L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Le groupe pétrolier Schell contraint à réduire des émissions de CO2.
- La Suisse met un terme aux négociations sur l'accord-cadre avec l'Union européenne.
- La Commission européenne veut lutter contre la désinformation sur Internet.
- L'Union européenne pas exemplaire en matière d'égalité hommes-femmes.
- Constat alarmant en Suède : le nombre de meurtres par balle en hausse depuis 10 ans.
Le groupe pétrolier Schell contraint à réduire des émissions de CO2.
Commençons ce journal en revenant sur le verdict historique d’un tribunal aux Pays-Bas à l’encontre du groupe pétrolier Shell. Le juge a estimé que la société pose un danger pour le climat et qu’elle avait un devoir de protection des citoyens.
Pour la première fois, un tribunal contraint une multinationale à réduire ses émissions de dioxyde de carbone ainsi que celles de ses fournisseurs et de ses clients pour se conformer à l’accord de Paris sur le climat. Un verdict salué par les organisations environnementales.
Oui, c’est une victoire acclamée par les ONG et un précédent de taille pour les compagnies pétrolières à travers le monde. Le Tribunal de La Haye a obligé mercredi le géant des hydrocarbures à réduire ses émissions de CO2 de 45 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2019.
En avril 2019, la branche néerlandaise de l’organisation Les Amis de la Terre avait, aux côtés de six autres ONG et plus de 17 000 citoyens du pays, accusé Shell de ne pas en faire assez pour s’aligner sur les objectifs de l’accord de Paris. Le pétrolier assure pour sa part prendre des mesures concrètes pour faire baisser ses émissions mais le juge n’est pas du même avis. Shell a annoncé faire appel de la décision.
La Suisse met un terme aux négociations sur l'accord-cadre avec l'Union européenne.
Évoquons maintenant la décision mercredi du président de la Confédération suisse Guy Parmelin de mettre un terme aux négociations sur l’accord-cadre avec l’Union européenne voulu par Bruxelles et qui vise à rationaliser la multitude d’accords et de traités qui régissent actuellement la relation entre Berne et Bruxelles.
L’optimisme n’était pas de mise quant à un aboutissement prochain de ces négociations compte tenu de la difficulté apparente des discussions entre la Commission européenne et la confédération helvétique mais cette annonce de rupture des négociations par la partie suisse a largement surpris.
Elle pourrait compliquer grandement les échanges commerciaux entre le pays alpin et l’UE, son principal partenaire commercial. Dans sa déclaration, la Commission européenne dit regretter « cette décision, notamment au vu des progrès réalisés » et qu’un « accès privilégié au marché unique doit aller de pair avec le respect des mêmes règles et obligations ».
Et le pays alpin n’est pas pressé de se conformer à certaines règles du marché commun que souhaite lui imposer la Commission.
Oui, les négociations ont débuté en 2014 et un accord avait été mis sur la table en 2018 mais plusieurs points de frictions persistaient dont la libre circulation des personnes et le niveau de salaires des travailleurs détachés. Du côté suisse, des syndicats craignent la concurrence des Européens sur les salaires suisses, assez élevés comparé à ses voisins, mais aussi une partie de la classe politique redoute de perdre la mainmise sur l’immigration.
Les entreprises européennes et helvétiques s’inquiètent des conséquences économiques de cette situation.
Oui car la Suisse et l’UE ont signé plus d’une centaine d’accords bilatéraux mais certains arrivent à échéance et plongent les entreprises dans l’incertitude. Mais surtout, l’UE a insisté je cite « que cet accord était aussi essentiel pour la conclusion de possibles futurs accords offrant à la Suisse une plus grande participation au marché unique ».
La Commission européenne veut lutter contre la désinformation sur Internet.
Intéressons-nous maintenant à la présentation mercredi par la Commission européenne de recommandations pour lutter contre la désinformation en ligne. Alors que de nombreuses rumeurs sur la pandémie prolifèrent sur les réseaux sociaux, l’exécutif européen demande plus d’engagements de la part de ces plateformes numériques.
Effectivement, car Google, Facebook, Twitter, Microsoft, Mozilla ou encore TikTok, sont signataires d’un code de bonne pratiques contre la désinformation lancé en 2018. Mais lors de la présentation mercredi, le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton regrette qu’aucune n’ait respecté ce code dans son intégralité.
La Commission appelle donc les plateformes en ligne à plus de transparence sur le fonctionnement de leurs algorithmes, et souhaite qu’elles encouragent les utilisateurs à signaler les contenus trompeurs. Ces propositions vont devenir contraignantes avec le texte législatif sur le numérique du nom de ‘Digital Services Act’ qui pourrait être adopté en 2022.
L'Union européenne pas exemplaire en matière d'égalité hommes-femmes.
Toujours au niveau européen, les auditeurs de la Cour des comptes européenne ont cherché à déterminer si lors de la conception de ses politiques, l’Union Européenne prenait suffisamment en compte les conséquences sur l'égalité entre les femmes et les hommes mais le constat est plutôt décevant.
C’est en effet la conclusion de la Cour des comptes européenne qui dans lors de la publication de son rapport, constate que je cite « trop peu d'efforts ont été consentis pour promouvoir systématiquement et activement l'égalité entre les femmes et les hommes lors de l'élaboration des politiques et de l'exécution du budget de l'UE ». Par exemple, les auditeurs ont constaté que, « sur les 58 programmes de dépenses de 2014-2020, seuls quatre comportaient des objectifs explicitement liés au genre, et cinq seulement étaient pourvus d'indicateurs liés au genre. »
L’instance européenne émet donc plusieurs recommandations.
Oui, la Cour des comptes européenne préconise d’établir des indicateurs communs permettant de suivre l’avancée des objectifs visant atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes, et ce, dans chaque État membre. L’institution européenne note par ailleurs que l’instauration d’exigences légales participe grandement à l'intégration de la dimension de genre dans les programmes européens.
Constat alarmant en Suède : le nombre de meurtres par balle en hausse depuis 10 ans.
Terminons ce journal par le constat alarmant sur les fusillades en Suède. Selon une étude lancée par le gouvernement et publiée mercredi par le Conseil suédois pour la prévention du crime, le nombre de meurtres par balle connaît une hausse significative depuis une décennie.
Oui, et cette tendance va à contre-courant de ces voisins européens où les homicides par arme à feu sont globalement en baisse. En 2017, la Suède recensait environ 4 morts par arme à feu pour un million d'habitants alors que la moyenne européenne est à 1.6 pour un million d'habitants.
En un peu plus d’une décennie, le pays nordique est passé du bas vers le haut du classement des pays avec un taux élevé d’homicide par balle en Europe. Le rapport indique que la hausse des morts par balle est majoritairement due à des conflits entre gangs criminels dans des quartiers défavorisés où une fusillade en appelle une autre.
Thomas Kox - Armand Duthil
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