Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.
Ce n’est pas une brouille. Ce n’est pas non plus qu’un de ces fréquents moments de la relation franco-allemande où tout grippe parce que le président ne s’est pas encore fait au nouveau chancelier ou l’inverse. Non, si plus grand-chose ne marche aujourd’hui bien entre Paris et Berlin, c’est que l’Europe et le monde ont tant changé et si vite que les deux premières puissances européennes ont à réinventer tout à la fois leurs politique, leurs économies, leurs priorités internationales et l’inflexion qu’elles souhaitent donner à l’Union.
C’est pour l’Allemagne que les temps sont les plus difficiles car, pour elle, tout était fondé jusqu’aujourd’hui sur la modicité du prix de l’énergie russe, le parapluie américain et les exportations vers la Chine. L’une s’est tarie, l’autre se referme, les troisièmes se réduisent. La panique est telle à la chancellerie que l’Allemagne préfère chercher son salut dans ses disponibilités financières que dans la quête de nouveaux accords européens. L’Allemagne pare au plus pressé, négocie seule des contrats gaziers avec de nouveaux fournisseurs, débloque 200 milliards pour ses industries et achète des paquets d’armes aux États-Unis plutôt que de passer commande en Europe car un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.
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