Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 20 mai

© Site de la Commission européenne (Ce lundi 19 mai, a eu lieu le premier sommet UE-Royaume-Uni depuis le Brexit.) Aujourd'hui en Europe - 20 mai
© Site de la Commission européenne (Ce lundi 19 mai, a eu lieu le premier sommet UE-Royaume-Uni depuis le Brexit.)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Sommet UE–Royaume-Uni : accord sur la pêche et la défense
  • L’économie européenne freinée par les taxes américaines
  • 100 000 manifestants aux Pays-Bas contre le blocus de Gaza

Bonjour, on commence ce journal en évoquant le tout premier sommet UE-Royaume-Uni depuis le Brexit. Un sommet qui s’est tenu ce lundi 19 mai et qui s’est ouvert avec l’annonce d’accords entre Londres et Bruxelles concernant la pêche et la défense.

Oui le sommet historique entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, qui s’est tenu à Londres le 19 mai 2025, semble marquer une étape significative dans la réconciliation des relations bilatérales après des années de tensions liées au Brexit. Ce sommet a permis la ratification de plusieurs accords majeurs, notamment un partenariat en matière de défense et de sécurité, ainsi qu’un nouvel accord portant sur des sujets clés tels que la pêche, l'énergie, et la mobilité. Il s’inscrit dans une séquence de rapprochement entre l’UE et Londres depuis l’arrivée de Keir Starmer au 10 Downing Street.  

L’un des points les plus délicats des négociations a été le dossier de la pêche. L’UE et le Royaume-Uni ont ainsi convenu de prolonger l’accès réciproque à leurs eaux pour la pêche pendant cinq ans supplémentaires, jusqu’en 2038. 

Ce compromis est considéré comme une concession majeure du côté britannique, après de fortes pressions de la France et d’autres États membres. Bien que ce prolongement ait été salué par les représentants européens, il a suscité des critiques immédiates de la part des eurosceptiques britanniques, au premier rang desquels Nigel Farage mais aussi au sein du Parti conservateur. 

Un autre élément clé de l’accord réside dans la signature d’un pacte de défense et de sécurité entre les deux parties. 

Oui ce partenariat s’inscrit dans une envie de coopération sur des questions de sécurité mondiales, comme la cybersécurité, la guerre hybride et la sécurité maritime. Le Royaume-Uni pourra également participer aux programmes de financement conjoints de l’UE, mais des négociations supplémentaires seront nécessaires pour que le pays accède pleinement au programme européen de réarmement SAFE, d’une valeur de 150 milliards d’euros. Cette participation reste un objectif pour le Royaume-Uni, qui devra définir les modalités de sa contribution financière.

Cette "première étape" comme l’a qualifiée la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devrait être suivie de nouvelles négociations supplémentaires pour concrétiser l'intégration britannique à ce programme.

Le sommet a également abordé la question de la mobilité, un sujet sensible après le Brexit. Bien que des discussions aient eu lieu sur la mobilité des jeunes, les progrès restent limités sur ce point.

Le Royaume-Uni a accepté de rouvrir les négociations concernant le programme Erasmus+, ce qui permettrait aux étudiants britanniques de participer aux échanges européens. Cependant, le gouvernement britannique a exprimé des inquiétudes concernant un afflux potentiel de jeunes Européens, ce qui pourrait avoir un impact sur les statistiques migratoires.

En revanche, l’accord sur la mobilité des entreprises a été mieux accueilli. 

Ce point a été une priorité pour les entreprises des deux côtés du Channel, qui réclament des conditions plus souples pour faciliter les échanges commerciaux et professionnels. En dépit des critiques internes des eurosceptiques, cet accord représente une étape importante pour les deux parties, et pourrait devenir un modèle de coopération post-Brexit en Europe.

On continue ce journal en évoquant la baisse des prévisions de croissance de la commission avec une raison principale : les taxes douanières décidées par Donald Trump

Oui, le 19 mai 2025, la Commission européenne a révisé ses prévisions économiques pour la zone euro en raison des taxes douanières imposées par Donald Trump. L'exécutif européen prévoit désormais une croissance du PIB de 0,9 % en 2025 et de 1,4 % en 2026, contre 1,3 % et 1,6 % précédemment. Cette révision intervient après l'augmentation des droits de douane sur les produits européens, notamment l’acier et les automobiles.

La Commission reconnaît que l’économie européenne est fragilisée par un environnement mondial incertain, notamment à cause des tensions commerciales. Bien que l’économie demeure portée par un marché du travail solide, l’incertitude persistante, comme l’a rappelé le commissaire Valdis Dombrovskis, continue toutefois de peser sur la croissance. 

Et c’est l'Allemagne, première économie de la zone euro, qui est la plus affectée.

Après une récession en 2023 et 2024, la Commission prévoit une croissance nulle pour Berlin en 2025, contre 0,7 % précédemment. Ce ralentissement est dû à la hausse des coûts de l’énergie notamment l’électricité et à la faiblesse de l’industrie face à la concurrence mondiale. La France, quant à elle, devrait connaître une croissance modeste de 0,6 % en 2025.

On conclut ce journal en abordant les appels internationaux pour la reprise de l'aide humanitaire à Gaza. 

Le 19 mai 2025, une coalition de 22 pays, dont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon et l'Australie, a exigé qu'Israël permette la reprise immédiate de l'aide humanitaire à Gaza. Ces pays ont appelé à ce que l'aide soit organisée par les Nations unies et des ONG, affirmant que le modèle de distribution mis en place par Israël est insuffisant face à la situation humanitaire critique. 

Cette demande intervient alors que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a lancé ce dimanche 18 mai une offensive militaire massive baptisée "Chariots de Gédéon”, et que le blocus à Gaza est en cours depuis plus de deux mois. Dans la foulée, les dirigeants mondiaux, dont Emmanuel Macron, Keir Starmer et Mark Carney, ont réaffirmé leur position, déclarant qu’ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" du gouvernement israélien et qu'ils soutiendraient la reconnaissance d’un État palestinien dans le cadre d’une solution à deux États.

En parallèle, le même jour à La Haye, environ 100 000 manifestants ont formé une ligne rouge symbolique de cinq kilomètres autour du centre-ville pour dénoncer le soutien du gouvernement néerlandais aux opérations israéliennes à Gaza.

Vêtus de rouge, ils ont exigé que le gouvernement néerlandais cesse son soutien politique, économique et militaire à Israël et prenne des mesures pour lever le blocus humanitaire. Les manifestants, représentant divers âges et origines, ont exprimé leur solidarité avec les Palestiniens et appellent à une intervention internationale immédiate.

Un journal de Gaspard Timmermans, Isaline Feller et Assia Patel