D'un regard à l'autre - La jeunesse et l'Union européenne

Le sentiment européen

Le sentiment européen

Alexiane Terrochaire - - Barbançon est responsable d’un dispositif de mentorat à distance, ou digital, pour l’Afev. Elle vous propose une nouvelle chronique, née de la collaboration entre euradio et l’Afev, l’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville. Elle s’intitule “D’un regard à l’autre - la jeunesse et l’Union européenne” et vous avez pu entendre quelques extraits de la voix des engagés, dans la bande-annonce.

Nous avons été plongés dans le sujet dès l’ouverture de cette chronique : j’ai bien compris que nous allons parler du sentiment européen aujourd’hui, n’est-ce pas ?

Tout à fait ! 

Dans la série des 5 podcasts, le sentiment européen est exploré de manière récurrente. Pourquoi y accorder autant d’importance ?

Je pourrai résumer ma pensée en une phrase : plus on se sent Européen·ne, plus on s'intéresse à l'Union Européenne et vice - versa. Donc, on se sent intéressé par ses actualités, ses politiques et ses temps forts, comme les élections des député·es européen·es, tous les 5 ans, peu importe si on travaille dans le domaine européen ou si on en est loin. J'ai voulu confronter ma pensée avec celle des bénévoles, pour enfin répondre à ma question-clé : pouvons-nous nous sentir automatiquement Européen lorsque nous disposons de suffisamment d'informations sur l'Union européenne ou notre sentiment européen se développe-t-il sous l'influence d'autres facteurs ? D'où ma question : comment se forme notre citoyenneté européenne, que je définis comme étant " la conscience de la valeur de l'Union européenne et le souhaite de participer à la vie de l'Union ".

Qu’en disent les engagé·es de ce sentiment européen ?

Je n’ai pas été surprise par les réponses d’Alva, Pierre, Nina et Inès, qui indiquent qu’ils se sentent européen·nes, car ils ont vu de leurs propres yeux ce que l’Union européenne représente, ou ils ont grandi dans la sphère européenne, ou encore, ils étudient cette union. Cependant, Zoé indique que non, le sentiment européen n’est pas automatique pour tout le monde, même si on est bien informé, et même si on est curieux de l’Union européenne.

Quels enseignements tirez-vous de ces conversations avec Alexiane, en vue des élections européennes et avec l’objectif d’impliquer TOUS·TES les jeunes, y compris ceux qui sont indifférents ou hostiles à l’Union dans la campagne et le vote ?

Premièrement, grâce à Zoé, j’ai appris que l’absence de sentiment européen n’est pas une fatalité, car elle établit une hiérarchisation des identités : elle se sent d’abord française, puis ensuite européenne. Et tout militant·e se doit de respecter cela et cela nous permet d’instaurer un dialogue avec tous·tes les jeunes euro-indifférent·es, ou hostiles à l’Union européenne. Pour ces dernier·ères, je suis convaincue que c’est parce qu’ils n’ont pas été sensibilisés à l’Union européenne par une personne, ou un symbole. C’est là le deuxième enseignement : pour susciter l’intérêt, il faut montrer que l’Union européenne n’est pas que “Bruxelles”, des députés, ou des commissaires lointains, et elle n’est pas non plus qu’un “symbole historique”. Il faut la faire vivre et montrer son petit côté contemporain, son implication à différents degrés et échelles dans la vie de chacun, que nous soyons étudiant·es, en activité, comme agriculteur·ices, ou médecins, ou travaillant dans la grande distribution. Par exemple, Pierre a indiqué qu’il s’est senti tout de suite plus européen en visitant le Parlement européen en voyage scolaire. Pour Nina, c’était son professeur d’histoire qui a montré en quoi la construction européenne n’est pas qu’un passage dans un vieux livre poussiéreux.

Mais, pas tous·tes les jeunes ne peuvent avoir accès à ces moments où l’Union européenne est montrée, ou expliquée.

Tout à fait ! L’accès à l’Union européenne est limité pour certain·es citoyen·nes, par la question de la géographie (pas tout le monde habite à Strasbourg), ou encore de l’appétence de son cercle proche à discuter de l’Union européenne. Je creuse la question des barrières dans la prochaine chronique. Merci pour votre écoute !

Entretien réalisé par Laurence Aubron.