Chaque semaine, François Delay et Clémence Villefranche de La case des Pins nous présentent un livre de leur sélection. Cette semaine Ce qu'il faut de nuit de Laurent Petitmangin, publié chez La Manufacture de Livres et récompensé par le prix Stanislas 2020.
C'est un roman qui m'a beaucoup plu, d'abord à cause du thème: l'amour paternel. Un thème pas si fréquent dans la littérature et qui est ici merveilleusement mis en scène, dans un récit subtil, dénué de tout pathos.
C'est l'histoire d'un père qui élève seuls ses deux fils, en Lorraine. Il est militant socialiste, à la SNCF... Sa femme, après des années passées à l'hôpital, décède et il se retrouve seul avec ses deux garçons.
Ce père amant va se trouver confronté à l'évolution politique d'un de ses fils qui va aller complètement à l'opposé des valeurs qu'il défend. Lui, le militant socialiste, va se retrouver face à un jeune qui met en avant le front national.
Comment, quand on est père, qu'on se retrouve dans cette situation, qu'on aime son fils mais qu'on se demande " qu'est-ce que j'ai fait pour qu'il prenne une direction si éloignée des valeurs que j'ai voulu lui inculquer ", réagit-on ?
On a là le portrait magnifique d'un père brisé, bafoué dans ses valeurs mais écartelé entre son amour pour son fils et ses convictions.
C'est un texte d'une très grande sensibilité que nous offrent les éditions de La Manufacture de Livres.