La case des pins

Les impatientes de Djaïli Amadou Amal - La case des pins #7

Les impatientes de  Djaïli Amadou Amal - La case des pins #7

Chaque semaine, François Delay, Clémence Villefranche et Mathilde Vrignaud de La case des Pins nous présentent un livre de leur sélection. Cette semaine Les impatientes de Djaïli Amadou Amal, publié aux éditions Emmanuelle Colas.

Cette semaine, le roman dont je vais vous parler, figure parmi les quatre romans en lice pour le prestigieux prix Goncourt 2020.

L’autrice camerounaise, Djaïli amadou amal, est de loin ma favorite et remporte toute mon adhésion pour son roman, Les impatientes, publié pour la première fois en France aux éditions Emmanuelle Colas.

Nous allons suivre trois femmes/trois destins : celui de Ramla, de sa sœur Hindou et de Safira à qui l’on répète sans cesse « Munyal »  qui signifie patience en langue Peul.

Mais cette patience signifie surtout, obéissance et soumission à l'ordre établi. Cela veut dire, accepte, endure, plie toi aux exigences de ta famille, de ton époux et sans jamais te plaindre.

Dans ce roman polyphonique, il est question de mariages forcés, d'injustices et d'inégalités criantes.

Il y a donc le personnage de Ramla, qui, à 17 ans, rêve de devenir pharmacienne, d’épouser son petit ami mais qui devra obéir à son père, qui a décidé de la marier de force à un riche politicien de 50 ans, lui-même déjà en concubinage.

Ensuite, c'est au tour de Hindou, la sœur de Ramla, qui doit se marier avec son cousin, un homme violent et très porté sur la boisson. Hindou est malheureuse, Hindou ne peut se rebeller, Hindou doit se taire sous peine d'être répudiée puis rejetée par les siens.

Enfin, il y a Safira, première épouse du mari de Ramla, anéantie par la décision de son mari, malheureuse et réduite à souffrir en silence.

Ces trois héroïnes originaires du Sahel, méritent plus de considération, méritent que nous les écoutions attentivement pour une fois.

Ce roman « Les impatientes » publié aux éditions Emmanuelle Colas doit remporter un prix littéraire, ne serait-ce que pour porter haut et fort ce sujet révoltant qu'est l’injustice de la condition féminine.

Mathilde Vrignaud

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