Adoption du budget européen, accord en vue avec la Pologne et la Hongrie ? cybersécurité, Bucarest élue pour accueillir le nouveau Centre de compétences européen ; Italie, immense succès pour le livre en hommage à Matteo Salvini, numéro un des ventes en ligne.
Une solution serait-elle en vue pour débloquer le bras de fer sur le budget européen ? La Hongrie et la Pologne refusent de soutenir l’adoption du budget. En cause, un mécanisme qui lierait l’octroi de fonds européen au respect de l’Etat de droit. Cela fait plusieurs semaines que les Etats membres tentent de trouver un accord. L’Allemagne qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, aurait trouvé une solution qui satisferait Budapest et Varsovie !
Pour rappel, la Hongrie et la Pologne s’opposent à ce que l’octroi du budget européen et du plan de relance soit conditionné au respect de l’Etat de droit. Il s’agit de montants colossaux. En tout 1.800. milliards d’euros destinés à relancer l’Europe. Pour déminer le terrain, l’Allemagne propose de faire passer le mécanisme d’octroi des fonds européen par la Cour de Justice de l’UE. Au moyen d’une action en annulation, la Cour vérifiera la légalité du mécanisme. De quoi éventuellement rassurer la Hongrie et la Pologne. La Commission intégrera alors les commentaires de la Cour.
L’Allemagne présente cette proposition lors du sommet européen de ce jeudi et ce vendredi.
Les gouvernements hongrois et polonais ont-ils déjà réagi à cette proposition, pour l’instant encore informelle ?
Oui mais de manière incomplète. Le vice-premier ministre polonais Jaroslaw Gowin a simplement évoqué un accord possible. Il ajouté que les éléments qui justifiaient le veto hongrois et polonais ont été éliminés.
Lors du sommet, l’unanimité des 24 autres Etats membres sera nécessaire. De son côté, la Commission se prépare à toutes les éventualités, même à un moyen de contourner le veto de Budapest et Varsovie.
Ce veto des gouvernements hongrois et polonais ne fait pas l’unanimité au sein même de leur pays ?
Non en effet ! En prévision du sommet européen, les autorités municipales de Budapest et Varsovie ont éclairé certains monuments de bleu en soutien à l’UE. Plusieurs villes ont suivi leur exemple. Le gigantesque palais de la culture à Varsovie était ainsi lui aussi éclairé aux couleurs du drapeau européen. Les maires de Budapest et Varsovie sont fermement opposés au veto de leur gouvernement. Ils sont aussi opposés à leurs réformes antidémocratiques. Ils ont demandé plusieurs fois à l’UE de contourner leurs autorités nationales pour travailler directement avec les municipalités.
Il est peu probable que l’UE fasse cela. Le sommet du Conseil de l’UE devrait permettre de débloquer la situation.
Intéressons-nous à la cybersécurité ! L’UE crée une nouvelle agence pour renforcer la cybersécurité en Europe. Plusieurs villes étaient en lice pour obtenir que l’agence soit établie en leur sein. Mercredi, un organe représentatif des Etats membres a élu Bucarest pour accueillir le centre. Pouvez-vous nous dire quels sont les prérogatives de cette nouvelle agence ?
Oui, la nouvelle agence s’appelle le Centre de compétences européen en matière de cybersécurité. Sa compétence principale sera de coordonner les investissements et l’innovation dans le domaine de la cybersécurité. Notamment, un fonds de 2 milliards. Il s’ajoute à deux autres institutions. Tout d’abord, l’UE peut compter sur le CERT-EU, un organe chargé de répondre aux menaces liées à la cybersécurité. L’ENISA, est basée à Athènes, et coordonne les politiques des Etats membres.
Accueillir une agence européenne est considéré comme une solide opportunité en Europe. Cela se traduit par la création d’emplois et contribue au rayonnement de ces villes.
En effet, et c’est pour cela que plusieurs villes étaient en compétition. Bruxelles, Munich, Varsovie, Vilnius, Luxembourg ainsi que Léon, en Espagne. Finalement, c’est Bucarest qui a été sélectionnée. Notamment en raison du fait que la ville n’accueille pas encore d’agence européenne. De plus, la Roumanie est réputée pour son secteur digital.
Cette décision intervient à un moment opportun. L’Agence pour les médicaments a été victime mercredi d’une cyberattaque. Il est impossible pour l’instant de déterminer d’où elle vient. Elle visait des documents liés au vaccin contre le covid-19 développé par Pfizer, l’entreprise américaine. Ces dernières semaines, plusieurs laboratoires ont été la cible de cyberattaques.
Terminons par un saut en Italie ! Un livre occupe la première place des ventes en ligne. Un livre écrit en l’hommage de Matteo Salvini, le sulfureux président de la Ligue, parti d’extrême droite. Pourtant, ce livre n’est pas ce qu’il prétend être.
Tout à fait ! Le livre s’appelle « Pourquoi Salvini mérite de la confiance, du respect, et de l’admiration ». Pourtant, les lecteurs qui ouvrent le livre découvrent une centaine de pages blanches. Il s’agit d’un canular du soi-disant écrivain. La description du livre précise qu’après plusieurs années de recherche l’auteur n’a rien trouvé de positif à dire sur Matteo Salvini.
Il est vrai que Matteo Salvini est loin de faire l’unanimité dans son pays. Il a été brièvement vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur en 2019. Il est connu pour ses frasques et ses positions islamophobes et anti-immigration. Il est également opposé au mariage des personnes de même sexe.
Son parti possède 17% des sièges au parlement et au sénat.
Victor D’Anethan – Thomas Kox
crédits photo: Regionsandcities, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons