L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- La crise du gaz en Europe
- Candidature à l'UE refusée pour la Géorgie
- Le logiciel espion Pegasus à l'enquête
- Albanie : un futur Parc national qui fait débat
La crise du gaz en Europe
Commençons ce journal en nous intéressant à la crise du gaz en Europe. Pour rappel, l’entreprise russe Gazprom a décidé de suspendre une partie de ses livraisons de gaz vers l’Europe, en réponse aux sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie. Quelles sont les conséquences de ces interruptions totales ou partielles ?
Oui, seulement 40% des volumes habituels de gaz circulent actuellement dans le gazoduc sous-marin Nord Stream. Ce dernier relie la Russie à l’Allemagne, et c’est via cette infrastructure que transite une partie des livraisons en France, en Italie, et en Autriche.
Ces nouveaux problèmes de livraisons viennent s’ajouter à une liste déjà très longue. Rappelons, que depuis le début de la guerre que Moscou mène contre Kiev Gazprom a déjà interrompu toutes les livraisons de gaz à destination de la Pologne, de la Bulgarie, des Pays-Bas, de la Finlande ou encore du Danemark. La raison la plus souvent invoquée par le Kremlin réside dans le refus des entreprises énergétiques européennes de se plier aux exigences du Kremlin de payer en roubles.
En réaction, certains pays prévoient de rallumer des centrales électriques au charbon.
Effectivement, le gouvernement d’Olaf Scholz en Allemagne a appelé ce week-end la population à faire attention à sa consommation de gaz avant d’annoncer une remise en fonctionnement temporaire de certaines centrales électriques au charbon. Les Pays-Bas, de leur côté, ont également annoncé la levée des restrictions de production électrique au charbon afin de compenser une baisse des approvisionnements en gaz en provenance de Russie. Un retour en arrière car depuis janvier, les centrales électriques néerlandaises ne pouvaient plus fonctionner à plus de 35% de leur capacité maximale, afin de réduire leurs émissions de Co2.
Candidature à l'UE refusée pour la Géorgie
Tournons nous à présent vers la Géorgie. Vendredi dernier, la Commission européenne n’a pas délivré le statut de candidat à l’UE au pays, qui avait pourtant présenté sa candidature en mars, en même temps que l’Ukraine et la Moldavie. Un refus qui a suscité un large émoi au sein de la population dont une partie s’est réunie lundi soir à Tbilissi.
Ce week-end plusieurs organisations pro-européennes ont appelé à une marche pour l’Europe, en réaction à la décision de la Commission européenne de n’ouvrir qu’une vague “perspective européenne” à la Géorgie, contrairement à l’Ukraine et à la Moldavie. Un événement qui a réuni lundi dernier environ 120 000 personnes devant le Parlement géorgien. L’objectif pour les manifestants : démontrer l’attachement du peuple géorgien a son choix européen et aux valeurs occidentales.
Pourquoi un tel avis défavorable de la Commission ?
La Commission a dressé une liste d’exigences qui doivent être remplies par le pays d’ici à la fin de l'année, avant d'espérer pouvoir prétendre au statut de candidat tant espéré. L'exécutif européen demande notamment à la Géorgie d’agir contre la corruption, de renforcer la liberté de la presse et de lutter contre l’emprise des oligarques sur l'économie.
Une décision qui pourrait fragiliser le gouvernement géorgien dont beaucoup dénoncent l’ambivalence
Effectivement, l'exécutif européen semble inquiet de l’ambivalence du gouvernement géorgien qui affiche des ambitions européennes tout en restant très proche de Moscou. Une ambivalence qui interroge également les manifestants pro-européens réunis à Tbilissi lundi dernier.
Le logiciel espion Pegasus à l'enquête
Continuons ce journal en nous rendant à Bruxelles. Mardi dernier, la commission d’enquête du Parlement européen sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus, s’est réunie afin d’interroger les représentants du logiciel d’espionnage, la société israélienne NSO Group.
Les 38 députés de la commission d’enquête se sont en effet entretenus avec le groupe NSO, dans le cadre d'une audience qui représente le point culminant de leur travail depuis la création de la commission d’enquête au mois de mars dernier.
Le travail d'enquête de la commission fait suite à de nombreuses révélations selon lesquelles le logiciel aurait été utilisé à l’encontre de plusieurs dirigeants européens et groupes politiques d’opposition.
Effectivement, la liste des victimes est longue et regroupe journalistes, avocats, militants et personnalités politiques. Néanmoins la liste des clients de l’entreprise NSO reste floue. Si la Pologne et la Hongrie ont confirmé leur utilisation du logiciel Pegasus, les dirigeants du groupe ont refusé d’en dire plus.
De nombreuses zones d’ombre restent à élucider par les députés membres de la commission d’enquête.
Oui car le groupe NSO a fourni de nombreuses informations contradictoires vis-à-vis de leur technique de piratage. Les législateurs cherchent notamment à savoir si les dirigeants de l’entreprise israélienne ont acquis des logiciels vulnérables afin d’exploiter leurs failles, afin d’infiltrer n’importe quel téléphone. Des informations capitales pour les députés qui espèrent en apprendre davantage sur les techniques de piratage de Pegasus, afin de mieux réglementer le marché.
Albanie : un futur Parc national qui fait débat
Terminons ce journal par un crochet par l’Albanie. La semaine dernière le gouvernement d’Edi Rama a passé un accord inédit avec la marque de vêtement Patagonia afin de créer un parc naturel, qui doit non seulement permettre de préserver une des dernières rivières sauvages en Europe, mais aussi stimuler le tourisme dans le pays.
Oui, la ministre de l'environnement et du tourisme, a signé un protocole d'accord avec la société américaine de vêtements de plein air Patagonia, s'engageant à créer un parc national qui protégera le cours de la rivière Vjosa et de ses affluents sur 300 kilomètres. La Vjosa est l'une des dernières rivières sauvages d'Europe, ce qui signifie que son débit n'est pas entravé par des barrages ou d'autres obstacles, ce qui permet de créer un écosystème unique composé d'espèces rares.
Un accord à la fois source de soulagement mais aussi d'inquiétudes pour les ONG.
En effet, les défenseurs de l’environnement ont mené campagne contre la construction de barrages, mais s’inquiètent à présent des projets touristiques que nourrit le gouvernement au sujet de ce parc national. L’affluence de touristes pourrait aussi, selon les opposants au projet, fragiliser les écosystèmes de la région.
Laura Leger & Juliane Barboni
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