On peut qualifier l'œuvre de Séraphine Louis d’art naïf. Wilhelm Uhde, qui fut le premier à s'intéresser à elle, parle de Primitifs modernes pour qualifier tous ces peintres qui ont cette approche très "brute", non savante de la peinture, qui ne possèdent pas la technique de la perspective (ou alors très peu), qui jouent avec des couleurs impossibles à retrouver dans la nature et qui donnent à la précision et aux détails beaucoup d'importance.
J’ai choisi de vous parler de ce tableau car c’est l’une des œuvres les plus colorées de Séraphine Louis et des plus sophistiquées. L’artiste a peint de nombreuses natures mortes et bouquets fleuris dans sa carrière. L’arbre de paradis se démarque des autres par ses couleurs singulières et sa composition chargée. De plus, j’aime l’idée d’un message caché avec ses yeux dissimulés dans le feuillage. Lorsque l’on regarde l'œuvre, dans un premier temps, il ne semble être qu’un simple arbre aux couleurs farfelues mais lorsque nous posons les yeux dessus une nouvelle fois, il est rempli de détails et d’éléments qui le rendent encore plus mystérieux. De plus, la gamme colorée m’attire par ses couleurs chatoyantes qui semblent comme brûler contrastant avec un bleu froid, qui semble éteindre ces flammes ardentes…
Une émission proposée par Alice Valteau