EuropaNova

Le bras de fer entre l’Union et la Hongrie sur l’État de droit - EuropaNova

Le bras de fer entre l’Union et la Hongrie sur l’État de droit - EuropaNova

Depuis ses débuts en 2003, EuropaNova nourrit le débat d'idées et accompagne les grandes échéances européennes : élections européennes de 2004 et 2009, débat sur le projet de Constitution de 2005, Conseils européennes, grandes échéances électorales nationales, présidences successives du Conseil, traité de Lisbonne ainsi que les multiples crises que nous connaissons.

La raison d’être d’EuropaNova est ainsi de rapprocher citoyen·nes et institutions, tout en fournissant des analyses sérieuses aux grands enjeux qui se posent aujourd'hui à l'Union européenne.

Pour revenir sur l’actualité européenne de la semaine, il semblerait que le bras de fer entre l’Union et la Hongrie sur l’État de droit se poursuit…

Tout à fait. Rappelez vous que le 9 mai dernier, a été rendu le rapport final des résultats de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Et parmi les attentes des citoyen·nes européen·nes, la question de l’État de droit dispose d’une importance majeure.

Toutefois, la Commission européenne a estimé lundi 23 mai que la situation de l'État de droit continuait à se détériorer en Hongrie.

Dans quelle mesure l’État de droit s’est détérioré ?

Et bien, selon le constat dressé par la Commission, la question des personnes LGBT, le manque d’indépendance du régulateur des médias, et l’usage du logiciel espion Pegasus par les autorités sont autant de vecteurs responsables de cette détérioration.

Face à ce constat, et dans le cadre de la procédure prévue à l’article 7 du TUE, un conseil des affaires générales s’est réuni pour auditionner les représentant·es hongrois sur l’état de droit et les valeurs de l’UE.

Qu’est-il ressorti de cette audition ?

La ministre hongroise à la Justice, Judit Varga, a dénoncé une certaine « pression politique » exercée par l’Union. Selon elle, le peuple hongrois a exprimé son soutien à la politique européenne du gouvernement de Viktor Orban, par son vote en avril dernier.

Néanmoins, le Visegrad Insight précise que la Hongrie, mais également la Pologne, ne doivent pas ignorer les résultats clairement exprimés de la Conférence sur l’avenir de l’Europe et les attentes des citoyen·nes européen·nes.

Dans quelle mesure ?

L’article précise que parmi les plus de 50 000 européen·nes ayant exprimé leurs ambitions sur les plateformes en ligne, bon nombre sont des résident·es des pays de Visegrad, et particulièrement la Hongrie et la Pologne.

Donc, contrairement aux ambitions des gouvernements de Varsovie et de Budapest, les citoyen·nes des deux pays ont exprimé, d’une certaine manière, leur volonté de contribuer activement au projet européen.

Côté géopolitique, la Commission européenne a présenté un modèle d’optimisation des dépenses de défense des États membres, intitulé « Defend-EU »…

Tout à fait. La mise en place de ce modèle le 18 mai dernier doit venir pallier au processus silencieux de désarmement qui a abouti à une Europe militaire déformée, pour reprendre les mots de Josep Borrell.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, chaque État européen s’est promis d’augmenter ses dépenses de défense.

Toutefois, si le retour de la guerre en Europe a éveillé les pays dans ce domaine, un manque de coopération à l’échelle de l’UE n’aboutirait qu’à un gaspillage sans gain sécuritaire, comme l’indique les Échos.

Et en quoi consiste ce nouveau modèle ?

Et bien, dans un premier temps, la Commission européenne propose une task force, ainsi qu’un fonds d’urgence d’une hauteur de 500 millions d’euros, en vue d’inciter les États membres à de l’acquisition conjointe et soutenir les investissements les plus urgents.

À l’automne prochain, l’exécutif européen proposera aux différents chefs d’États, une exonération totale de la TVA pour assurer l’achat groupé de matériel militaire européen.

Ursula von der Leyen a expliqué que cela renforcera l’indépendance et la résilience de l’UE, tout en renforçant l’alliance atlantique de l’OTAN.

Et enfin, le 18 mai, la Commission européenne a présenté le plan REPowerEU…

En effet, pour faire face aux difficultés et aux perturbations du marché mondial de l’énergie du fait de la guerre en Ukraine, le plan REPowerEU a la double ambition d’assurer l’indépendance énergétique de l’Union ainsi que sa neutralité climatique.

Dans quelle mesure la présente guerre a poussé l’UE à devenir indépendante énergétiquement?

La Commission européenne a rappelé être consciente des risques politiques et économiques de cette dépendance au pétrole et gaz russe, risques exacerbés dans le contexte actuel.

Dans ce cadre, la Commission se dote d’un vaste plan à hauteur de 300 milliards d’euros pour que l’Union se passe des énergies fossiles russes.

Toutefois, Le Figaro relève le fait que pour certains experts, ces investissements peuvent constituer «une entorse au Green Deal». C’est la raison pour laquelle le plan REPowerEU de la Commission européenne vise à accélérer la transition climatique, notamment autour de la montée en puissance des énergies renouvelables.

Quelles sont les mesures annoncées au sein de ce plan ?

Et bien, alors qu’il était prévu que les énergies renouvelables devaient représenter 40% de la consommation d’énergie des Européen·nes en 2030, en vue d’atteindre les objectifs de la loi climat, la Commission a rehaussé l’objectif à 45%, comme l’indique Le Monde.

De plus, à titre d’exemple, prenons l’énergie solaire. La Commission européenne souhaiterait que d’ici à 2025, 320 GW soient produits par des panneaux solaires photovoltaïques. Une augmentation qui doublerait le niveau actuel.

Merci à vous, chèr·e·s auditeur·ices n'hésitez pas à vous rendre sur le site internet d’EuropaNova pour approfondir les sujets abordés cette semaine dans notre newsletter : Europe Info Hebdo. A la semaine prochaine !

Matthis Roeckhout au micro de Laurence Aubron