Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 17 juin 2024

© Site officiel du bureau présidentiel de l'Ukraine Aujourd'hui en Europe - 17 juin 2024
© Site officiel du bureau présidentiel de l'Ukraine

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde. 

Au programme : 

  • Un sommet international pour la paix en Ukraine accueilli par la Suisse. 
  • L’ouverture des négociations pour l’attribution des “top jobs” : postes clés des institutions européennes. 
  • Les manifestations contre l’extrême droite en France et en Europe

Ouvrons ce journal en Suisse où s’est tenu un sommet international pour la paix les 15 et 16 juin. Objectif de la rencontre: préciser les premières étapes d’un plan de paix en Ukraine alors que les frappes russes se poursuivent.

Oui, plus de cinquante chefs d’États et de gouvernements ainsi que des délégations de l’UE et des Nations Unies ont participé à cette conférence qui s’est tenue près du lac des Quatre-Cantons. Trois sujets étaient au menu des discussions : la sécurité nucléaire et les risques liés à la situation de la centrale de Zaporijia occupée par les Russes depuis mars 2022, l’aide humanitaire et enfin la sécurité alimentaire dans le monde perturbée depuis le début de l’invasion russe.

Et si le président ukrainien qualifiait cette rencontre d’historique, elle suscitait toutefois peu d’espoir d’avancées majeures vers la paix parmi les experts. 

En cause : l’absence de la Russie et de son allié objectif : la Chine. Pékin qui soutient l’effort de guerre russe en fournissant des composants à la Russie ne s’est pas joint au sommet, affirmant ne pas pouvoir s’y rendre en l’absence de Moscou.

La conférence a abouti à une déclaration finale qui réaffirme l’intégrité territoriale de l’Ukraine. 

Volodymyr Zelensky s’est félicité de cette conclusion et s’est engagé, à présenter, dans les prochains mois, un plan de paix à la Russie en accord avec les conclusions de la communauté internationale lors de ce sommet suisse.

À noter que les États signataires ont rappelé dans le communiqué la nécessité d’impliquer l’ensemble des parties - y compris l’agresseur russe - pour aboutir à une paix durable.

De leur côté, les États-Unis, représentés par la vice-présidente Kamala Harris, ont annoncé une nouvelle enveloppe de 1,5 milliard de dollars pour l’Ukraine. 

Si la décision confirme la reprise de l’aide américaine suspendue pendant plusieurs mois par le Congrès, les alliés de Kiev craignent qu’un retour de Donald Trump au pouvoir puisse changer la donne. À l’occasion d’un rassemblement à Détroit ce week-end, le candidat républicain a fustigé le soutien “trop lourd” de l’administration Biden à Kiev et a de nouveau laissé entendre qu’il suspendrait l’aide une fois réélu. 

Poursuivons notre journal en évoquant l'ouverture, lundi 17 juin, des négociations pour attribuer les “top jobs” - ces postes clés à la tête des institutions européennes - en amont du prochain sommet du Conseil les 27 et 28 juin. 

Si en 2019 les négociations avaient duré plusieurs semaines, cette année, le casse-tête des “top jobs” - qui doit tenir compte des équilibres politiques au sortir des élections européennes - devrait être résolu plus aisément selon les experts, un quatuor semble d’ailleurs déjà se dessiner. 

Le Parti populaire européen a conforté sa place de premier groupe politique dans l'hémicycle. La “tête de liste”, Ursula von der Leyen aurait donc de forte chance d’être reconduite à la tête de l'exécutif européen.   

Au Conseil, elle devrait obtenir l’appui des chefs de gouvernement socialistes allemands et espagnols ainsi que du président français Emmanuel Macron dont le poids est affaibli au vu du contexte politique instable en France. De son côté, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, issue du groupe nationaliste des conservateurs et réformistes - 4e force au Parlement - devrait, elle aussi, donner son soutien à la présidente sortante.

Bien qu’ Ursula von der Leyen soit en position de force, elle est loin de faire l’unanimité.

En effet, au Conseil, plusieurs pays dont la Hongrie de Viktor Orban sont fermement opposés à sa reconduction. Par ailleurs, le Parlement européen doit également donner son feu vert à l’occasion d’un vote d’investiture prévu le 16 juillet. La coalition pro-européenne - à savoir le PPE, les socialistes et les libéraux- qui l’avait soutenue en 2019 pourrait rassembler les 361 voix nécessaires.

Toutefois les experts prédisent des défections notamment au sein de son propre groupe, le PPE. Plusieurs partis nationaux ont annoncé qu’ils ne lui renouvelleront pas leur soutien, c’est le cas notamment des Républicains en France. Elle devra donc, probablement, compenser ces voix auprès du groupe d’extrême droite ECR ou des Verts. 

Et quels sont les noms qui reviennent pour assumer les hauts postes dans les autres institutions ? 

Les socialistes, deuxième force au Parlement, poussent depuis plusieurs mois pour l’investiture de l’ancien Premier ministre portugais Antonio Costa, à la tête du Conseil européen. Pour succéder à l’espagnol Josep Borrell au poste de haut représentant aux affaires étrangères, c'est le nom de la Première ministre estonienne Kaja Kallas, issue du groupe des libéraux qui revient. Depuis le début de la guerre en Ukraine, elle est une des voix les plus entendues sur les questions de défense. 

Enfin, la Maltaise, Roberta Metsola, pourrait de son côté rempiler à la tête du parlement.

On termine notre tour de l’actualité en évoquant les manifestations de grande ampleur qui se sont tenues ce samedi 15 juin en France à l’appel des forces politiques de gauche.

Près de 250 000 personnes sont descendues dans les rues dans tout le pays pour dénoncer  la montée de l'extrême droite, selon les chiffres de la police. Pour rappel, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron le soir des résultats des élections européennes, les partis politiques sont, de nouveau, entrés en campagne pour les élections législatives anticipées prévues le 30 juin et le 7 juillet.

Et les français ne sont pas les seuls à sortir dans les rues pour manifester contre la percée de l’extrême droite à l'issue du scrutin européen. 

Effectivement, en Belgique - où le parti flamand d'extrême droite Vlaams Belang a fait une belle performance lors du scrutin européen - plusieurs rassemblements se sont tenus. En Allemagne, la progression du parti Alternative Für Deutschland, héritier de la mouvance nazi et arrivé deuxième, avait provoqué des manifestations similaires dans les semaines précédant l'élection. 

Un journal de Paloma Biessy et Alizée Lambin