Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 20 juin

© site de la présidence ukrainienne (Alors que Kyiv et Moscou procèdent à un nouvel échange de prisonniers ce jeudi 19 juin, Volodymyr Zelensky honore la mémoire des victimes des attaques russes sur Kyiv.) Aujourd'hui en Europe - 20 juin
© site de la présidence ukrainienne (Alors que Kyiv et Moscou procèdent à un nouvel échange de prisonniers ce jeudi 19 juin, Volodymyr Zelensky honore la mémoire des victimes des attaques russes sur Kyiv.)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Guerre en Ukraine : les autorités ukrainiennes et russes annoncent avoir effectué un nouvel échange de prisonniers
  • En Hongrie, le maire de Budapest maintient la Marche des fiertés malgré son interdiction par la police.
  • Gaz russe : l’UE prépare une interdiction totale à horizon 2027

Bonjour Isaline, on commence ce journal en revenant sur la guerre en Ukraine. Même si les discussions entre Russes et Ukrainiens sont à l'arrêt, un important échange de prisonniers a pu avoir lieu.

En effet. Le 19 juin, les responsables ukrainiens et russes ont confirmé avoir procédé à un nouvel échange de prisonniers dans le cadre de l’accord conclu le 2 juin à Istanbul. Lors de ces négociations au début du mois – les premières discussions directes entre les deux camps depuis trois ans – les délégations ont convenu d’un échange d’au moins 1 000 prisonniers.

Selon l’Ukraine, la Russie a également accepté de restituer des enfants enlevés ainsi que les dépouilles de militaires tués. Mais le nombre de soldats impliqués dans cet échange ou d’autres détails n’ont pas été rendus publics, comme cela a été le cas pour les échanges précédents.

L’opération constitue le troisième échange depuis les entrevues russo-ukrainiennes organisées à Istanbul il y a quelques semaines.

En effet. « Nos compatriotes rentrent chez eux après la captivité russe », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram. L’agence gouvernementale ukrainienne chargée des échanges a précisé qu’il s’agissait de soldats « gravement malades et blessés ». La plupart des Ukrainiens concernés avaient été capturés durant les premiers mois de l’invasion russe de 2022 et souffrent désormais de « graves problèmes de santé », comme des troubles de la vue ou des maladies cardiovasculaires.

Le ministère russe de la Défense a également confirmé l’échange, publiant des photos de soldats russes souriants, enveloppés dans leur drapeau national. Selon une déclaration officielle, je cite : « un groupe de militaires russes est revenu du territoire contrôlé par le régime de Kiev ».

Toujours lors des négociations à Istanbul, Moscou et Kiev ont trouvé un accord pour rapatrier plus de 6 000 corps de soldats ukrainiens.

En effet. Mais selon l’Ukraine, la Russie ne respecterait pas l'intégralité de l’accord, accusant Moscou de compliquer volontairement l’identification des dépouilles. Jeudi, le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, a réitéré cette accusation, affirmant que Moscou aurait mélangé les corps de soldats russes avec ceux de soldats ukrainiens.

Au-delà de ces échanges de prisonniers, le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu’une rencontre avec Volodymyr Zelensky était possible, mais seulement après des négociations.

Et cela représente un petit mais notable changement d’attitude. Lors des pourparlers d’Istanbul, où aucun des deux présidents n’était présent mais représenté par des délégations, Moscou avait rejeté les appels ukrainiens à une rencontre directe. 

Désormais Vladimir Poutine se dit prêt à rencontrer Volodymyr Zelensky, mais seulement si cela constitue la dernière étape des pourparlers de paix entre Moscou et Kiev. Le président russe a fait cette déclaration lors d’un échange avec des représentants de médias étrangers, ajoutant par ailleurs que les troupes russes « progressent chaque jour sur l’ensemble de la ligne de contact ».

On continue ce journal Isaline en Hongrie, où la police a interdit, ce jeudi 19 juin, la Marche des fiertés prévue le 28 juin à Budapest, invoquant une loi interdisant toute évocation de l’homosexualité devant des mineurs. 

Une décision contestée par le maire écologiste Gergely Karácsony, qui affirme, je cite que “cette décision d’interdiction n’a aucune valeur”. Il entend maintenir l'événement en le requalifiant “d’évènement municipal”, échappant ainsi à l’autorisation policière.

Malgré la menace d’une amende pouvant aller jusqu’à 500 euros et la surveillance par reconnaissance faciale, environ 70 eurodéputés, dont Valérie Hayer (France) et Terry Reintke (Allemagne) ont annoncé leur présence à cet événement. 

Oui, et la commissaire européenne à l’Égalité Hadja Lahbib ainsi que plusieurs ministres européens sont également attendus. 

“Ensemble avec Budapest, nous allons protéger la communauté LGBT+”, a déclaré Maté Hegedus, porte-parole de la Pride.

Du côté de Bruxelles, l’indignation reste forte Isaline. 

“Ce n’est pas seulement une bizarrerie d’un pays, c’est une véritable honte européenne” a dénoncé Iraxte Garcia, députée européenne espagnole. 

La Commission européenne a saisi la Cour de justice, considérant une violation du droit communautaire. Le commissaire à la justice, Michael McGrath s’est dit prêt à mobiliser tous les outils juridiques nécessaires à la protection des valeurs européennes. 

On conclut ce journal en revenant sur une décision forte de la Commission européenne. L’UE a présenté ce lundi ses règles pour interdire définitivement l’importation de gaz en provenance de Russie.  

Les importations de gaz, que ce soit par gazoduc, sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) ou par voie maritime seront interdites .Cette mesure devrait entrer en vigueur progressivement, pour être complète d’ici 2027.

Concrètement, ce plan interdit de conclure tout nouveau contrat d’importation de gaz russe à partir du 1er janvier 2026. Les importations ponctuelles devront cesser d’ici juin 2026, et les contrats à long terme encore actifs devront prendre fin avant janvier 2028. 

Un système de traçabilité du gaz sera également  mis en place pour éviter que le gaz russe n’arrive par des pays tiers. L’objectif est clair : empêcher tout contournement de ces nouvelles règles.

Quels pays sont les plus concernés par cette interdiction ?

La Hongrie et la Slovaquie, qui sont très dépendantes du gaz russe ont menacé d’opposer leur veto à toute mesure qui stopperait leur approvisionnement, si la Commission poursuivait son plan. La France et la Belgique, encore grosses importatrices de gaz naturel liquéfié (GNL) russe, demandent une évaluation juridique et économique avant l’application du texte.

Pour protéger les entreprises européennes, la Commission prévoit d’activer la clause de force majeure, ce qui permettrait aux entreprises de rompre leurs contrats sans pénalité. Elle estime également que sa compétence commerciale lui donne le droit de légiférer en la matière.

Un journal de Thomas-Jan Meekers, Isaline Feller et Assia Patel