L'éco de Marc Tempelman

La superpuissance des grandes entreprises américaines - L'éco de Marc Tempelman

La superpuissance des grandes entreprises américaines - L'éco de Marc Tempelman

Nous accueillons Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee. Nous discutons toutes les semaines de finance. De quoi allons-nous parler aujourd’hui ?

À l’approche de la fin d’année, nous pouvons commencer à faire les premiers constats sur ce qui a très bien et moins bien marché en termes d’investissement en 2021. Et le constat est sans appel. Cette année, il valait mieux investir en actions américaines. Et plus spécifiquement dans les 10 plus grosses sociétés américaines.

Pourriez-vous nous en dire plus ? Peut-on quantifier la surperformance de ces grandes entreprises ?

Bien sûr. À date, le marché US, au sens large, a délivré une performance de 11% supérieure au marchés boursiers du reste du monde. Cette surperformance s’est notamment réalisée au cours de la seconde moitié de l’année, pendant laquelle les actions américaines ont creusé l’écart avec le reste de la planète. Mais les dix plus grosses sociétés américaines cotées en bourse ont délivré une performance de 28% plus élevée.

Qui sont donc ces mastodontes, dont les capitalisations boursières ont explosé depuis le début de l’année ?

Ce sont surtout les géants de la tech qui font aujourd’hui partie du top-10. Il y a notamment l’ensemble des entreprises qui composent les GAFAMs, avec le G de Google les A d’Apple, et d’Amazon, F de Facebook, le M de Microsoft. Auquel il faut ajouter le fabricant de voitures électriques Tesla, et le de puces électroniques Nvidia. Donc 7 des 10 plus grosses capitalisations sont de toutes high tech.

À l’exception d’Amazon, les 10 entreprises ont vu leurs cours de bourse augmenter d’au moins 20%. Et le fabricant de puces électroniques Nvidia remporte la palme avec une performance de +142%.

Oui, il s’agissait d’un accord historique et une avancée majeure dans la coordination internationale pour lutter contre le réchauffement climatique. Cinq ans plus tard, la COP 26 est donc une occasion importante pour faire le point.

Exactement. Et c’est là où les difficultés commencent. Car afin d’atteindre les objectifs visés, il était convenu de réduire les volumes d’émission de gaz à effet de serre d’au moins 45% avant 2030, par rapport aux niveaux de 2010 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Or, selon un rapport des Nations Unies, les émissions de ces gaz sont reparties à la hausse. Au rythme actuel le volume de CO2 émis aura augmenté de 16% d’ici 2030. Ce qui conduirait à une hausse des températures de presque 3°C.

Comment expliquer ce phénomène ? Qu’est-ce qui a fait que ces grandes entreprises ont vu leurs cours de bourse exploser ?

Commençons par reconnaître que la taille joue ! Mécaniquement, les plus grandes sociétés entrent dans de nombreux indices. Or un très grand nombre d’institutions et d’épargnants privés investissent dans les indices (tels que le S&P 500) et créent donc de la demande pour les actions individuelles incluses dedans. 

Mais cela ne peut pas tout expliquer. Il faut évidemment reconnaître la bonne, voire l’excellente performance financière des leaders de la tech. Ils ont bénéficié des politiques de soutien et de relance économique. Et leurs modèles d’affaires se sont avérés être particulièrement adaptés aux périodes récentes de confinement.

Mais cela est vrai de nombreuses sociétés de la tech. Pourquoi ce sont justement les plus grandes qui ont attirés autant d’investisseurs ?

C’est parce que les investisseurs sont actuellement un peu nerveux. De façon générale, les valorisations boursières sont élevées par rapport à leurs moyennes historiques. Les investisseurs sont donc nombreux à craindre une correction de marché. Surtout que les risques d’un renversement de tendance ne manquent pas : l’inflation est en hausse, les tensions géopolitiques se manifestent un peu partout et les politiques monétaires ultra-accommodantes pourraient être révisées bientôt.

Dans un tel contexte, pas étonnant de voir les investisseurs se focaliser sur les titres les plus connus et les plus liquides, susceptibles de mieux résister à un changement, potentiellement radical, du contexte de marché.

Faudrait-il donc toujours se concentrer sur les grandes valorisations ?

Pas sûr. En 2021 ce fut une stratégie gagnante, mais il n’est absolument pas certain qu’elle le sera en 2022. Dans le passé, de très grandes sociétés se sont écroulées. Prenons deux exemples. En 2004 l’industriel General Electric et l’assureur AIG faisaient partie du top-10 de l’époque. Depuis la capitalisation boursière de GE a baissé de deux-tiers et l’assureur AIG ne pèse plus que 45 milliards de dollars.

Marc Tempelman au micro de Cécile Dauguet

Chaque semaine, nous accueillons Marc Tempelman, un des co-fondateurs de la FinTech Cashbee, qui aide les Européens à épargner plus et mieux. Nous discutons avec lui de finance. 

Toutes les éditos de Marc Tempelman sont à retrouver juste ici

Photo : brionv