Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 26 septembre 2022

Aujourd'hui en Europe - Lundi 26 septembre 2022

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Les élections législatives qui se sont déroulées le dimanche 25 septembre, donnant la victoire au parti d'extrême droite Fratelli d'Italia.
  • Les manifestations et désertions en Russie suite au discours de Vladimir Poutine du 21 septembre sur la "mobilisation militaire partielle".
  • Faut-il accueillir, oui ou non, les déserteurs russes ?

Commençons ce journal en nous intéressant aux élections législatives italiennes qui se sont déroulées ce dimanche 25 septembre. 

Oui, suite à la chute du gouvernement de coalition de Mario Draghi en juillet dernier, les Italiens se sont rendus aux urnes pour des élections anticipées afin d’élire les futur.e.s député.es et sénateurs·trices du pays. Sur les 51,5 millions d’Italiens appelés à voter, le taux de participation a atteint les 64%, contre 74% en 2018. 

Des élections qui marquent la victoire de la coalition d’extrême droite et de droite

Oui l’alliance entre la Lega de Matteo Salvini, Forza Italia de l’inépuisable Silvio Berlusconi et Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni était déjà considérée comme favorite avant les élections. Les sondages réalisés à la sortie des urnes n’ont pas démenti ces prévisions car l’alliance des droites obtient plus de 44% des suffrages, soit une majorité claire et nette à la Chambre des députés et au Sénat.

Quant est-il de la gauche italienne Laura ? 

En restant en dessous de la barre des 20%, la coalition progressiste menée par le Parti démocrate d’Enrico Letta n’a pas réussi à concurrencer l’extrême droite. Après une campagne axée sur la défense du revenu de citoyenneté, on attendait peut-être une surprise du côté des populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) de Giuseppe Conte mais le score du parti a été divisé par deux.

Et le grand gagnant de ces élections est le parti d’extrême droite, Fratelli d’Italia. 

Oui ce parti qui ne réunissait que 4% des voix à la Chambre et au Sénat lors des élections de 2018, regroupe désormais plus de 26% des suffrages selon les dernières estimations. La cheffe de ce parti post-fasciste Giorgia Meloni, pourrait bien devenir la première femme à prendre la tête d’un gouvernement italien.

Comment expliquer une telle percée de ce parti à l’héritage effrayant ?

Effectivement Raphaël ce parti est le digne, ou plutôt l’indigne, descendant du Mouvement social italien (MSI) qui avait été fondé par les dignitaires du régime de Mussolini. Pour arriver au pouvoir, le parti a donc travaillé à la dédiabolisation de son image tout en ralliant  un large électorat autour d’une tolérance zéro pour l’immigration illégale, d’un conservatisme social extrême et jusqu’à récemment, d’un euroscepticisme affirmé. 

L’avènement d’une Italie dirigée par l’extrême droite pourrait déséquilibrer le paysage politique européen.

Oui Raphaël, après la Hongrie, la Pologne et plus récemment la Suède, l’Union européenne voit en son sein un nouvel État tomber sous la férule de partis d’extrême droite et pas des moindres… l’Italie est un membre fondateur de l’Europe, troisième économie de la zone euro et de l’Union européenne.

Quelles conséquences ce résultat électoral pourrait-il avoir sur les politiques prises au sein de l’Union européenne ? 

En tant que première ministre, Giorgia Meloni serait bien placée pour faire valoir ses positions sur des questions allant de l’immigration aux droits des LGBTQ+. Sur la question ukrainienne cependant Giorgia Meloni a affirmé son soutien total à l’Ukraine et ne devrait théoriquement pas s’opposer au renforcement des sanctions face à Moscou.
Si Rome était tentée de prendre trop de libertés avec les valeurs européennes, la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen a rappelé implicitement que Bruxelles avait toujours la possibilité de bloquer les immenses crédits du plan de relance post-covid réservés à l’Italie.

Continuons ce journal en nous intéressant aux manifestations et aux désertions qui font suite au discours de Vladimir Poutine de ce mercredi 21 septembre. Pour rappel, le chef d'État avait annoncé une “mobilisation militaire partielle", soit l’enrôlement de quelque 300 000 réservistes. 

Oui Raphaël, suite à ce décret on assiste à des centaines d’arrestations dans les manifestations anti-mobilisation. Ce samedi 24 septembre, la police a procédé à plus de 700 arrestations lors des révoltes organisées par le groupe d’opposition Vesna et les soutiens du leader emprisonné Alexeï Navalny. Autre conséquence provoquée par ce décret, la fuite de milliers de Russes dans les pays frontaliers.

Pour lutter contre les désertions, le président Poutine opte de nouveau pour la manière forte.  

Oui dans l’idée d’empêcher les jeunes russes de fuir cette guerre qui ne dit toujours pas son nom, le maître du Kremlin a signé plusieurs amendements visant à durcir les peines pour les déserteurs. Il est notamment prévu un emprisonnement de 10 ans à tous citoyens russes en âge de servir ou réservistes qui refuseraient de prendre part aux combats. La mesure s’applique également aux soldats qui se rendent volontairement aux forces ukrainiennes.

Les russes fuient notamment en passant par la Turquie, la Serbie, la Géorgie et l’Arménie. 

Oui Raphaël, ces États sont encore les rares destinations étrangères dans lesquelles les russes peuvent se rendre sans obligation de visa. Istanbul est par conséquent devenu l'échappatoire privilégiée de ces milliers de Russes, désormais directement concernés par une guerre qu’ils ne voulaient pas voir.

Terminons ce journal en nous intéressant à la position de l’Europe sur la question d’accueillir ou non les déserteurs russes.   

En effet, alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky appelle les Russes à s’opposer à l’enrôlement et à prendre la fuite, les ambassadeurs des États membres ont prévu d’organiser une réunion de crise ce lundi 26 septembre pour statuer sur l’éventuel accueil de ces déserteurs.

Si l'Allemagne est favorable à l’accueil, la République tchèque et les pays baltes sont plus frileux. 

Oui la ministre allemande de l’intérieur, Nancy Feaser, a proposé d’accueillir les déserteurs de l’armée russe “menacés de grave répression” alors que le ministre des affaires étrangères tchèque, Jan Lipavsky, a d’ores et déjà annoncé le refus d’accorder tout visa humanitaire aux déserteurs. La Finlande, la Pologne et les Etats baltes avaient déjà décidé de fermer, le 19 septembre, leurs frontières aux touristes russes.

Une “question de sécurité” pour les États d’Europe centrale.

Oui alors que la France ou l’Allemagne sont partisan d’un maintien du lien avec la population russe qui souffre du régime de Poutine, les États d’Europe centrales soulignent quant à eux de possibles problèmes de sécurité liés à l’accueil de ces populations.notamment le danger que des membres du service de sécurité russe s’infiltrent dans l’UE. Au-delà de la sécurité, ces États membres rappellent que la priorité reste l’aide aux ukrainiens et non pas aux déserteurs jusque-là restés passifs face à cette guerre qui ne les avait pas encore affecté directement.

Laura Léger et Raphaël Ligot