Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 14 Décembre

Aujourd'hui en Europe - Mardi 14 Décembre

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • L'UE sanctionne la société militaire privée russe Wagner
  • Moldavie : le dirigeant de la région séparatiste de Transnistrie réélu mais contesté !
  • La Nouvelle Calédonie reste française après un troisième référendum massivement boycotté
  • La République serbe de Bosnie et l’Etat central de la fédération de Bosnie-Herzégovine se séparent

L'UE sanctionne la société militaire privée russe Wagner

Débutons cette édition en évoquant les récentes sanctions de l’UE à l’encontre de la société militaire privée russe, Wagner. Bruxelles accuse le groupe d’ ”actions de déstabilisation” menées à la fois en Europe et en Afrique.  Une décision approuvée à l’unanimité par les Ministres des Affaires étrangères de l’UE. Quelles sont les allégations à l’encontre du groupe Wagner en Europe ?

Effectivement, ce groupe fondé par un “ancien officier de renseignement militaire russe” est soupçonné par Bruxelles d’avoir agi contre les intérêts de l’Europe. Le groupe s’était déjà fait connaître auprès de la communauté internationale, après avoir donné son soutien aux séparatistes pro-russes en Crimée. Il est aujourd'hui jugé responsable d’avoir coordonné la planification des déploiements de mercenaires dans la région dès 2014. Une opération qui a mené à l’annexion du territoire par Moscou.

Derrière ces sanctions visées à l’encontre du groupe privé russe, c’est le Kremlin que Bruxelles entend viser.

Les responsables occidentaux considèrent que l’entreprise militaire est mêlée aux services de sécurité russe. Un lien que Moscou a toujours nié. Par ces sanctions, Bruxelles espère malgré tout porter un coup à la “guerre hybride” menée par la Russie en Europe. Une guerre qui repose sur la déstabilisation de nombreux pays à travers le monde, selon Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères.

Moldavie : le dirigeant de la région séparatiste de Transnistrie réélu mais contesté !

Continuons notre journal en nous tournant vers l’est de l’Europe. Et tout d’abord la Moldavie. Hier, le pays a vu le leader de la région séparatiste de Transnistrie réélu dans des élections largement contestées par les autorités nationales. Les responsables moldaves crient à la fraude électorale, accusant unanimement Moscou d’avoir éliminé les opposants au leader pro-russe. 

Le dirigeant actuel de la région séparatiste de la Transnistrie, Vadim Krasnoselsky, a remporté les élections présidentielles de dimanche dernier avec 79% des voix. Un résultat sans appel, pour l’ancien général de police russe, très proche des oligarques locaux. 

Des élections qui se sont déroulées en présence de peu d’observateurs de la communauté internationale. 

Selon les autorités moldaves, les seuls observateurs sur place étaient russes, dont certains députés de la Douma à Moscou. Le gouvernement moldave avait pourtant appelé la communauté internationale à s’abstenir d’observer les élections en Transnistrie, jugeant toute participation étrangère comme un “défi à la souveraineté et à l’intégrité moldave”.

La Transnistrie jouit cependant déjà d'une indépendance de facto vis-à-vis de la Moldavie. 

C’est vrai ! La région a fait sécession en 1991 après une brève guerre civile. La région séparatiste possède par exemple sa propre monnaie et ses propres forces de sécurité. Elle n’est cependant pas reconnue comme un État par la communauté internationale, même pas par Moscou, qui la considère cependant comme un zone d’influence stratégique dans cette région aux portes de l’Ukraine occidentale.

La Nouvelle Calédonie toujours française après un troisième référendum massivement boycotté

Continuons ce journal en nous éloignant du continent européen pour mettre le cap vers la Nouvelle Calédonie. Ce territoire français s’est prononcé dimanche 12 décembre, lors d’un référendum pour quitter ou non la République française. Et c’est le “non” qui l’a emporté.

Il s’agit du troisième référendum prévu par l’accord de Nouméa de mai 1998. Il s’est soldé par un score impressionnant : 96% des participants ont répondu “non” à la question  

Un score impressionnant mais qui s’explique par un appel au boycott de ce scrutin très suivi.

En effet, en comparaison les scores des deux premiers référendums se situaient plutôt autour des 53% en faveur du “non”. Néanmoins, cette évolution importante des voix s’explique aussi par la très forte abstention électorale : seuls 43% de participation au référendum de dimanche dernier. Les partis indépendantistes avaient ainsi appelé au boycott du scrutin suite aux décès de la dernière vague de covid. 

Quelles seront maintenant les prochaines étapes ? 

Conformément à l’accord de Nouméa, un nouveau statut doit être approuvé par le gouvernement français et les représentants du gouvernement de Nouvelle Calédonie. Dans le cadre d’une période de transition qui durera jusqu’en juin 2023, le ministre français des outre-mer Sébastien Lecornu doit rencontrer ce mardi 14 décembre des élus calédoniens.

La République serbe de Bosnie et l’Etat central de la fédération de Bosnie-Herzégovine se séparent

Pour terminer ce journal, dans le cadre de la “semaine Bosnie” sur Euradio, nous évoquions lors du précédent journal la réunion du vendredi 10 décembre au Parlement de la République serbe de Bosnie. Une réunion qui a donné lieu au vote de nouvelles lois destinées à amorcer la séparation de la République serbe de Bosnie de l’Etat central de la fédération de Bosnie-Herzégovine. Comment ces lois vont-elles se traduire concrètement ?

Les différents textes votés par les députés nationalistes de la République serbe de Bosnie concernent plusieurs domaines, notamment celui de la défense : la République serbe devrait posséder désormais sa propre armée et ses services de renseignement. Même décision pour les systèmes de justice et de fiscalité. Le vote prévoit désormais un délai de six mois pour appliquer les nouvelles lois. 

Quelles ont été jusqu’à présent les réactions à ce vote ?

Eh bien en Bosnie, le dirigeant de la partie serbe du pays  Milorad Dodik a bien entendu salué ce vote, signe d’une Bosnie-Herzégovine “qui ne peut pas survivre” à cette période de six mois. Une phrase lourde de sens quand on sait qu’il y a trente ans, c’est une décision similaire de la communauté serbe qui a provoqué le début de la guerre de Bosnie en 1992.

Vous avez parlé des réactions en Bosnie... Quid du reste de la Communauté internationale ? 

Du côté occidental, ce retour en force d’un projet sécessionniste vient mettre en difficulté l’action de l’Union européenne. Mais d’autres pays jouent des rivalités présentes : le dirigeant bosno-serbe Milorad Dodik est ainsi soutenu par la Serbie et par la Russie. Tandis qu’en face, la Croatie voit aussi un intérêt dans ces nouvelles lois votées par la République serbe. Zagreb espère tirer profit d’un éventuel éclatement de la Bosnie qui pourrait amener la communauté croate de Bosnie à se rapprocher de la Croatie.

Juliane Barboni - Ulrich Huygevelde

Photo : Maxence

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