Elections législatives aux Pays Bas: Mark Rutte réélu ; L'UE s'accorde sur des sanctions à l'encontre de la Chine ; Brexit: accord conclu entre UE, Royaume-Uni et Norvège sur des quotas de pêche ; crise politique majeure en Slovaquie ; la chasse à la glu interdite par la justice européenne.
Elections législatives aux Pays Bas : Mark Rutte réélu
Débutons ce journal par la victoire du premier ministre sortant Mark Rutte aux élections législatives aux Pays bas.
Plus de dix ans après son ascension au pouvoir, Mark Rutte du Parti populaire pour la liberté et la démocratie VVD arrive en tête des élections législatives qui se sont déroulées sur trois jours en raison de la pandémie. Malgré le contexte sanitaire, le scrutin a été marqué par une forte participation, autour de 82%. Selon les mêmes estimations, le VDD obtient trois sièges de plus au Parlement, soit trente-six sièges sur 150. Une belle victoire alors que Mark Rutte avait démissionné en janvier après un scandale dû au fait que des milliers de familles avaient été accusées à tort de fraude aux allocations familiales.
Les électeurs ont donc majoritairement choisi Mark Rutte et il devrait s’allier au Parti de centre gauche D66 pour former un gouvernement ?
En effet, car les électeurs ont affiché leur soutien au Parti de centre-gauche et pro-européen qui obtiendrait 27 sièges. C’est donc autour de ce parti dirigé par sa ministre du Commerce extérieur que Mark Rutte devrait former son gouvernement. Le parti anti-islam PVV de Geert Wilders arrive en troisième place mais Rutte a exclu toute coalition avec ce parti. Mais si l’on cumule les votes des différentes formations, l’extrême droite obtient ses meilleurs résultats de l’histoire. Le Parti forum pour la démocratie obtiendrait huit sièges au Parlement.
L'UE s'accorde sur des sanctions à l'encontre de la Chine.
Attardons-nous maintenant sur les relations entre la Chine et l’Union européenne. Pékin et Bruxelles ont conclu un accord majeur sur les investissements à la fin de l’année 2020. Cet accord doit encore être ratifié par les eurodéputés mais malgré cet accord la relation entre Bruxelles et Pékin est de plus en plus compliquée. Du fait de la répression des Ouïghours et de l’attitude Pékin à Hong Kong les États membres se sont accordés sur des sanctions à l’encontre de la Chine, selon plusieurs diplomates.
En effet les ministres des affaires étrangères de l’UE devraient inscrire sur la liste des sanctions quatre représentants chinois et une entité pour des violations des droits de l’homme dans la région Ouïghoure, dans l’Ouest de la Chine. Selon l’ONU, plus d’un million de Ouïghours sont internés dans des camps que Pékin décrit comme des “centres de formation”. Des camps où, selon de nombreuses ONG et chancelleries occidentales, les détenus endurent plutôt le travail forcé, sont torturés, et subissent des stérilisations.
Mais la Chine nie ces accusations et met en garde les diplomates européens.
Oui, Pékin a vivement réagi à ce projet de sanctions et juge que ces accusations sont « mensongères » et « partagées par des gens qui haïssent la Chine ». L’ambassadeur chinois auprès de l’UE a d’ailleurs mis en garde Bruxelles en lui demandant « de penser à deux fois » avant de mettre en place ces sanctions. « Si certains veulent la confrontation, nous ne fléchirons pas » a ajouté l’ambassadeur chinois.
Brexit: accord entre UE, Royaume-Uni et Norvège sur des quotas de pêche.
Toujours dans les relations extérieures de l’UE, intéressons-nous à un accord conclu mercredi entre Bruxelles, le Royaume Uni et la Norvège sur les quotas de pêche.
Tout à fait, l’UE, le Royaume-Uni et la Norvège se sont accordés sur un quota global de prises fixé à 13000 tonnes de cabillaud, de 356 000 tonnes de hareng et de 59 000 tonnes de lieu noir. Parallèlement, la Norvège a aussi trouvé un accord bilatéral d'échange de quotas avec l'UE, qui débloque aux pêcheurs des deux parties l'accès dans leurs eaux respectives. La Norvège qui ne fait pas partie de l’UE doit négocier tous les ans les quotas de pêche dont elle peut disposer en Mer du Nord.
La sortie du Royaume-Uni de l’UE complique ces négociations.
Oui et l'absence d’accord sur la mer du nord avait par exemple forcé les pêcheurs danois à rester à quai depuis Janvier. Cet accord intervient alors que les relations entre Bruxelles et Londres sont marquées par de vives poussées de fièvre dans le contexte post-Brexit. L’Union européenne vient ainsi d’adresser une mise en demeure au gouvernement britannique l’accusant de violer certaines dispositions de l’accord du Brexit.
Crise politique majeure en Slovaquie.
Tournons-nous à présent vers la Slovaquie où la crise sanitaire sans précédent s’accompagne d’une crise politique majeure.
En effet, les hôpitaux du pays sont en tension et le taux de mortalité du covid est très élevé comparé à ses voisins européens. Le Premier ministre Igor Matovic est vivement critiqué pour sa gestion de cette situation et sa coalition gouvernementale vacille. Après la démission du ministre de la santé la semaine dernière, c’est la ministre du travail qui a jeté l’éponge lundi. Le premier ministre slovaque a aussi reçu un flot de critiques après avoir secrètement passé un accord avec la Russie pour l’achat de deux millions de doses du vaccin russe contre le covid alors que celui-ci n’est pas autorisé dans l'UE. Le Parti Liberté et Solidarité du ministre de l’économie et le Parti pour le peuple demandent ouvertement la démission du premier ministre et menacent de quitter la coalition gouvernementale. Le ministre de l’économie a en effet indiqué que Matovic avait jusqu’au 23 mars pour démissionner.
Vivement critiquée, la chasse à la glu ne devrait pas revenir en France.
Terminons ce journal sur une décision de la cour de justice de l’UE sur la chasse à la glu en France.
Oui, la Cour de justice de l’Union européenne juge « très vraisemblable que, en dépit d'un nettoyage, les oiseaux capturés subissent un dommage irrémédiable », les pièges « étant, par nature, susceptibles d'endommager le plumage de tous les oiseaux capturés ». La chasse à la glu consiste à piéger des oiseaux en posant de la colle sur des branches d’arbres pour attirer d’autres oiseaux. Cette pratique vivement critiquée avait été suspendue l’été dernier par l’Élysée lorsque la Commission européenne avait demandé à la France d’y mettre fin en vertu de la directive Oiseaux de 2009. Le président de la Ligue de protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg, s'est dit « partagé entre le bonheur et l'amertume d'avoir perdu tant de temps pour protéger les oiseaux ». Mais, à l’inverse, pour Alain Péréa, député LREM de l'Aude "On laisse mourir des cultures locales, des pratiques ancestrales".
Thomas Kox - Armand Duthil
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