Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille, Laura Léger et Tania Korwin-Zmijowski.
Au programme de cet épisode :
- L'engagement climatique des états européens dans le contexte de la COP27
- L'appel de l'ONG SOS Méditerranée pour débarquer des migrants dans un port "sûr"
- 11 villes demandent à la Commission européenne de mettre fin à la vente de bus à essence d'ici 2027
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura, commençons ce journal en faisant un point sur la COP27, qui se déroule actuellement à Charm el Cheikh, en Égypte. Les discussions majeures doivent se concentrer sur la création d’un fond pour les réparations climatiques, versé aux pays les plus touchés par la crise climatique, qui sont souvent les pays du sud en développement.
Bonjour Tania ! Pour rappel, les réparations climatiques sont les paiements que les nations du Sud exigent des pays industrialisés du Nord, pour compenser les dégâts causés par la crise climatique. Les pays du Sud sont touchés de façon disproportionnée par des catastrophes climatiques alors que ces pays émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre que les pays du Nord. Cependant les discussions achoppent sur la forme que devrait prendre ce fond.
Du côté des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre Laura, où en est-on ?
Et bien Tania d’un point de vue global, l’UE anticipe un retard pour atteindre les objectifs de réduction des émissions qu’elle s’est fixée pour 2030. Au rythme actuel, la réduction des émissions serait de 41 % en 2030 par rapport à 1990. Au niveau mondial la situation est autrement plus compliquée alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter.
L’Union européenne vise également la “neutralité carbone” à l’horizon 2050. Il semblerait pourtant que les pays européens soient là-aussi loin d’atteindre les objectifs fixés.
Oui le contexte actuel conduit l’UE à prendre des distances avec les objectifs qu’elle s’était jusqu’à présent fixée. Par exemple, la nouvelle ministre suédoise du Climat et de l’Environnement a annoncé que la Suède allait augmenter ses émissions de CO2 de 10% dans les années à venir. Elle justifie ces ambitions revues à la baisse par le contexte de la crise énergétique. Plus au sud, l’Espagne a elle aussi reconnu l’augmentation de ses émissions de carbone en 2021, devenant le quatrième plus gros pollueur d’Europe. Madrid n’a réduit ses émissions totales de carbone que de 8% entre 1990 et 2020. En comparaison, l’Allemagne a réduit ses émissions de 42% sur cette même période.
Continuons ce tour de l’actualité du côté de l’Italie où des migrants sont toujours bloqués à bord de navires humanitaires. Les rescapés venant du continent africain, tentaient de rejoindre l'Europe sur des radeaux de fortune.
Oui Tania, cela fait dix-huit jours que certains migrants secourus par les navires d’ONG sont toujours bloqués en mer. Depuis son premier sauvetage le 22 octobre, l’ONG SOS Méditerranée fait face au silence des autorités italiennes. Rome a seulement autorisé le débarquement de personnes mineures et en situation d’urgence médicale.
Cette autorisation rompt donc avec le droit maritime puisque l’Italie a refusé le débarquement de migrants comme l’exige théoriquement le droit maritime.
Il faut dire que le changement de gouvernement récent et l'arrivée à la tête du gouvernement de Giorgia Meloni risquait de conduire à un très net durcissement de la politique migratoire italienne. Rome vient d’ailleurs d’adopter un nouveau décret pour empêcher les navires humanitaires étrangers de débarquer sur ses côtes.
Face au durcissement de Rome, un appel pour trouver “un port sûr” a d’ailleurs été lancé par l’ONG SOS Méditerranée et signé par une vingtaine d’organisations humanitaires.
En effet Tania, puisque le dernier navire est toujours bloqué au sud de la Sicile, les organisations signataires ont appelé la Commission européenne à intervenir "afin qu'un lieu sûr soit immédiatement trouvé en vue d’un débarquement." SOS Méditerranée demande à ce que le droit international soit respecté et exige la mise en place d’un mécanisme durable entre États membres de l’UE pour donner un cadre clair aux rescapés de Méditerranée. Enfin, l’ONG a rappelé que cette situation n’est pas inédite car elle peine régulièrement à trouver un port pour débarquer les personnes sauvées en mer.
Terminons ce journal en revenant sur la demande faite par 11 villes à la commission européenne. Les villes souhaiteraient que d’ici 2027, seuls les bus qui ne rejettent pas d’émissions de CO2 soient vendus en Europe.
En effet, ces métropoles européennes souhaitent proposer une date limite à la vente des bus à essence. Paris, Barcelone et Milan par exemple ont rejoint le projet. L’idée serait de ne proposer à la vente que des bus électriques ou fonctionnant à l’hydrogène. Les bus roulant à l’essence seraient donc progressivement remplacés une fois inutilisable.
Cette proposition aiderait aussi à atteindre les objectifs fixés des États européens, qui visent une neutralité carbone d’ici 2050.
Absolument Tania, mais la question des financements fait défaut. De nombreuses villes devraient réaliser des investissements considérables pour acheter ces bus décarbonés. Et c’est pour cela que les villes signataires du projet rappellent qu’une action au niveau européen est nécessaire. C’est le principe de l’économie d’échelle : en augmentant l’offre des bus à tous les pays européen, cela ferait baisser les prix d’achat.
Pourtant Laura, ce projet ne fait pas consensus dans toutes les villes européennes.
Non effectivement Tania. Si toutes les villes néerlandaises se sont accordées à n’acheter que des bus zéro émission d'ici 2025, Bruxelles, de son côté, ne s’est pas engagée à respecter cet objectif.
Merci Laura et merci à toutes et à tous pour votre attention!