L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- L'inflation fait son retour en Europe
- Ménage à trois dans le Gouvernement allemand
- Le Comité européen des régions se tourne vers l'Est et poursuit son travail avec l'Ukraine
L'inflation fait son retour en Europe
Débutons cette édition en revenant sur l’actualité économique de l’Union européenne. Depuis quelques semaines, les alertes se multiplient face à la montée d’un phénomène un peu oublié en Europe : l’inflation. Cette hausse générale des prix est permanente, mais la Banque centrale européenne la contient en général à un niveau modeste, pour que les prix n’augmentent pas trop vite. Mais on dirait que cela ne suffit plus ?
Oui comme vous le dites, cette hausse générale des prix semble de moins en moins contrôlée : selon Eurostat, l’office européen de statistiques, alors que l’inflation était proche de zéro il y a un an, rien qu’au mois d’octobre de cette année les prix ont grimpé de 5,4% en Belgique et de 6,8% en Pologne. Sur la même période, la Roumanie est allée jusqu’à enregistrer une hausse générale des prix de 8%.
Selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la hausse récente des prix de l’énergie est pour beaucoup dans cette accélération de l’inflation.
Oui, cette hausse des prix du gaz et du pétrole pèse sur les coûts de production de tous les autres secteurs de l’économie, et au final sur les prix à la consommation. Ensuite, les difficultés à recruter surtout en Europe de l’Est encouragent à augmenter les salaires, ce qui se répercute sur les coûts de production et donc sur les prix. Enfin, avec la mise en œuvre du plan de relance européen NextGeneration EU, les embauches se multiplient sur tout le continent, ce qui accentue les besoins de main d'œuvre, les hausses de salaires, et donc à nouveau l’inflation.
Eurostat a alerté tout particulièrement sur l’inflation en Hongrie.
Mardi dernier, le 23 novembre, il fallait 372 forints, la monnaie hongroise, pour obtenir 1 euro. La monnaie hongroise n’a jamais valu aussi peu, c’est une première. C’est surtout un symptôme d’une “économie hongroise malade” selon la presse nationale.
Une inflation qui pourrait contribuer à entraîner une possible défaite de Viktor Orban aux prochaines élections au printemps 2022.
Oui en effet, si on se réfère à l’un des arguments de Viktor Orban lui même pendant sa dernière campagne électorale en 2010, une monnaie faible signifierait un Etat faible. Par conséquent, pour défendre son bilan de Premier ministre hongrois, le jeudi 11 novembre, il a annoncé que les prix au litre de l’essence et du diesel seront plafonnés pour lutter contre l’inflation. Ils n’augmenteront plus pendant trois mois.
Ménage à trois dans le Gouvernement allemand
Tournons-nous à présent vers l’Allemagne, où vient d’être annoncée mercredi un accord sur la nouvelle coalition gouvernementale qui succèdera à celle de la chancelière Angela Merkel qui occupe ce poste depuis 16 ans.
Oui, les élections législatives de septembre avaient vu la défaite du parti conservateur de la CDU au profit du parti socialiste du SPD et de son leader Olaf Scholz. Mais n’ayant obtenu “que” 25,7% des voix aux législatives, le SPD était donc engagé depuis deux mois dans des négociations avec les partis Verts et libéraux, dans l’espoir de former un gouvernement tripartite. C’est désormais chose faite, avec l’annonce de cet accord mercredi.
Cette alliance politique a aussi présenté la composition du prochain gouvernement allemand.
Oui, sans surprise, le ministère de la Protection du climat sera occupé par un membre issu du parti des Verts. Les écologistes qui hériteront également du ministère des Affaires étrangères et celui de l'Économie. Les libéraux quant à eux ont obtenu le ministère des Finances. L’identité des ministres n’a en revanche pas encore été annoncée.
Quelles seront les priorités de cette nouvelle coalition ?
La coalition a apporté mercredi quelques éléments de réponse à votre question. Premièrement, le nouveau gouvernement entend revenir à la rigueur budgétaire dès 2023, et cela malgré les stratégies de relance européenne. L’objectif est de limiter l’endettement de l’Allemagne. Parmi les autres chantiers à venir, la coalition s’efforcera de sortir l’économie allemande de sa dépendance au charbon d’ici à 2030, au lieu de 2038, ou encore au niveau social, un projet de légalisation du cannabis à été évoqué.
Le Comité européen des régions se tourne vers l'Est et poursuit son travail avec l'Ukraine
Terminons ce journal en revenant sur le travail du Comité européen des régions. Cette institution consultative de l’Union européenne qui rassemble 329 élus locaux et régionaux des 27 Etats membres, a tenu la semaine dernière sa réunion annuelle avec le “Groupe de travail Ukraine”.
Oui, cette “Ukraine Task Force” a été créée par le Comité européen des régions en 2015 dans le contexte du conflit qui secoue l’est du pays. Depuis 2014, les troupes gouvernementales ukrainiennes s’affrontent aux séparatistes pro-russes dans la région du Donbass. Et cette réunion du 18 novembre 2021 est tombée à point nommé, alors que l’Europe observe avec inquiétude les troupes russes qui se regroupent à nouveau aux frontières avec l’Ukraine. Sur ce point, la maire de la ville polonaise de Gdansk, Alexandra Dulkiewicz a affirmé que “le scénario d’une invasion militaire est réel” en Ukraine.
Les maires des villes de Kiev et Marioupol étaient présents lors de cette réunion avec le Comité. Ils ont insisté sur les avantages que les réformes soutenues par l’UE peuvent leur apporter.
Les élus locaux ukrainiens ont salué les progrès déjà réalisés grâce à cette décentralisation. Utiles pour mettre en œuvre des projets communs et coordonnés sans forcément passer par des canaux de décision nationaux ukrainiens, ces projets et réformes locales sont un moyen efficace de contrer la corruption persistante en Ukraine.
A ce propos, Iryna Shyba représentait à cette réunion l’Initiative anti-corruption de l’UE en Ukraine (EUACI).
Elle a rappelé que le pays est malheureusement encore placé à la 117e place sur le classement international en matière de Transparence. Toutefois, les possibles solutions ne manquent pas. L’Ukraine doit bientôt se prononcer sur un projet de loi soutenu par le Comité des régions et les villes ukrainiennes, c’est la loi sur la consultation publique, laquelle donnerait donc davantage de place aux autorités locales et régionales dans le processus de prise de décision.
Romain L'Hostis - Thomas Kox
Photo : Flickr Friedemann W.-W.
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