En 2025, la Sécurité sociale française fête ses 80 ans. Issue du programme du Conseil national de la Résistance, elle est créée en 1945 pour protéger tous les citoyens contre les risques majeurs de la vie : maladie, vieillesse, accidents du travail ou maternité.
Selon Benjamin Ferras, spécialiste de la protection sociale, cette naissance s’inscrit dans un long processus entamé dès la fin du XIXᵉ siècle, mais elle porte surtout l’héritage de la solidarité forgée pendant la Résistance. Sa construction n’a pas été évidente et reste marquée par des compromis politiques et des régimes particuliers.
Depuis, la Sécurité sociale s’est étendue et progressivement universalisée, jusqu’à la mise en place de la Protection universelle maladie en 2016. Le système français occupe une place intermédiaire en Europe, entre assurance fondée sur les cotisations et logique de solidarité financée par l’impôt.
Aujourd’hui, le modèle fait face à plusieurs défis : tensions financières, vieillissement démographique, transformation des emplois et nouveaux risques sociaux. Mais pour Benjamin Ferras, son avenir dépend avant tout de l’adhésion collective : la Sécurité sociale doit rester au cœur du pacte démocratique pour continuer à protéger durablement les citoyens.
Un entretien mené par Cassandre Thomas.