L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Climat diplomatique tendu entre le Royaume-Uni et la France
- En Roumanie, une motion de censure déposée contre le gouvernement libéral du Premier ministre
- Consultation publique sur le projet de protection des journalistes
- En Grèce, regain des violences d'extrême droite à l'encontre d'étudiants
Climat diplomatique tendu entre le Royaume-Uni et la France
Commençons ce journal en revenant sur les récentes déclarations du secrétaire d'Etat aux Affaires européennes français à l’encontre du Royaume-Uni. Mardi dernier, Clément Beaune a annoncé vouloir prendre des “mesures [...] de pression” vis-à-vis des îles anglo-normandes. Un climat diplomatique de plus en tendu après que les autorités britanniques aient limité l’octroi de licences de pêche aux bateaux français dans les eaux de Jersey.
En effet, en réaction à l’octroi de licences de pêche en-deçà des exigences de Paris, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a qualifié d'”inacceptable” et d’”inadmissible” la décision britannique. Il critique une situation qui contrevient à l’accord post-Brexit signé à la fin de l’année 2020. Ce dernier prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d’obtenir une licence, qui leur est accordée s’ils peuvent prouver qu’ils y pêchaient auparavant. Jersey a pour l’instant octroyé 64 licences définitives contre les 169 demandées par les pêcheurs français.
Paris se dit donc prêt à durcir le ton à l’encontre de la Grande-Bretagne et de ses îles situées à proximité des côtes françaises.
Oui, plusieurs membres du gouvernement français ont fait allusion à d’éventuelles répercussions. Le 30 septembre dernier, la ministre de la Mer Annick Girardin avait annoncé des “mesures de rétorsion” en réponse à la décision de Jersey. Clément Beaune, Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes a quant à lui laissé entendre des pressions à venir sur l’approvisionnement énergétique des îles anglo-normandes, dépendantes des câbles sous-marins qui les alimentent depuis la France.
Un conflit qui revient aux oreilles de Bruxelles.
C’est vrai ! Mardi dernier, le premier ministre Jean Castex a appelé la Commission européenne à veiller de manière plus ferme au respect des engagements sur la pêche souscrits par la Grande-Bretagne. Le chef du gouvernement français a appelé à ce qu’à l’avenir la Commission s’implique davantage dans la résolution de ce type de différend. Il n’exclut pas non plus de saisir la Cour de Justice si la situation ne s’améliore pas.
En Roumanie, une motion de censure déposée contre le gouvernement libéral du Premier ministre
Continuons ce journal en nous dirigeant en Roumanie. Mardi dernier, une motion de censure a été déposée conjointement par l’opposition de gauche et d’extrême droite contre le gouvernement libéral du Premier ministre Florin Citu.
Tout à fait, c’est une motion de censure sans précédent que subit le Premier ministre roumain. Sur les 330 députés du Parlement, 281 se sont opposés au chef du gouvernement.
La chute du gouvernement de Florian Citu représente le dernier rebondissement d’une crise politique entamée depuis le début du mois de septembre. Le parti de centre-droit USR s’était en effet retiré de la coalition de gouvernement en raison de son désaccord avec la politique menée par le Premier ministre.
Une période d’instabilité politique qui s’éternise alors que la pandémie de Covid-19 s’aggrave en Roumanie.
En effet, Thomas. Le Premier ministre Cîtu est sous le feu des critiques, notamment en raison de sa gestion de la crise du Covid-19. La Roumanie est confrontée à une résurgence de cas graves et est actuellement le deuxième pays le moins bien vacciné en Europe. Le système de santé roumain est incapable de faire face à la demande et les autorités ont d’ores et déjà demandé de l’aide à l’UE en activant le mécanisme de protection civile de l’Union.
Pour ne rien arranger, la flambée des prix de l’énergie qui balaie l'Europe a également touché le pays, suscitant des craintes au sein de la population quant au coût de la vie.
Consultation publique sur le projet de protection des journalistes
Revenons à Bruxelles où la Commission européenne a lancé lundi dernier une consultation publique sur son projet visant à protéger les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme contre les actions en justice destinées à restreindre leur travail.
Oui, cette initiative annoncée en décembre 2020 s’inscrit dans le plan d’action européen pour la démocratie, qui regroupe un vaste ensemble de mesures visant à renforcer les élections libres et à protéger les médias.
La consultation publique lancée en début de semaine servira de base au travail de la Commission dans la rédaction de recommandations pour améliorer la protection des journalistes contre les poursuites juridiques, qualifiées de "poursuite-bâillon" engagées par certaines entreprises, particuliers ou gouvernements.
Que représentent ces restrictions juridiques pour les journalistes qui en sont les victimes ?
Eh bien, les ONG et médias qui font l’objet de ce type de poursuites dénoncent un acharnement juridique systématique qui vise à entraver leur participation politique et leur mission d’informer. Ces dernières peuvent avoir des conséquences dramatiques, comme ça a été le cas en 2017 à Malte après que la journaliste d’investigation Daphne Caruana Galiza ait été retrouvée assassinée. Elle faisait face à 47 poursuites de ce type au moment de sa mort.
Selon la Commission, l’utilisation de ces "poursuite-bâillons" est en augmentation partout en Europe, d’où la nécessité d’introduire des mesures législatives de protection des journalistes.
En Grèce, regain des violences d'extrême droite à l'encontre d'étudiants
Terminons ce journal en nous intéressant à la Grèce. Le pays connaît depuis peu un regain des violences d’extrême droite notamment à l’encontre d’étudiants. Une situation qui émeut une grande partie de la population.
En effet, dimanche dernier lors d’une manifestation antifasciste, des membres de l’association Unis contre le racisme ont été attaqués par des militants d’extrême droite. Des personnes cagoulées, munies de matraques et de bombes fumigènes ont attaqué des manifestants devant une école professionnelle. Les autorités grecques n’ont pas condamné les milieux d’extrême droite, préférant renvoyer dos à dos les extrémistes de tous bords.
Le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis est accusé par certains médias de manœuvres clientélistes vis-à-vis de l’électorat d’extrême droite à l’approche des présidentielles de 2022.
Oui, les médias grecs appellent les autorités à condamner ces violences qui rappellent les dérives de groupes comme Aube Dorée, tristement célèbre pour sa responsabilité dans le meurtre d’un militant antifasciste en 2007. Un an après la condamnation du groupuscule, la rhétorique du gouvernement grec semble, pour certains, bien complaisante.
Juliane Barboni - Thomas Kox
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