Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 23 juin

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 23 juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Dernier sommet européen sous la présidence française
  • Important mouvement de grève en Angleterre
  • Une loi ambitieuse pour protéger les écosystèmes

Dernier sommet européen sous la présidence française

Pour commencer ce journal rendons nous à Bruxelles. Ce jeudi débute le sommet européen, le dernier sous présidence française. En jeu notamment, le statut de candidat officiel de l’Ukraine et de la Moldavie. 

Oui après que la Commission européenne ait accordé un avis favorable à l’intention de l’Ukraine et de la Moldavie vendredi dernier, c’est à présent aux Etats-membres de statuer à l’unanimité  sur la candidature des deux pays. 

Le vote a l'unanimité fait d’ailleurs de plus en plus débats au sein de l’Union.

En effet, l'unanimité, est une des règles centrales de la prise de décision européenne. Sur les sujets particulièrement sensibles et politiques, les Etats-membres possèdent de facto un droit de veto. Un droit qui fait débat. Le 9 mai dernier, la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen s'est prononcée en faveur d’une modification des traités de l’UE et de l’abandon du vote à l'unanimité. «J'ai toujours soutenu que le vote à l'unanimité dans certains domaines clés n'a tout simplement plus de sens», a déclaré Ursula von der Leyen.  

De leur côté, les pays des Balkans occidentaux commencent à perdre patience. 

Effectivement, jeudi matin, les chefs de gouvernement européen ont étudié les possibilités d’adhésion des pays des Balkans. Alors que certains de ces États cherchent à adhérer à l’UE depuis des décennies, beaucoup s’inquiètent de la rapidité avec laquelle l’UE traite la demande de l’Ukraine."Les Balkans occidentaux ne seront pas abandonnés pour ouvrir les portes à quelqu'un d'autre, quelle que soit la situation politique. Ce serait une énorme erreur. Ce ne serait pas juste", a prévenu Ana Brnabic, Première ministre serbe. 

Autre sujet source de tensions lors de ce sommet : le transport de matériaux féreux entre la Russie continentale et Kaliningrad. 

Cette enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne fait beaucoup parler d’elle ces derniers jours. En jeu, le transport de marchandises entre la Russie continentale et cette enclave. Moscou menace en effet de prendre des mesures de rétorsion concrètes si l’Union ne laisse pas passer les marchandises russes déjà bloquées et actuellement en transit. Une situation qui pourrait bien devenir explosive selon plusieurs hauts diplomates européens.

Comment la Commission européenne compte-t-elle désamorcer cette situation ?

Eh bien, l'exécutif européen s’est aperçu que ce blocage était une conséquence involontaire du dernier train de sanctions à l'encontre de la Russie, en vertu duquel les importations d'acier et de matériaux ferreux en provenance de Russie sont interdites. Afin de résoudre ce contentieux, la Commission doit mettre à jour ces informations et permettre au convoi de marchandises de passer de la Russie à Kaliningrad.

Important mouvement de grève en Angleterre

Continuons ce journal en nous rendant en Angleterre, où les cheminots ont commencé mardi un mouvement de grève, le plus important depuis trente ans. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Selon le syndicat RMT près de 50 000 employés se sont mis en grève pour trois jours à partir de mardi. Ils réclament de meilleures conditions de travail, une hausse des salaires pour faire face à l'inflation et contre les milliers de licenciements prévus par la compagnie. Conséquence de la grève : mardi, quatre trains sur cinq ont été supprimés. 

Quelle a été la réaction du gouvernement britannique ? 

Boris Johnson a appelé mardi à, je cite, “ un compromis raisonnable pour le bien du peuple britanniques et des travailleurs ferroviaires". Le mouvement de grève survient après des négociations qui se sont soldées par un échec entre syndicats et entreprises, RMT Union ayant jugé les demandes des employeurs inacceptables. Le ministre des Transports Grant Shapps, critiqué par l’opposition et les syndicats pour ne pas avoir pris part aux négociations, a déclaré que cette grève allait largement impacter les usagers et a suggéré d’avoir recours à des intérimaires pour remplacer les grévistes, ce qui a d’autant plus suscité la colère des syndicats.

Cela n’est pourtant pas le seul mouvement social qui traverse l’Europe : les grèves dans le secteur aérien se multiplient également…

En effet, les salariés des entreprises Ryanair ou encore easyjet multiplient les débrayages pour pousser à une amélioration des conditions de travail et des salaires. Un mouvement qui se fait ressentir en Espagne, en France, en Belgique, en Italie et au Portugal, dans un contexte de forte reprise du trafic aérien après la pandémie. Le dirigeant de l’entreprise, lui, cherche à minimiser l’importance de ces grèves, considérant qu’elles impactent peu les vols.

Une loi ambitieuse pour protéger les écosystèmes

Terminons ce journal en nous intéressant au travail de la Commission européenne. L’exécutif européen a proposé hier une loi ambitieuse pour protéger les écosystèmes.

La Commission veut restaurer les habitats terrestres et marins dégradés par l’activité humaine et rétablir les populations d’animaux et insectes sauvages. Une décision historique, car c’est la première fois qu’une loi européenne cherche à protéger directement les écosystèmes et la biodiversité alors qu’ils sont pourtant aujourd’hui grandement menacés par l’agriculture et l’urbanisation intensive. Un tiers de la population des abeilles et des papillons en Europe est d’ailleurs en déclin.

De quoi s’agit-il concrètement ?

La Commission veut obliger les États membres à restaurer 20% de la nature sur l’ensemble du territoire européen. Pour ce faire, des objectifs contraignants vont être fixés, notamment concernant l’accroissement du nombre d’oiseaux et d’insectes pollinisateurs. Autre objectif : le rétablissement de 25 000 km de rivières naturelles d’ici à 2030. 

Une loi qui ne fait pas l’unanimité au sein des États membres et du Parlement.

Pour preuve cette proposition a déjà été reportée deux fois. Plusieurs États membres considèrent en effet que les mesures en faveur de l’agriculture durable pourraient aggraver la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine. Des craintes rejetées par le commissaire chargé de l’environnement, Virginijus Sinkevicius, selon qui il est nécessaire d’investir dès aujourd’hui dans la protection de notre biodiversité.

Laura Leger & Juliane Barboni

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