L'état de l'État de droit - Elise Bernard

Médias en danger : les mauvais points du Rapport de la Commission européenne sur l'État de droit

European Union - Giorgia MELONI (Prime Minister, Italy) Médias en danger : les mauvais points du Rapport de la Commission européenne sur l'État de droit
European Union - Giorgia MELONI (Prime Minister, Italy)

Elise Bernard, Docteur en droit public, enseignante à Sciences-Po Aix et à l'ESSEC, décrypte chaque lundi sur euradio les traductions concrètes, dans notre actualité et notre quotidien, de ce grand principe fondamental européen qu’est l’État de droit. Ses analyses sont publiées sur la page Europe Info Hebdo.

L’Etat de droit européen est devenu un élément essentiel de l’intégration européenne et on a vu la semaine dernière que le Rapport consacré à l‘État de droit dans les États membres de l’UE a été plutôt bien accueilli.

C’est vrai Laurence que la Commission européenne estime que 68% des recommandations formulées dans le rapport de 2023 sont considérées comme ayant été prises en compte dans les ordres juridiques des États membres.

On ne peut quand même pas dire que tout va bien dans le meilleur des mondes en matière d’Etat de droit!

Malheureusement, de fortes préoccupations concernant la liberté et le pluralisme des médias constituent un frein au progrès vers un État de droit plus strict en Europe.

C’est l'Italie qui est particulièrement visée à ce sujet, les journalistes italiens se sont manifestés à ce sujet !

Oui, ils accusent la Première ministre, Giorgia Meloni, d'ingérence éditoriale à la Rai , la radio télévision publique. D’ailleurs, les représentants de son parti se défendent en expliquant que l’exécutif italien a toujours eu des relations ténues avec la Rai, ce n’est pas arrivé avec Meloni!

On ne peut pas dire que l’explication soit rassurante!

Non, pas franchement. D’autant que cette vision discutable de la radio télévision publique semble partagée par le Premier ministre slovaque Robert Fico.

En Slovaquie aussi persistent des difficultés en ce qui concerne la gouvernance et le système de financement des médias publics.

Oui, il y a aussi eu des manifestations à Bratislava, à la suite du démantèlement de la radio publique. Le gouvernement estimait que la radio publique était partiale politiquement et que son objectif était de combattre son gouvernement.

Ca n’a pas empêché son parti, le SMER, d’être à la tête du pays!

En effet. Ce n’est donc pas bon signe cette remodélisation des médias publics. D’autant que la prochaine étape semble être une loi visant les ONG qui seraient financées par des fonds venant de pays étrangers. Ce qui rappelle tristement ce qui a précipité la Géorgie vers les tensions qui la déchirent actuellement.

Un entretien réalisé par Laurence Aubron