Le Journal des 27

Le Journal Des 27 - Mardi 7 Juin

Le Journal Des 27 - Mardi 7 Juin

Bienvenue dans cette édition du journal des 27, l’émission qui suit le travail de la présidence française de l’UE. Depuis le 1er janvier 2022 et jusqu’à la fin du mois de juin, c’est la France qui est ainsi chargée de coordonner le travail des 27 au sein du Conseil de l’Union européenne, institution qui réunit les ministres des différents Etats-membres. 

Commençons ce journal en nous intéressant aux conclusions du dernier sommet qui vient de réunir à Bruxelles les chefs d’État et de gouvernement. Ils y ont notamment évoqué le soutien de l’UE à l’Ukraine et du projet de défense commune européenne.

Oui en effet, les 30 et 31 mai le conseil s’est réuni pour évoquer  différents enjeux liés à la guerre en Ukraine. Les chefs d’Etat et de gouvernement y ont réitéré leur soutien économique, humanitaire et politique à l’Ukraine et approuvé le sixième train de sanctions décidé par les Etats membres.

 
Et en quoi consistent exactement ce soutien et ces sanctions ? 

Les sanctions ont pour but, selon le Conseil, je cite “d’accroître la pression sur la Russie et la Biélorussie”. Il s’agit notamment de sortir de la dépendance européenne au pétrole russe d’ici à la fin de l’année, d’exclure la banque russe Sberbank (prononcer SVER) du système bancaire international Swift et d’établir une liste des criminels de guerre. Le Conseil s’est aussi déclaré favorable à l’utilisation des avoirs russes gelés pour aider à la reconstruction de l’Ukraine et s’est dit prêt à accorder un soutien financier de 9 milliards d’euros à l’Ukraine. Enfin, il a mis l’accent sur la situation difficile de la Moldavie, un pays qui fait face à des crises économiques, énergétiques et migratoires et à la pression de la Russie.

Le Conseil souhaite également améliorer les capacités en matière de défense de l’UE…

Oui, les chefs d’État et de gouvernement ont appelé les États membres de l’UE à renforcer leurs partenariats, notamment avec l’OTAN, et plus généralement la coopération européenne dans le secteur militaire. Il a par ailleurs appelé les membres à présenter un plan d’investissement commun dans le secteur industriel de la défense. 

Cette politique de défense européenne a d’ailleurs été rejointe par le Danemark. Un retournement de situation historique pour ce pays qui, lors des accords de Maastricht, avait obtenu une exemption dans ce domaine. Un référendum sur la question s’est tenu mercredi dernier et c’est le “oui” qui l’a emporté.


Lors de ce sommet, les chefs d’États et de gouvernements ont également parlé de sécurité alimentaire. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Oui, cette réunion intervient dans un contexte où l'approvisionnement alimentaire et énergétique est  bousculé par la guerre en Ukraine. Les exportations ukrainiennes de céréales sont bloquées par la Russie qui opère un blocus de la mer d’Azov au port d’Odessa.

Un blocus que l'exécutif européen tente de contourner, en mettant en place des “corridors de solidarité”

Effectivement, le Conseil de l’UE appelle la Russie à lever le blocus sur les exportations ukrainiennes et les États membres à accélérer la mise en place des corridors de solidarité, une initiative proposée par la Commission européenne. Ces corridors doivent permettre l’acheminement des marchandises ukrainiennes en dehors du territoire et faciliter l’importation de biens nécessaires à la population. Un plan d’action qui nécessite la mise à niveau des infrastructures de transport de l’Ukraine et qui devrait permettre à moyen terme d'améliorer ses connexions avec le reste de l’Europe.

Du côté des Etats membres, les ministres européens appellent à soutenir le secteur agricole, en dépit de certains objectifs du pacte vert européen.

Ce plan d’action écologique de l’UE prévoit notamment la réduction de 50% des produits phytosanitaires et de 20% des engrais utilisés dans les productions agricoles européennes. Des ambitions bousculées par la guerre en Ukraine, et que certains observateurs demandent à présent à réévaluer . Dans ce contexte, le Conseil appelle au réajustement de certaines initiatives, comme celle de la “ferme à la fourchette”. Une situation qui inquiète les milieux écologistes.

Autre conséquence de la guerre qui fait rage en Ukraine, les Etats membres sont forcés de réévaluer leur approvisionnement énergétique. 

Oui, les ministres de l'Energie de l’UE ont exprimé leur inquiétude face à la hausse sans précédent du prix de l’énergie en Europe. Ils appellent la Commission à étudier la mise en place de tarifs maximums dans l’UE, afin de protéger les consommateurs. Certaines initiatives nationales se mettent également en place. L’Espagne et le Portugal par exemple possèdent 37% des stocks de gaz liquéfié en Europe. Des ressources suffisantes pour approvisionner une partie du bassin méditerranéen, dont font partie l’Italie et la Grèce.


Terminons ce journal en nous intéressant à la conférence “ Vers une création artistique européenne éco responsable" organisée par la présidence française, en partenariat avec le festival We Love Green.

En effet, le festival We Love Green organisé chaque année au bois de Vincennes a pour vocation de sensibiliser le public aux enjeux environnementaux. La conférence du 2 juin dernier, soutenue par la présidence française du Conseil, a réuni différents acteurs de la production artistique : responsables de festivals, programmateurs, artistes, et festivaliers ont été invités à prendre la parole, pour échanger au sujet du futur de la production artistique éco-responsable. 

Comment les institutions européennes associent-elles préoccupation écologique et production artistique à l'échelle de l’UE ?

L’exécutif européen met progressivement en place différentes initiatives pour promouvoir l'écologie dans le secteur de l’art et des médias. Le programme Europe créative, chargé du financement des productions artistiques européennes depuis 2014, intègre à présent des enjeux éco responsables.

Juliane Barboni - Laura Léger