Elise Bernard, Docteur en droit public, enseignante à Sciences-Po Aix et à l'ESSEC, décrypte chaque lundi sur euradio les traductions concrètes, dans notre actualité et notre quotidien, de ce grand principe fondamental européen qu’est l’État de droit. Ses analyses sont publiées sur la page Europe Info Hebdo.
L’Etat de droit c’est la séparation des pouvoirs qui vise à éviter leur concentration dans les mains d'un seul. Donc au niveau de l’Union européenne le pouvoir est distribué entre des organes indépendants et le 9 mai dernier, nous avons voté pour ceux qui vont siéger au Parlement européen pour voter la loi pour les 5 ans à venir.
Absolument Laurence, 720 députés issus de 27 Etats membres de l’Union qui vont se réunir dès le 16 juillet et s’organiser pour amender et voter les textes législatifs qui seront proposés par la Commission européenne.
On a constaté une hausse de la participation. Avec une mobilisation en légère hausse (à 51,2%) par rapport en 2019 (50,6%).
Cette participation accrue voit même des pics en Irlande, en Allemagne (64,8% un record depuis la réunification). En France, on est à presque 52% de participation mais l’abstention est moins forte que dans la plupart des autres scrutins.
On peut s’en réjouir mais on a toujours l’impression d'une volonté de sanctionner les gouvernements nationaux en place. Ce qui détourne encore les débats, et fait des élections européennes un prolongement des oppositions propres à chaque État.
C’est vrai, mais le résultat final de ces élections européennes donnent à l’UE un visage politique similaire à ce que l’on connait depuis le départ. Le Parti populaire européen (PPE) enregistre une des plus fortes progressions, et reste le 1e groupe de cette Assemblée. La deuxième formation reste les socialistes et démocrates (S&D) même s’ils reculent. Le plus important recul concerne le 3e groupe des Libéraux-démocrates (Renew).
On l’avait vu dans les épisodes précédents, les membres du Parlement européen sont répartis par groupe.
Voilà, pour former un groupe, il faut réunir au minimum 23 députés issus de 7 États membres.
Les 7 groupes actuels vont demeurer ils semblent remplir ces conditions et la prochaine législature s’annonce similaire sur ce point.
Oui mais en contrepartie du recul des libéraux et des verts, on constate une croissance côté très à droite de l'hémicycle : celle des Conservateurs et réformistes européens (CRE) et des membres d’Identité et démocratie, du fait de la victoire du RN français.
On a pu lire que Viktor Orban imagine une union de ces deux groupes extrémistes pour former un groupe aussi conséquent que les 2 premiers d’ailleurs.
Ah il l’a déclaré ! mais il persiste des divergences tenant à l’aide à l’Ukraine ou le principe de solidarité entre Etats membres dans la gestion des flux migratoires, cheval de bataille de Giorgia Meloni et son parti Fratelli d’Italia, membre du CRE, vont vite se poser. j’ai du mal à imaginer des élus Fidesz ou RN, de justifier leur appartenance à un groupe majoritairement favorable à la répartition des responsabilités en matière de migration.