L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Décès de David Sassoli, président du Parlement européen
- Amélioration de l'emploi en Europe dans un contexte post-pandémie
- Pays-Bas : La lutte contre le réchauffement climatique au cœur des priorités du gouvernement
Décès de David Sassoli, président du Parlement européen
Aujourd’hui sera une journée de deuil pour les institutions de l’Union européenne. Dans la nuit de lundi à mardi, David Sassoli, le président du Parlement européen est décédé. A 65 ans, le social-démocrate italien devait terminer ce mois-ci son mandat de président du parlement européen.
Bonjour Ulrich, bonjour à tous ! Oui, la nouvelle a été donnée par son porte-parole Roberto Cuillo : “David Sassoli est mort le 11 janvier à Aviano” en Italie où il était hospitalisé depuis la fin du mois de décembre, pour des “complications dues à un dysfonctionnement du système immunitaire”. David Sassoli occupait son poste de président depuis 2019, mais sa santé fragile l’avait déjà forcé à suspendre ses activités pendant plusieurs semaines à l’automne dernier.
En attendant l’organisation de cérémonies officielles, les hommages se multiplient déjà un peu partout en Europe.
Tout à fait ! La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué “un journaliste empathique, un président du Parlement européen exceptionnel, et avant toute chose, un ami cher”. Le président du Conseil européen Charles Michel a également rendu hommage à cet ancien présentateur de journaux d’information télévisés en Italie, et député européen depuis 2009.
Un décès qui intervient à quelques jours de la désignation de son successeur à la tête du Parlement européen.
En effet, l’élection du président du parlement par les eurodéputés est actuellement prévue le 18 janvier. Et justement, le groupe politique des sociaux-démocrates, avait déclaré à l’unanimité en novembre vouloir réélire David Sassoli pour un second mandat. Mais devant son état de santé incertain, le parti avait finalement décidé en décembre de ne présenter aucun candidat. La favorite à l’élection est donc à présent la maltaise membre du Parti populaire européen Roberta Metsola, actuellement première vice-présidente du Parlement. A l’annonce du décès du président du parlement, elle a elle-même rendu hommage appuyé à David Sassoli affirmant que “l’Europe avait perdu un leader et la démocratie un champion”.
Amélioration de l'emploi en Europe dans un contexte post-pandémie
Continuons ce journal en revenant sur l’évolution récente du chômage en Europe. Eurostat, l’organe de la Commission européenne chargée de l’information statistique, a publié lundi de nouvelles données sur la situation de l’emploi ces derniers mois.
Oui, une situation de l’emploi qui continue de s’améliorer. Alors qu’il y a un an, 8,1% de la population active était au chômage dans la zone euro, ce taux de chômage est descendu à 7,4% en septembre puis à 7,2% en novembre. D’après Euractiv, près de 14 millions de personnes seraient encore aujourd’hui sans emploi, c’est 1,6 million de moins qu’il y a un an.
Cette amélioration de l’emploi en Europe s’explique par le contexte de relance économique post-pandémique.
En effet, et le plan de relance européen NextGeneration EU devra aider à renforcer cette dynamique, grâce aux subventions et soutien aux investissements et aux employeurs dans de nombreux domaines de nos économies. En outre, l’UE ayant fait de 2022 l’année européenne de la jeunesse, on peut s’attendre à des efforts supplémentaires de la part des Européens pour aider les moins de 25 ans, frange de la population la plus présente parmi les sans emplois : en Suède par exemple, un jeune sur quatre est au chômage.
La Suède qui s’en sort pourtant mieux que d’autres pays membres de l’Union.
Oui si on dépasse l’amélioration générale de l’emploi en Europe pour regarder plus en détail, on remarque que fin 2021, tandis que la Tchéquie, les Pays-Bas ou la Pologne étaient proches du plein emploi, d’autres ont connu encore un taux de chômage important : 9,2% pour l’Italie, 13% pour la Grèce, et même 14% en Espagne. Ces chiffres élevés ne doivent pas cependant masquer l’évolution encourageante depuis un an, y compris dans ces pays.
Pays-Bas : La lutte contre le réchauffement climatique au cœur des priorités du gouvernement
Dirigeons-nous à présent aux Pays-Bas où un nouveau gouvernement est officiellement entré en fonction, dix mois après les dernières élections.
Oui Ulrich, les négociations à l’Assemblée auront duré un peu moins de 300 jours, mais au final depuis le lundi 10 janvier, c’est le premier ministre sortant Mark Rutte, celui qu’on a coutume d’appeler le Premier ministre Teflon qui dirigera à nouveau le gouvernement hollandais, pour un quatrième mandat depuis 2010. La coalition de centre-droite reste également la même, mais le nouveau gouvernement a voulu donner une image plus paritaire, avec 10 postes de ministres occupés par des femmes, sur les 20 ministères du gouvernement. Sigrid Kaag par exemple est devenue la première femme ministre des finances dans l’histoire des Pays-Bas.
Un gouvernement revisité donc, également dans ses priorités.
En effet, la coalition hollandaise place désormais la lutte contre le réchauffement climatique au cœur des priorités de son mandat. Dans ce pays menacé par la montée du niveau de la mer, un poste de ministre pour le climat et l’énergie a été créé, il est occupé par Rob Jetten, membre du Parti démocrate de 34 ans.
De plus, pour que les Pays-Bas atteignent la neutralité carbone d’ici à 2050, des investissements importants ont été promis dans ce domaine.
Le gouvernement prévoit ainsi de construire deux centrales nucléaires ainsi qu’un budget de 35 milliards d’euros sur les dix prochaines années pour contrer les changements climatiques. Pour l’instant les Pays-Bas sont fortement dépendants d’un approvisionnement en gaz.
Pour la mise en oeuvre de ses ambitions climatiques et énergétiques, le gouvernement devra toutefois composer avec un contexte sanitaire et social pour le moins tendu.
C’est vrai, on le rappelle un confinement est actuellement en vigueur aux Pays-Bas jusqu’à ce vendredi. Alors que les contaminations sont toujours nombreuses, le gouvernement devra décider de prolonger ou non ces restrictions, tout en s’efforçant de ménager le scepticisme encore fort parmi la population à l’égard de Mark Rutte. Son gouvernement avait démissionné en janvier 2021 après que des milliers de parents avaient été accusés à tort de fraude aux allocations familiales, tout cela dans un contexte d’explosion des prix des loyers. Lundi le premier ministre a donc renouvelé son souhait de “restaurer la confiance” dans son pays.
Romain L'Hostis - Ulrich Huygevelde
Photo :
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