Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le concept d’autonomie stratégique qui divise l’Europe.
- L'Italie, sujette à une forte tension migratoire.
- D’après le média bulgare indépendant Sebag.com Sofia aurait délivré en 2022 plus 356 passeports à des Russes.
Bonjour à tous et à toutes. Commençons ce journal, en revenant sur le concept d’autonomie stratégique qui divise l’Europe. Et d’autant plus depuis les déclarations du président français après son voyage en Chine.
En effet, Emmanuel Macron a suscité un véritable tollé en défendant une voie “européenne” entre la Chine et les États-Unis. Le président a revendiqué une “différence” européenne sur ce sujet lors d’une interview dans l’avion qui le ramenait de Pékin, estimant que l’UE ne devait pas faire preuve, je cite, de "suivisme" envers les États-Unis ou la Chine sur Taïwan. Le timing des déclarations pose questions puisque depuis quelques jours Pékin mène des exercices militaires autour de l’île.
Est-il possible de définir ce concept d’autonomie stratégique ?
Le concept d'"autonomie stratégique de l'Europe" fait référence à la capacité de l'Union à définir et à mettre en œuvre sa propre politique de sécurité et de défense indépendamment des États-Unis et d'autres acteurs internationaux comme l’Otan. Cela impliquerait une capacité de l'Europe à assurer sa propre défense, à protéger ses intérêts et à promouvoir ses valeurs dans le monde sans être entièrement dépendante des autres puissances. Pour l’instant un horizon qui semble très lointain.
Et pourquoi ce concept fait-il débat au sein des États-membres ?
Et bien parce que de nombreux États, et notamment les États d’Europe de l’est, craignent que cela ne compromette leurs relations avec les États-Unis et ne diminue leur sécurité, d’autant plus dans le contexte actuel et de la forte implication de Washington dans le conflit ukrainien.
La France et l'Allemagne, sont souvent considérées comme des partisans de l'autonomie stratégique de l'Europe et appellent à une plus grande coopération en matière de défense et de sécurité au niveau de l'UE. La France, en particulier, a été un promoteur actif de l'idée d'une défense européenne autonome et a appelé à des réformes importantes dans ce domaine.
Continuons ce journal en nous tournant du côté de l’Italie. Le pays est sujet à une forte tension migratoire, et a déclaré l’état d’urgence pour gérer ces flux importants.
Oui en ce début de semaine, le Conseil des ministres dirigé par Giorgia Meloni a déclaré l’état d’urgence national en matière d’immigration après que le ministre de la Protection civile et des Politiques maritimes, Nello Musumeci, l’ait proposé. Par cette mesure déjà décidée par le gouvernement italien en 2020 le gouvernement renforce les pouvoirs de l’exécutif et de la police. Selon les données du ministère de l’Intérieur, 31 292 migrants ont débarqué entre le 1er janvier et le 11 avril. Au cours de la même période des deux années précédentes, les arrivées étaient nettement inférieures : 7 928 en 2022 et 8 505 en 2021.
Les dernières semaines ont été très agitées au large des côtes italiennes.
Le week-end de Pâques a été compliqué pour les autorités nationales, avec des bateaux en panne et des migrants en mer. Environ 2 000 personnes ont été secourues et des opérations de sauvetage sont en cours pour 1 200 autres. Durant le mois de mars de nombreux drames ont eu lieu en méditerranée centrale, notamment à Crotone au large de l’Italie où plus de 80 personnes ont perdu la vie. Depuis le 1er janvier, près de 600 migrants ont perdu la vie en Méditerranée dont la plupart en Méditerranée centrale.
Néanmoins l’état d’urgence italien ne vient pas renforcer l’assistance humanitaire, seulement les dispositifs sécuritaires.
Oui le nouveau gouvernement italien mené par G.Meloni élu sur la promesse de durcir les frontières mène une politique très dure envers les ONG engagées dans les sauvetages de migrants. En février dernier, le parlement italien a approuvé le « Code de conduite pour les ONG ». La loi indique que les navires de sauvetage humanitaire sont tenus de se rendre au port immédiatement après chaque mission sans effectuer de sauvetages supplémentaires, même s’ils se trouvent à proximité immédiate de personnes en détresse. Par le passé, ces navires ont effectué de multiples opérations de sauvetage pendant plusieurs jours. Dans le même temps, l’Italie a récemment désigné des ports de débarquement éloignés pour les personnes sauvées en mer – parfois à plusieurs jours de navigation du lieu de sauvetage initial – ce qui complique d’autant plus la tâche des navires qui pourraient chercher à effectuer plusieurs sauvetages. Cette loi a été vivement critiquée par le haut-commissariat des droits de l’homme des Nations unies. De son coté, Rome demande plus de solidarité aux États-membres.
Terminons ce journal en Bulgarie. D’après le média bulgare indépendant Sebag.com Sofia aurait délivré en 2022 plus 356 passeports à des Russes.
Oui on parle du phénomène des passeports dorés, interdit par la commission l’an dernier. Comme la Bulgarie, Chypre et Malte offraient des passeports européens à de riches russes contre 2 millions d’euros. Avec la guerre en Ukraine la commission a obtenu en 2022 de la part de Sofia l’interdiction de la production de passeport dorée. Une réglementation loin d’être respectée.
Le pays a connu il y a quelques semaines une élection législative, qui a révélé l’éclatement du paysage politique.
Oui, les partis conservateurs et libéraux ont terminé devant, avec plus ou moins pour chacune des formations 25 % des suffrages. Néanmoins, dans le pays le plus pauvre de l’UE, la montée de l’extrême droite pro-russe inquiète. La jeune formation ultra-nationaliste prorusse Vazrajdane (Renaissance) a profité de ce contexte géopolitique pour poursuivre son ascension. Elle a recueilli de 13 à 14% des suffrages, contre 10% au scrutin d'octobre.
Merci à toutes et tous pour votre attention !