la dernière décennie à la période 2001-2010. Les pertes nettes de surface forestière ont diminué de plus de moitié au cours de la période visée par l’enquête, passant de 6,8 millions d’hectares par an sur la période 2000-2010 à 3,1 millions d’hectares par an sur la période 2010-2018. Mais cela n’est pas suffisant certains continents sont beaucoup plus affectés, à l’instar de l’Afrique et de l’Amérique du Sud. Ces continents sont des lieux de productions privilégiés pour bon nombre de matières premières, qui se dirigent ensuite vers les pays riches.
Pour terminer ce journal revenons sur les principaux résultats du sommet UE-Balkans qui s'est déroulé à Tirana ce mardi 6 décembre.
C’est la première fois que ce sommet se déroulait dans la région des Balkans occidentaux. Dans la déclaration de Tirana, l’UE a pu réaffirmer l'importance du partenariat stratégique entre l'UE et les Balkans. On y lit notamment que l’Union “confirme une nouvelle fois son attachement total et sans équivoque à la perspective de l'adhésion des Balkans occidentaux à l'Union européenne et appelle à l’accélération du processus d'adhésion”.
Les dirigeants se sont félicités des nombreux progrès accomplis dans la région.
Oui car même si les démarches d’intégration européenne sont lentes, il y a certains motifs de satisfaction. Des progrès ont notamment été réalisés en faveur de l'intégration de la région au marché intérieur de l'UE, sur la libre circulation, la reconnaissance des documents d’identité ou sur l’équivalence des diplômes universitaires et des qualifications professionnelles dans la région. Un accord a même été signé en marge du sommet de Tirana sur la Télécommunication, afin de réduire les frais d’itinérance entre l’UE et les Balkans occidentaux en 2023, en vue de leur suppression totale en 2027.
Les enjeux stratégiques propres à la région ont également été évoqués.
Tout à fait, dès le 1er point de la déclaration de Tirana les conséquences de l’agression de la Russie contre l’Ukraine ont été évoquées ainsi que la nécessité d’y faire face ensemble. Les Balkans occidentaux sont particulièrement touchés, les prix de l’énergie explosent plus qu’ailleurs, et l’influence russe y est plus présente qu’en Europe occidentale. Les dirigeants de l’UE ont notamment rappelé leur volonté d’ouvrir les achats communs de gaz, de GNL et d’hydrogène à leurs partenaires et les encouragent à utiliser cette plateforme. Les 27 ont également fait part de leur volonté de lutter contre les ingérences étrangères en luttant contre la manipulation de l'information depuis l'étranger et en améliorant la cybersécurité collective.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention.