L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Crise migratoire à Minsk : le Parlement lituanien a décrété l'état d'urgence sur son sol
- Amende record infligée pour le géant Google
- L'Espagne rappelée à l'ordre par le Conseil de l'Europe
- Le Comité européen des régions présent à la Conférence annuelle de Berlin
Crise migratoire à Minsk : le Parlement lituanien a décrété l'état d'urgence sur son sol
Commençons notre tour de l’actualité européenne en nous intéressant à la Lituanie. Depuis mercredi, l’état d’urgence est en vigueur dans ce pays balte de 2,8 millions d’habitants. Qu’est-ce qui a motivé une telle décision ?
Le Parlement lituanien a décrété mardi 9 novembre l’état d’urgence car depuis déjà plusieurs semaines, de nombreux migrants provenant de pays du Moyen-Orient bénéficient de l’aide de Minsk pour rejoindre la Biélorussie par avion. Ils tentent ensuite de gagner l’Union européenne en franchissant notamment la frontière avec la Lituanie. Depuis mercredi 10 novembre, l’état d’urgence est donc en vigueur dans la région frontalière avec la Biélorussie où les gardes-frontières ont considérablement renforcé leurs contrôles.
Cet état d’urgence fait écho à des dispositifs similaires mis en place par la Pologne, qui doit, elle aussi, faire face à ces vagues migratoires organisées par le pouvoir à Minsk
Effectivement, en octobre dernier, la Pologne a prolongé pour deux mois l'état d'urgence sur sa propre frontière avec la Biélorussie. A l’heure actuelle, 15 000 membres de la police et de l'armée polonaise patrouillent sur cette zone de 400 kilomètres. Sans pour autant dissuader les migrants instrumentalisés par le régime de Loukachenko qui n’ont d’autre choix que de tenter de passer la frontière. Des tentatives de passage ont à nouveau eu lieu cette semaine, générant des affrontements avec les forces de l'ordre.
Mardi 9 novembre, le président bielorusse Alexandre Loukachenko s'est entretenu avec Vladimir Poutine. Non sans une dose certaine de cynisme ils ont exprimé leur inquiétude face à ces violences et au rassemblement de forces de sécurité polonaises aux frontières avec la Biélorussie.
Oui, une rencontre qui a provoqué la colère du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, qui a déclaré craindre que “cette attaque hybride ne déstabilise l’Union européenne”. De son côté, le ministre des affaires étrangères allemand Heiko Maas a demandé à l’UE de sanctionner plus sévèrement le régime biélorusse. Cette question sera à l’ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des affaires étrangères au Conseil de l’UE lundi 15 novembre.
Amende record infligée pour le géant Google
Tournons-nous maintenant vers le Tribunal de l’Union européenne. Mercredi 10 novembre, cette institution de l’Union a confirmé l’imposition d’une amende record infligée à l’entreprise américaine Google.
Oui, avec un montant total de 2,4 milliards d’euros, cette amende historique avait été décrétée par la Commission européenne en juin 2017, à partir d’une enquête elle-même ouverte en 2010. Pour protester, Google avait alors déposé un recours auprès du Tribunal de l’Union européenne. Un recours qui vient donc d’être rejeté mercredi.
Avec cet avis, la justice européenne veut sanctionner les pratiques anticoncurrentielles de Google.
En effet, les accusations portent sur Google Shopping, le comparateur de prix de l’entreprise américaine. Dans son verdict, le Tribunal a constaté que Google relègue systématiquement les résultats des comparateurs concurrents à Google Shopping à des pages secondaires dans le moteur de recherche, ce qui constitue une infraction au droit sur la libre concurrence.
Ce jugement peut encore être contesté par Google devant la Cour de justice de l’Union européenne, mais il a été salué favorablement à Bruxelles.
Oui, par exemple le député européen allemand Markus Ferber, membre du Parti populaire européen, y voit un signe “que même les entreprises de la Big Tech ne peuvent pas faire ce qu’elles veulent”.
L'Espagne rappelée à l'ordre par le Conseil de l'Europe
Dirigeons-nous à présent vers l’Espagne, qui a été rappelée à l’ordre, non par la Cour de justice de l’UE mais par le Conseil de l’Europe. Rassemblant 47 Etats-membres, cette organisation internationale est chargée de la protection des droits de l’homme, de la démocratie et de l’Etat de droit en Europe. Ici, c’est la situation dans les prisons espagnoles qui est visée.
Oui, il s’agit plus précisément d’un rapport présenté mardi 9 septembre par le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l’Europe, et qui fait suite à une visite approfondie réalisée dans les prisons espagnoles. Le Comité y appelle Madrid à enquêter sur des dénonciations de “mauvais traitements” voir parfois des cas de “torture” infligés à des détenus.
Pour son rapport, le Comité s’est appuyé sur les témoignages et les dossiers médicaux de détenus présentant des blessures suspectes. Le Comité fait, entre autres, allusion à des coups de poing, de pied voire à - je cite - “des coups de matraques sur la plante des pieds” infligés par les agents pénitentiaires aux détenus, parfois dans le but d’obtenir des aveux.
Oui, et c’est pourquoi le Comité en conclut que les autorités espagnoles doivent au plus vite renforcer la formation de leur personnel, tout particulièrement aux “techniques d’immobilisation, de contention et de désescalade”. En réponse, le gouvernement espagnol s’est engagé à mener un “dialogue constructif et sérieux” sur les mauvais traitements.
Le Comité européen des régions présent à la Conférence annuelle de Berlin
Terminons ce journal en revenant sur l’actualité récente du Comité européen des régions. Cette institution consultative de l’Union européenne qui rassemble 329 élus locaux et régionaux des 27 Etats membres, était présente lors de la Conférence de Berlin qui a eu lieu mardi 9 novembre.
Tout à fait, cette conférence est organisée chaque année pour marquer l'anniversaire de la chute du mur de Berlin en novembre 1989. On le rappelle, cette destruction pacifique du mur qui séparait Berlin-Ouest et Berlin-Est depuis près de trente ans est considérée comme le moment-clé de la chute des régimes communistes en Europe de l’Est, qui préfigura la réunification de l’Allemagne, en octobre 1990.
Lors de cette édition de 2021, le président du Conseil européen Charles Michel était présent, mais également le président du Comité européen des régions Apostolos Tzitzikostas.
Celui-ci a prononcé un discours pour appeler à dénoncer toute forme de racisme et d’antisémitisme. Il en a également profité pour défendre le rôle des villes dans la promotion des valeurs de l'UE, et notamment en citant la récente étude du Baromètre local et régional annuel 2021, selon laquelle 65% des élus locaux et régionaux considèrent qu'ils devraient avoir davantage d’influence dans les institutions de l’UE.
Juliane Barboni - Thomas Kox
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