L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Crimes de guerre russes en Ukraine : réunion de l'OTAN à Bruxelles
- La fiscalité globale des grandes entreprises au conseil "Ecofin"
- Les dernières sanctions de l'UE contre la Hongrie
Crimes de guerre russes en Ukraine : réunion de l'OTAN à Bruxelles
Commençons ce journal en nous intéressant aux dernières mobilisations de la communauté internationale, après la découverte par les Occidentaux, des crimes de guerre perpétrés par la Russie dans la région de Kiev. Dernière réunion en date, celle de l’OTAN qui s’est tenue du 6 au 7 avril à Bruxelles. Quels étaient les points à l’ordre du jour ?
Cette semaine les ministres de la défense , des pays réunis au sein de l’OTAN ont évoqué une nouvelle fois la manière de renforcer leur soutien à l’Ukraine. Des discussions de toute importance alors que selon le secrétaire général, Jens Stoltenberg, les forces armées russes préparent une offensive à l’est du pays. "Nous voyons maintenant un mouvement significatif des troupes qui ont quitté Kiev pour se regrouper, se réarmer et se réapprovisionner, et ils déplacent leur attention vers l'est", a déclaré le secrétaire général en amont de la réunion.
Que représentent les mesures de soutien discutées par les ministres de l’OTAN ?
Eh bien, les membres et alliés de l’OTAN se sont dit déterminés à fournir un soutien matériel supplémentaire pour faire face à l’offensive russe. En discussion notamment, la livraison d’armes antichars et de système de défense aérienne.
Des mesures de soutien jugées insuffisantes par le président Volodymyr Zelensky, qui s’est adressé mardi dernier au Conseil de sécurité de l’ONU. Une première depuis le début de la guerre le 24 février.
Effectivement, mardi 5 mars, le président ukrainien s’est exprimé devant le Conseil de sécurité, et a appelé à l’établissement d’un tribunal pour juger des crimes de guerre de l’armée russe. Il en a également profité pour suggérer une réforme du système sécuritaire mondial. “Le droit de veto russe devient un droit de tuer en toute impunité”, a t -il déclaré devant les membres du Conseil, déplorant l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU.
La communauté internationale s’est également réunie mardi dernier en soutien à la Moldavie. Cet État limitrophe de l’Ukraine, est un des pays les plus touchés par l'afflux des réfugiés ukrainiens.
Oui Laura, cet État considéré comme le pays le plus pauvre de l’Europe, a déjà accueilli plus de 400 000 réfugiés en provenance de l’Ukraine. Un afflux particulièrement difficile à gérer pour la Moldavie qui compte seulement 2,6 millions d'habitants. Dans ce contexte, les Occidentaux se sont réunis le 5 avril à Berlin pour accorder au pays des prêts et différentes aides pour un montant total de 700 millions d’euros. De plus, la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, a annoncé que 12 000 Ukrainiens se trouvant actuellement en Moldavie seraient pris en charge par différents pays européens.
La fiscalité globale des grandes entreprises au conseil "Ecofin"
Continuons ce journal en nous rendant à Bruxelles. Mardi dernier, les ministres européens des finances se sont réunis au Luxembourg dans le cadre du conseil “Ecofin”. Au sujet de leur réunion : la fiscalité globale des grandes entreprises, et notamment l’imposition minimale des multinationales. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, cette nouvelle réglementation débattue au sein du Conseil de l’UE, s’inscrit dans la suite d’un accord signé au mois d’octobre dernier à Paris par 136 pays membres de l’OCDE. Par cet accord qualifié d’historique pour la fiscalité mondiale, les chefs de gouvernement se sont mis d’accord pour imposer aux multinationales un taux minimal d’imposition de 15%. Un “accomplissement majeur et décisif” selon les mots du ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire.
Les ministres européens de l’économie se sont donc réunis mardi dernier, pour discuter de l’application de cette nouvelle réglementation mondiale, qui doit entrer en vigueur à partir de 2023.
Effectivement, les ministres présents à la réunion avaient pour objectif de transposer dans le droit de l’UE, l’accord signé par les pays membres de l’OCDE. Une décision qui nécessite que l’ensemble des ministres approuvent la directive.
La Pologne a néanmoins fermement marqué son opposition.
En effet, les ministres de l’Economie européens se sont heurtés au refus catégorique de la Pologne au moment d’adopter la nouvelle réglementation au niveau européen. Un refus qui s’inscrit dans la continuité du bras de fer qui oppose Bruxelles et Varsovie depuis plusieurs mois et qui a conduit la Commission européenne à suspendre les fonds de relance destinés à la Pologne, tant que cette dernière ne se conforme pas aux standards de l’UE en matière d’Etat de droit.
Une réunion qui se solde donc par un échec au grand dam de la présidence française.
Effectivement, le président Emmanuel Macron attendait beaucoup de ce conseil des ministres. En effet, l’accord fait partie des priorités de son mandat et devait constituer une victoire importante du leadership français à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle.
Les dernières sanctions de l'UE contre la Hongrie
Terminons ce tour de l’actualité européenne en nous attardant sur les dernières sanctions annoncées par l’UE à l’encontre de la Hongrie. Mardi dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a approuvé l’activation d’un mécanisme de “conditionnalité” visant à priver de fonds un pays où sont constatées des violations de l’Etat de droit.
Oui, deux jours après la victoire de Viktor Orban aux dernières élections hongroises, Bruxelles monte le ton à l’égard de la Hongrie. En effet, l’ambiguité du dirigeant nationaliste vis-à-vis de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et sa tiédeur à accepter les sanctions européennes contre Moscou, a poussé la Commission européenne a accéléré la mise en place de ces sanctions, qui pourraient potentiellement priver la Hongrie de 40 milliards d’euros de fonds européen.
Quelle a été la réaction du gouvernement hongrois à cette annonce ?
Eh bien cela fait déjà plusieurs mois que Viktor Orban se sait ciblé par cette procédure. Ce dernier avait questionné la légalité d’un tel mécanisme auprès de la Cour de justice européenne, mais sans succès. En effet, la Cour a rappelé que Bruxelles a le droit de réduire les fonds alloués aux pays jugés coupables d'entorse aux règles de l’Etat de droit.
Elisa Greco - Juliane Barboni
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