La Commission européenne durcit les exportations de vaccins hors UE ; Royaume-Uni: Boris Johnson souhaite durcir son système d'asile ; La Commission européenne présente son plan d'action pour le développement de l'agriculture biologique ; Plusieurs expérimentations en Europe pour mesurer l'impact des évènements culturels sur la transmission du virus.
La Commission européenne durcit les exportations de vaccins hors UE.
Débutons ce journal à Bruxelles où les difficultés d’approvisionnement en vaccins contre le Covid-19 ont dominé les discussions entre les différents chefs d’Etat lors du sommet de l’UE de jeudi 25 mars. Rappelons que la veille la Commission avait annoncé le durcissement des exportations de vaccins hors de l’UE.
Oui la Commission européenne a mis ses menaces à exécution et durci son mécanisme qui permet de bloquer les vaccins produits dans l’UE en cas de manquements sur les contrats passés avec les laboratoires pharmaceutiques.
L’exécutif européen souhaite désormais empêcher les exportations de vaccins vers des pays où la vaccination est plus avancée ou vers des pays qui limitent eux même l’expédition de doses.
Cette mesure vient donc renforcer l’actuel mécanisme décidé fin janvier mais qui n'avait été utilisé qu’une seule fois par l’Italie pour bloquer 250 000 doses d’Astra Zeneca destinées à l’Australie.
Ce dispositif ne concerne pas que le vaccin Astra Zeneca. Par ailleurs il sera également étendu à d’autres pays comme la Suisse, la Serbie ou encore Israël mais cette mesure semble viser en premier lieu le Royaume-Uni.
En effet, ce principe dit de « réciprocité » cible implicitement le Royaume-Uni, vers lequel l’UE a exporté 21 millions de doses depuis décembre sans recevoir en retour le moindre vaccin produit outre-Manche.
Son contrat avec AstraZeneca prévoyait des livraisons provenant d’usines britanniques. Selon Bruxelles, la lenteur de la campagne de vaccination européenne s’explique notamment par les retards massifs de livraison du laboratoire suédo-britannique qui n’a livré à l’UE que 30 des 120 millions de doses promises au premier trimestre.
Bruxelles veut « sa juste part des vaccins » a averti la présidente de la Commission Ursula von der Leyen à l’issue du sommet mais cette décision ne fait pas totalement consensus.
Ce durcissement a créé des remous en Grande-Bretagne et plusieurs Etats membres sont réservés sur cette proposition qui pourrait déclencher des mesures de représailles. Signe que les liens ne sont pas complètement rompus, Bruxelles et Londres ont signé un communiqué commun mercredi soir indiquant que les deux parties souhaitent une solution « gagnant-gagnant ».
Royaume-Uni: Boris Johnson souhaite durcir son système d'asile.
Restons au Royaume-Uni, le gouvernement de Boris Johnson a présenté mercredi une réforme de son système de demande d’asile mais les ONGs s’alarment de ses conséquences.
Tout à fait, la ministre de l’intérieur Priti Patel parle de « la refonte la plus importante du système d’asile depuis des décennies ». Une proposition accueillie favorablement par les partisans du Brexit dont un des points phare de la campagne sur la sortie de l’UE était de réduire l’immigration.
Le projet du gouvernement britannique souhaite différencier les demandeurs d’asile arrivés par des « routes légales » et ceux entrés illégalement au Royaume-Uni. Les demandeurs jugés illégaux verront leur accès aux prestations sociales et aux droits en matière de regroupement familial limités et ce, même si ils sont éligibles au droit d’asile.
La ministre de l’intérieur promet notamment d’intensifier les expulsions et de reconduire les réfugiés pour qu’ils effectuent leur demande d’asile hors de l'île britannique. Parallèlement, des voies dites « légales et sûres » seront créées. La ministre assure que des discussions avec les pays européens sont en cours pour définir la proposition. Le directeur général de la Croix-Rouge britannique Mike Adamson dénonce un « système injuste » et « inhumain ».
La Commission européenne présente son plan d'action pour le développement de l'agriculture biologique.
Revenons à Bruxelles où la Commission européenne vient de présenter son plan d’action pour le développement de l’agriculture biologique. Une tendance qui a le vent en poupe selon le récent baromètre en France de l’agence Bio, les consommateurs qui mangent local, saisonnier et bio auraient augmenté en effet de 15% sur un an. Ce nouveau plan d’action pour une agriculture biologique de la Commission souhaite favoriser la consommation et la production de produits bio.
En effet, à l'heure actuelle, environ 8,5 % de la superficie agricole de l'UE est cultivée selon le mode biologique.
Ce plan d'action souhaite apporter une impulsion supplémentaire pour atteindre les 25 % en encourageant la production et la consommation.
La Commission envisage par exemple de promouvoir davantage le logo européen sur l’agriculture biologique et souhaite démocratiser les produits bio dans les cantines publiques en définissant des critères minimums obligatoires.
Et l’agriculture durable est au coeur des négociations sur la future politique agricole commune.
Oui, la Commission ajoute que la nouvelle politique agricole commune actuellement en cours de réforme, "inclura des programmes écologiques qui seront financés par un budget de 38 à 58 milliards d'euros pour la période 2023-2027".
Ainsi, la réforme de la PAC, premier poste de dépense du budget européen, prévoit d’introduire un pourcentage d’aides directes pour encourager l’agriculture durable. Mais le sujet suscite de vives tensions entre les organisations environnementales et un secteur agricole divisé alors qu’un compromis semble se dessiner entre les États membres et le Parlement européen.
Plusieurs expérimentations en Europe pour mesurer l'impact des évènements culturels sur la transmission du virus.
Terminons ce journal par des expérimentations en Europe pour mesurer l’impact des évènements culturels sur la transmission du virus.
Oui, alors que plusieurs pays européens se reconfinent suite à une nouvelle vague d’infections au covid, certains tentent d’étudier la possible réouverture des lieux culturels. Depuis vendredi dernier, plusieurs théâtres, opéras et salles de concerts ont accueilli du public pour une expérimentation conduite par la ville de Berlin.
Les participants doivent néanmoins maintenir la distanciation sociale, porter au minimum un masque chirurgical et présenter un test négatif réalisé le jour j. Les billets ont bien évidemment été pris d’assaut et les résultats de ces évènements pilotes seront rendus en avril.
Des expériences similaires ont eu lieu ailleurs en Europe.
Oui, au Pays-Bas cette fois, un festival de musique en extérieur près d’Amsterdam a rassemblé près de 1500 personnes le weekend dernier. Cet événement organisé à l’initiative des pouvoirs publics vise à mesurer l’impact des grands rassemblements. Tous les participants avaient été testés négatifs mais dans l’euphorie générale « les masques s’envolent en un rien de temps », constate l’infectiologue Andreas Voss présent sur le site du festival. Enfin à Liverpool au Royaume-Uni, des tests similaires seront réalisés en avril, notamment dans des stades et des boîtes de nuit. L’expérimentation conjointe avec les autorités, des universitaires et les travailleurs du secteur examineront plusieurs paramètres pour permettre au mieux la réouverture de ces lieux dans les prochains mois assure Claire McColgan en charge de la culture et du tourisme pour la ville de Liverpool.
Thomas Kox - Armand Duthil
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