L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Le nombre de discriminations augmente pour les réfugiés ukrainiens au sein des Etats membres
- Le logiciel Pegasus : un scandale politique européen avec des conséquences
- Journée internationale des travailleurs : des manifestations organisées partout en Europe
Le nombre de discriminations augmente pour les réfugiés ukrainiens au sein des Etats membres
Débutons cette édition en nous intéressant aux conditions d’accueil des réfugiés ukrainiens au sein des Etats membres. Depuis le début de la guerre en Ukraine, 5 millions de personnes se sont vues forcées de quitter le pays et les accusations de discriminations envers certains réfugiés se multiplient.
En Pologne notamment, qui accueille le plus de réfugiés depuis le début des combats, la communauté LGBTQI+ ukrainienne est sujette à discrimination. En effet, plus d’une centaine de municipalités dans le pays ont mis en place des zones “interdites aux LGBT”, et ces dernières se multiplient depuis 2019. Des lacunes en matière de protection des réfugiés LGBT qui doivent être comblées par des ONG locales comme “Trans Generation”, et “Safebow” qui tentent d’aider les groupes marginalisés à traverser la frontière. En complément, plusieurs centres d’accueil destinés aux réfugiés discriminés voient également le jour dans le pays.
L’orientation sexuelle et l’identité de genre ne sont pas les seules identités marginalisées en Europe. En effet, plusieurs ONG dénoncent les doubles standards auxquels les réfugiés non-européens font face au sein des États membres depuis le début de la guerre en Ukraine.
Le 16 mars dernier par exemple, le Parlement danois a adopté une “loi (dite) spéciale” visant à faciliter l’accueil des ukrainiens et leur permettant de rester jusqu’à deux ans dans le pays. Une décision qui étonne les ONG et les défenseurs du droit d’asile, qui rappellent qu’en juin 2021 le Danemark a adopté un texte qui prévoit normalement le renvoi des demandeurs d’asile dans des centres en dehors de l’Union européenne. Une politique de deux poids deux mesures également dénoncée en Grèce par l’ONG Human Rights Watch. Dans un rapport publié le 4 avril dernier, l’ONG note que “la Grèce accueille les Ukrainiens [tandis qu’] elle repousse les Afghans et d'autres personnes fuyant une guerre et une violence similaires".
Des maltraitances généralisées aux frontières de l’Europe, et récemment dénoncées par l’Office de lutte antifraude de l’UE.
En effet, l’agence Frontex, chargée de la protection des frontières de l’UE, est dans le viseur de l’Office de lutte antifraude depuis maintenant plus d’un an, ce en raison de différents actes de “harcèlement”, et de “refoulement illégaux de migrants”, observés par l’Office. A la suite de ces accusations, le directeur de l’agence Frontex, Fabrice Leggeri, personnellement visé par l’enquête, a annoncé sa démission vendredi dernier.
Le logiciel Pegasus : un scandale politique européen avec des conséquences
Continuons ce journal en abordant les nouveaux rebondissements concernant l’utilisation du logiciel Pegasus dans l’Union européenne. Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste ce logiciel ?
Ce puissant programme israélien intitulé “Pegasus”, est en réalité une arme numérique qui renferme un logiciel capable d’infiltrer n’importe quel téléphone, pour les transformer en dispositif d’espionnage. Au mois de janvier une nouvelle commission du Parlement chargée d’enquêter sur l’utilisation de Pegasus a d’ailleurs été mise en place. Elle doit se réunir mercredi prochain pour débattre de l’utilisation du logiciel par les pays de l’UE contre des individus, y compris des personnalités politiques.
A ce sujet, une conférence de presse s’est tenue lundi dernier à Madrid, révélant qu’une partie du personnel politique espagnol avait été victime du logiciel d’espionnage.
Les autorités espagnoles ont révélé en ce début de semaine que le premier ministre espagnol Pedro Sanchez et la ministre de la Défense Margarita Robles ont tous deux été ciblés par le logiciel Pegasus. C’est le premier cas confirmé d’espionnage d’un chef d’Etat par le logiciel israélien. Une annonce qui intervient à la suite d’une enquête publiée la semaine dernière par les médias espagnols, révélant que plus de 65 politiciens et activistes catalans ont été ciblés par le logiciel espion.
Un scandale politique d’ampleur européenne, alors que les gouvernements hongrois et polonais sont également accusés d’avoir utilisé le logiciel israélien contre certains de leurs opposants.
En effet, en décembre dernier déjà le groupe Associated Press avait révélé que trois personnes du principal parti d’opposition polonais avaient été espionnées grâce au logiciel Pegasus et ce notamment durant la période des élections. Des faits également constatés en Hongrie par le Consortium International des Journalistes, et partiellement reconnus par le Ministère de l’Intérieur au mois de novembre dernier.
Journée internationale des travailleurs : des manifestations organisées partout en Europe
Intéressons nous pour finir aux manifestations organisées à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs du 1er mai. Pour la première fois depuis deux ans, de nombreux défilés ont eu lieu partout en Europe, et un thème s’est souvent imposé à côté des revendications concernant le droit du travail : celui de la guerre en Ukraine.
A Rome, à Francfort ou encore à Zurich les slogans appelaient tous à l’arrêt des combats qui font rage en Ukraine. En Italie “Agir pour la paix” était le mot d’ordre choisi pour cette année. En Suisse également, l’organisation syndicale Syna a tenu à insister sur le sort des réfugiés ukrainiens en appelant à les intégrer rapidement dans le marché du travail national.
Des manifestations qui dénoncent également les records d’inflation que connaît aujourd’hui l’Europe.
Effectivement, en Grèce notamment 9000 manifestants ont défilé à Athènes pour réclamer au gouvernement davantage de mesures pour défendre le pouvoir d’achat face à l’impact de l’inflation sur les ménages. Malgré des aides sociales d’un montant de 4 milliard d’euros, débloquées par les autorités grecques, les syndicats continuent d’appeler à la grève. En effet, l’inflation en Grèce a atteint 9,4% en avril selon l’office statistique de l’UE. Un chiffre bien au-dessus de la moyenne européenne, qui se situe actuellement à 7,5%.
En France, les manifestants du 1er mai défilaient une semaine après la réélection d’Emmanuel Macron.
L’occasion pour les syndicats de s’opposer à plusieurs réformes annoncées par le président. La loi sur la retraite a notamment été l’un des points de crispation de cette journée. “Nous sommes opposés résolument, et nous voulons le dire, à toute forme de recul de l’âge de la retraite”, a tenu à rappeler le secrétaire général de Force Ouvrière (FO).
Juliane Barboni & Laura Léger
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