Alexiane Terrochaire--Barbançon est responsable d’un dispositif de mentorat à distance, ou digital, pour l’Afev. Elle vous propose une nouvelle chronique, née de la collaboration entre euradio et l’Afev, l’Association de la Fondation Étudiante pour la Ville. Elle s’intitule “D’un regard à l’autre - la jeunesse et l’Union européenne” et vous avez pu entendre quelques extraits de la voix des engagés, dans la bande-annonce.
Quelles possibilités ont les jeunes afin de s’engager dans la vie de l’Union européenne ?
En dehors du vote, cela est très intéressant car les périodes électorales ont parfois tendance à éclipser les autres temps forts de la vie publique et démocratique de l’Union européenne.
Laissez-moi vous dire qu’ils·elles ne manquent pas d’imagination ! Nous allons aujourd’hui identifier les nouvelles politiques jeunesses imaginées par les bénévoles, ou celles qu’ils·elles ont ré-inventées.
Alors, si vous parlez de nouvelles politiques de jeunesse, cela signifie-t-il que nous n’allons pas mentionner l’initiative citoyenne européenne ?
J’aurais pu l’aborder, c’est vrai. Elle permet de porter à l’attention de la Commission européenne un sujet, si l’initiative est signée par plus d’un million de citoyen·nes de différents états-membres. Néanmoins, elle est très critiquée et ne traite pas forcément d'un sujet maîtrisé par les jeunes. Au contraire, j’ai souhaité faire la part belle à leur invention et leur imagination.
La jeunesse souhaite réinventer l’Union européenne ; cela pourrait être le sous-titre de cette chronique ! Après tout, n’oublions pas que c’est elle qui va vivre les prochains changements politiques, sociaux, économiques, environnementaux et culturels européens.
Et pour bien inclure toute la jeunesse de tous les pays-membres, la première politique jeunesse à réinventer ou à imaginer concerne l’accès aux mobilités. D’une part, Alva propose de créer un Erasmus+ de l’amitié, en permettant à tous les jeunes d’avoir des correspondant·es européen·nes. Cela permettrait pour elle d’améliorer la compréhension des autres cultures.
Pour ma part, j’ajouterai que cela permet également d’encourager les jeunes à voyager et à se rendre compte de ce qui nous rend français·e, comme notre histoire, notre gastronomie, et ce qui nous rend européen·nes, comme nos valeurs et tous les droits acquis grâce à la construction européenne. Et cela nous permet également de prendre conscience de ce qui fonctionne dans notre pays, et de ce que nous pourrions améliorer !
Et justement, pour améliorer et faire bouger les choses, les bénévoles ont-ils·elles mentionné le rôle joué par la politique ?
Pierre pense effectivement qu’un parti européen constitué exclusivement de jeunes pourrait porter notre voix au niveau institutionnel et nous associer plus souvent à la prise de décision en matière de politiques de jeunesse.
Le jeu politique et institutionnel européen est très complexe ; n’est-il pas à craindre que même les jeunes les plus informé·es, et militant·es, puissent être découragé·es par cette lourde tâche ? Sans parler du fait que les partis politiques pan-européens ne sont pas légion ?
Oui, je vous rejoins sur ce point : le côté transnational ou pan-européen de la politique est à développer, mais est également intimement lié à l’idée qu’une Union européenne fédérale reste la clé pour mettre en commun les politiques et les ressources européennes. Je ne suis pas rentré dans les détails de chacune de ces propositions, car je n’ai pas vocation à les juger. Je suis partisane de défendre un minimum d’idéalisme ! Et on en trouve également dans la dernière idée de nouvelle politique de jeunesse : celle de modifier l’Union européenne, son fonctionnement, et ses politiques publiques clés aux yeux des jeunes, en matière d’environnement et d’éducation notamment.
Vaste sujet ! Ce sont déjà deux thèmes abordés dans les chroniques précédentes. Cependant, je suis curieuse de savoir comment ils·elles souhaitent réformer cette Union.
Et si je vous disais que l’on verra cela la semaine prochaine ?
Comme toujours, gardons un peu de suspens pour ce qui sera la dernière chronique de la série, « d’Un regard à l’autre, la jeunesse et l’Union Européenne ».
Entretien réalisé par Laurence Aubron.