D'un regard à l'autre - La jeunesse et l'Union européenne

Les politiques de jeunesse européennes vs. les jeunes

Les politiques de jeunesse européennes vs. les jeunes

Alexiane Terrochaire--Barbançon est responsable d’un dispositif de mentorat à distance, ou digital, pour l’Afev. Elle vous propose une nouvelle chronique, née de la collaboration entre euradio et l’Afev, l’Association de la Fondation Étudiante pour la Ville. Elle s’intitule “D’un regard à l’autre - la jeunesse et l’Union européenne” et vous avez pu entendre quelques extraits de la voix des engagés, dans la bande-annonce.

Je vous ai directement plongé au cœur de cette chronique aujourd’hui : l’implication de l’Union européenne dans la vie des jeunes, par ses politiques de jeunesse. Cependant, celles-ci sont malheureusement méconnues par les jeunes.

Pourquoi pensez-vous que le manque de connaissances des jeunes en matière de politiques de jeunesse européenne est problématique ?

Je résumerai ma pensée comme ceci : le manque de visibilité des actions de l’Union européenne en faveur des jeunes est clairement un obstacle au sentiment européen que nous avons abordé dans les premières chroniques. Deuxièmement, c’est un fort obstacle au développement de la compréhension du fonctionnement de l’Union et de l’intérêt que nous devrions lui porter, au vu de son implication directe dans notre vie quotidienne. Nous en avions parlé lors de la dernière chronique.

Alors, pour donner de la visibilité à cette Union, pourriez-vous nous détailler ce qu’elle fait pour les jeunes ?

Commençons avec une bonne nouvelle ! Les bénévoles savent ce qu’est la politique phare, qui a fêté ses trente ans récemment et qui est… Je vous fais deviner !

Sûrement Erasmus+ ?

Yes ! C’est une politique favorisant les échanges inter-culturels, et les mobilités professionnelles, avec ou sans bourses, comme les apprentissages ou les stages à l’étranger pour les jeunes des 27 états-membres et quelques pays associés ! C’est Inès qui m’en a parlé.

Même si Inès évoque cette politique jeunesse avec entrain, lorsque j’ai interrogé les bénévoles sur une autre mesure phare de l’Union en faveur des jeunes, à savoir la désignation de l’année 2022 comme l’année européenne de la jeunesse, ce qui a entraîné beaucoup d'événements divers pour les jeunes… eh bien, j’ai eu des blancs… et des regards ennuyés. Je vois ce manque de connaissances comme problématique.

Pourquoi donc ?

Tout simplement, parce que pendant 12 mois, les jeunes de 18 à 35 ans avaient la possibilité d’être consultés et de dialoguer directement, en présentiel, ou en ligne avec les haut·es décisionnaires européen·nes, qui se retrouvaient eux·elles dans une posture d’écoute. Les jeunes pouvaient parler de leurs préoccupations, et partager les solutions inventées. Par exemple, lors de l’événement de clôture, en décembre 2022, lorsque j’ai présenté les résultats de la consultation des engagé·es de l’Afev et les podcasts, j’ai entendu un jeune polonais parler de l’importance d’inclure les personnes handicapées dans nos sociétés, pour mieux briser les tabous liés aux handicaps et permettre à ceux qui le peuvent de vivre dans une société où valides et invalides peuvent cohabiter et apprendre les uns des autres.

Au final, c’était une forme de consultation directe ?

Oui, tout à fait ! Cependant, cette année a été critiquée parce qu’elle n’a pas touché tous les jeunes, y compris ceux·celles qui sont les plus précaires et les plus défavorisé·es, ceux·celles pour qui l’Union européenne ne signifie pas grand-chose, s’ils n’ont pas eu de contact avec des ambassadeur·rices européen·nes, comme décrits dans la chronique précédente.

Nous revenons donc toujours au principal problème d’associer ces jeunes, qui sont éloignés de cette union. Cela ne met-il pas en péril la notion d’Union européenne Démocratique, si une partie de ces jeunes n’est pas intéressée et concernée ?

Oui, je le pense. Cependant, Zoé m’a soufflée des idées pour aller vers les jeunes les plus éloignés, et les impliquer davantage dans la vie de l’Union européenne, en leur faisant prendre conscience de tout ce que l’Union fait pour eux.

Laissez-moi deviner ; il faut attendre la semaine prochaine pour en savoir plus ?

Bien deviné ! À très vite.

Entretien réalisé par Laurence Aubron.