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La Commission européenne lance une enquête sur les pratiques du Cloud de Microsoft - EuropaNova

La Commission européenne lance une enquête sur les pratiques du Cloud de Microsoft - EuropaNova

Depuis ses débuts en 2003, EuropaNova nourrit le débat d'idées et accompagne les grandes échéances européennes : élections européennes de 2004 et 2009, débat sur le projet de Constitution de 2005, Conseils européennes, grandes échéances électorales nationales, présidences successives du Conseil, traité de Lisbonne ainsi que les multiples crises que nous connaissons.

La raison d’être d’EuropaNova est ainsi de rapprocher citoyens et institutions, tout en fournissant des analyses sérieuses aux grands enjeux qui se posent aujourd'hui à l'Union européenne.

Pour revenir sur l’actualité européenne de la semaine, la Commission européenne a lancé les premières bases d’une enquête sur les pratiques du Cloud de Microsoft.

En effet, l’Usine Digitale nous apporte des précisions sur le sujet. Les pratiques du Cloud de Microsoft sont jugées potentiellement anticoncurrentielles.

La Commission aurait envoyé un questionnaire aux acteurs partenaires commerciaux et concurrents du groupe américain durant le mois de mars.

Que contient ce présent questionnaire ?

Le questionnaire demande, par exemple, aux personnes interrogées si elles ont signé tout potentiel accord avec l’entreprise, qui aurait permis à d’autres partenaires et fournisseurs de service ‘cloud’ de revendre des programmes de Microsoft.

Démarche étonnante, car dans une interview accordée à Reuters le 28 mars, la commissaire européenne de la concurrence avait estimé ne pas être inquiète des pratiques anticoncurrentielles sur le marché du cloud.

Pourquoi la Commission européenne a-t-elle lancé les prémices d’une enquête ?

Et bien, face à cette déclaration, un groupe de quinze entreprises et de lobbys français et européens ont rédigé une lettre ouverte à la commissaire, pour exprimer leurs inquiétudes, notamment vis-à-vis des abus de position dominante sur le marché du cloud.

Selon les réponses apportées, la Commission pourrait donc décider d’ouvrir un examen formel, pouvant déboucher sur une sanction pécuniaire.

Côté géopolitique, s’est tenu le 1er avril le sommet entre l’Union européenne et la Chine, une rencontre marquée par la guerre en Ukraine. 

Tout à fait, il est à préciser que ce sommet entre l’Union et la puissance chinoise est le premier depuis juin 2020. Planifié de longue date, l’agenda a considérablement été bouleversé par la guerre actuelle en Ukraine.

Quels étaient les objectifs de ce sommet ?

Si l’objectif de ce sommet n’était pas d’aboutir à de nouveaux accords ou partenariats, l’UE a souhaité maintenir le dialogue avec la Chine, comme l'indiquent les Échos

Ursula von der Leyen et Charles Michel ont demandé à Xi Jinping de se positionner clairement par rapport à Moscou. Ces derniers ont insisté sur le fait que l’attitude de la Chine à cet égard aura un impact déterminant dans sa relation économique future avec l’Union.

Dans quelle mesure ? 

La stratégie européenne a été de faire appel à ce qui compte le plus pour la puissance chinoise, à savoir la croissance économique, comme le précise Politico

Du fait de l’interdépendance entre les Européens et les Chinois en matière d’importations et d’exportations, toucher ce secteur aurait un impact pour les deux blocs.

Ce sommet a-t-il été l’occasion d’évoquer les relations actuelles qu’entretient la Chine avec la Russie ?

Et bien, si la Chine refuse de prendre parti dans le conflit en Ukraine, le pays n’a pas hésité à défendre sa solide amitié avec Moscou.

L’autre objectif de ce sommet pour l’Union était de persuader la Chine de renoncer à aider la Russie pour contrer les sanctions occidentales. La seule réponse obtenue fut celle du responsable des affaires européennes auprès de la diplomatie chinoise, qui a assuré que la Chine « ne fait rien pour délibérément contourner ces sanctions imposées à la Russie ».

Pour terminer, la Commission européenne a lancé l’initiative Destination Earth (DestinE) le 30 mars dernier…

Effectivement, cette initiative lancée par la Commission a pour objectif de contribuer à la lutte contre le changement climatique et à la protection de la nature. Grâce à une aide de 150 millions d’euros, ce programme doit mettre au point un « clone numérique » très précis de la Terre.

Et à quoi servirait ce clone ?

Et bien, par ce modèle, il sera possible de suivre, modéliser, et prévoir les activités tant naturelles qu’humaines pour élaborer divers scénarios pour un développement plus durable. 

Prenons un exemple, pour protéger les Pays-Bas de l’élévation du niveau de la mer, pourrait être construite une digue. Le « jumeau numérique », ou « digital twin », proposé ici pourra permettre d’évaluer si les infrastructures construites seront résilientes à l’horizon 2050.

La technologie sera donc un outil efficace pour lutter contre le changement climatique ?

Et bien c’est ce qu’a déclaré Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence, qui estime que cette « initiative illustre clairement que nous ne pouvons pas lutter contre le changement climatique sans les technologies numériques ».

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Nericia Nzingoula au micro de Laurence Aubron