L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Les conséquences environnementales de la guerre en Ukraine
- Conditions de travail des journalistes et protection de l'indépendance des médias en Europe
- Un nouvel instrument commercial pour favoriser les entreprises européennes
- Série de manifestations en Turquie
Les conséquences environnementales de la guerre en Ukraine
Débutons cette édition en nous intéressant aux conséquences environnementales de la guerre qui fait actuellement rage en Ukraine. Une guerre au bilan humain désastreux, mais qui aura également un lourd impact sur l’environnement selon les organisations de défense de l’environnement. La sonnette d’alarme a notamment été tirée lundi dernier, par l’Académie des sciences ukrainiennes. Que redoutent les chercheurs ?
Effectivement, lundi 14 mars, l’Académie des sciences ukrainiennes à appelé les Nations Unies et le Fond mondial pour la nature, à employer “tous les moyens à leur disposition pour éviter une catastrophe écologique”. Les universitaires alertent la communauté internationale au sujet du désastre écologique qui a suivi la guerre du Donbass en 2014. Une situation d’autant plus dramatique que l’Ukraine recense 35% de la biodiversité européenne.
Concrètement, quelles sont les conséquences environnementales de la guerre en Ukraine ?
Eh bien l’Ukraine regorge d'infrastructures et d’établissements à risques technologiques. Durant la guerre du Donbass des gazoducs ont été détruits, des mines ont été inondées et des millions de tonnes de déchets ont pollué l’eau, l’air et le sol. Aujourd’hui, le risque nucléaire ne peut être oublié. L’Ukraine possède quatre centrales nucléaires. Tchernobyl qui est tombé aux mains de l’armée russe le 24 février n’a vu son alimentation rétablie que le 13 mars dernier. Le 4 mars, les Russes se sont également emparés de la plus grande centrale nucléaire européenne, celle de Zaporojie. Laquelle s’est retrouvée incendiée par l’armée russe
Des dégâts qui ne se limitent pas au territoire ukrainien.
Tout à fait Thomas ! Lors de leur avancée à travers le pays, l’armée russe a délibérément ciblé les infrastructures industrielles, comme les raffineries ou les pipelines, ce qui affecte directement les nappes phréatiques, et pourrait toucher le Danube. Or si les eaux du Danube se retrouvent polluées, cela aura un impact sur de nombreux pays européen traversés par ce fleuve.
Conditions de travail des journalistes et protection de l'indépendance des médias en Europe
Continuons ce journal en nous intéressant aux conditions de travail des journalistes en Europe et à la protection de l’indépendance des médias. En effet, depuis plusieurs années, les ONG de défense de la liberté de la presse ont noté une recrudescence de poursuites abusives à l’encontre de journalistes ou d’activistes. L’une d’entre elles a publié hier un rapport à ce sujet. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’ONG Article 19 a publié hier un rapport à propos de ces poursuites, nommées “SLAPP” en anglais, qui sont une forme de harcèlement juridique. L’enquête menée dans 11 pays européens décrit la manière dont les politiciens, comme les hommes d'affaires, peuvent harceler et réduire au silence les journalistes qui dénoncent la corruption et les abus de pouvoir.
L’indépendance des journalistes est de plus en plus compromise au sein de certains États membres.
Reporters sans Frontières et la FIDH, ont recensé 539 poursuites de ce type dans 31 pays d’Europe. Une situation qui n’est pas prête de s’arranger. En Bulgarie par exemple, une proposition visant à criminaliser l’activité des journalistes a vivement été critiquée par l’Association des journalistes européens.
La Commission européenne doit présenter un projet de texte visant à lutter contre ces pratiques abusives dans les prochains mois.
Ce texte porté par la commissaire Vera Jourova qui s’est exprimée aujourd’hui lors du lancement du rapport, devrait être présenté le 27 avril prochain. Un texte qui devrait comporter une législation visant à compliquer l’instruction de poursuites judiciaires transnationales à l’encontre des journalistes. Des mesures financières sont également prévues afin de mieux former les juges et les sensibiliser davantage à ces procédures dont le but est de faire taire journalistes et lanceurs d’alerte.
Un nouvel instrument commercial pour favoriser les entreprises européennes
Intéressons nous maintenant à la politique commerciale de l’UE. Lundi dernier, le Conseil a adopté un nouvel instrument afin de pousser ses partenaires commerciaux, en particulier la Chine et les Etats-Unis, à ouvrir davantage leurs marchés publics.
En effet ! Car si l’UE donne accès à 95% de ses marchés publics au reste du monde, les entreprises européennes n’ont accès qu’à 50% des marchés publics mondiaux, voire moins de 30% aux Etats-Unis et au Japon, et quasiment aucun en Chine.
Un projet proposé de longue date par la Commission. Quel est son fonctionnement ?
Effectivement ! Proposé par l’exécutif en 2012, cet instrument vise à décourager la discrimination à l’encontre des entreprises européennes dans les marchés publics des pays tiers. La Commission sera autorisée à ouvrir des enquêtes publiques en cas de soupçons de discrimination, et le cas échéant, engagera des consultations avec le pays en question pour qu’il ouvre son marché, sans quoi l’UE pourra pénaliser les entreprises étrangères dans les appels d’offre européens.
Un coup de pouce à la compétitivité des entreprises européennes.
C’est de cette manière que le présente le vice-président de la commission Valdis Dombrovskis. Selon lui “Cet instrument important offrira à l’UE un levier pour éliminer les barrières injustes et promouvoir une concurrence équitable”. Un instrument, je cite, “ essentiel pour la compétitivité des entreprises européennes”.
Série de manifestations en Turquie
Terminons ce journal en regardant du côté de la Turquie. Le pays, accablé par une crise économique et par l’inflation galopante, est secoué par une série de manifestations. Lundi 14 mars, le personnel de santé turc a entamé une grève nationale de trois jours.
Oui, les médecins turcs protestent contre leurs conditions de travail, leurs bas salaires et la violence physique qu’ils subissent à l’hôpital, exercée par des familles de patients. Une situation qui pousse de nombreux professionnels à se tourner vers le secteur privé ou à émigrer à l’étranger.
Quelles mesures sont envisagées par le gouvernement de Recep Erdogan ?
Lundi 14 mars, à l’occasion de la Fête de la médecine en Turquie, le président turc a annoncé des mesures. Il a notamment fait part de nouvelles mesures relatives aux agressions commises à l’encontre du personnel médical, et des hausses de salaires ainsi qu’une revalorisation des retraites des professionnels de santé.
Juliane Barboni - Thomas Kox
Photo source : Donbass Danil Bugaenko
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