Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 03 avril

Aujourd'hui en Europe - Lundi 03 avril

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- Tour d’horizon des différentes élections européennes à venir.

-  Le “plan eau” proposé par le président français la semaine dernière.

Bonjour à toutes et à tous. Commençons ce journal en faisant un bref tour d’horizon des différentes élections européennes à venir. Entre avril et décembre, les électeurs de sept pays de l’Union européenne sont amenés à élire un président ou à renouveler leur parlement. Ce 02 avril, la Bulgarie et la Finlande ont ouvert la danse avec des élections législatives. 

Oui, et dans certains pays de l’Union les élections deviennent récurrentes. En Bulgarie par exemple, les électeurs sont convoqués pour la cinquième fois depuis 2021. Il s’agit de trouver un successeur au gouvernement de coalition du centriste pro-européen Kiril Petkov qui a chuté il y a quelques mois. Depuis, le parti de centre-droit (GERB) de l’ancien premier ministre Boïko Borrissov et le Parti socialiste bulgare (BSP) ont tous deux échoués à former un gouvernement, amenant le président à dissoudre une fois de plus le Parlement en février 2023.

Aujourd’hui la corruption, la guerre en Ukraine ou encore l’économie fragile du pays ont fracturé la Bulgarie et rendent ces élections d’autant plus importantes pour l’avenir du pays au sein de l’UE et de son rapport à Moscou.

Absolument. Le conservateur Boïko Borrisov, premier ministre pendant 12 ans, était en tête des intentions de vote malgré plusieurs scandales de corruption. On s’en souvient, il est d’ailleurs le premier chef d’État de l’UE à s’être fait arrêter, brièvement, par le Parquet européen en mars de l’année dernière pour corruption. L’autre point important est effectivement celui de la guerre en Ukraine puisque les figures politiques pro-russes sont nombreuses au sein du Parti socialiste et du parti nationaliste Renaissance, les deux partis atteignant respectivement 13 % d’intentions de vote avant les élections. Enfin et plus encore que partout ailleurs en Europe, l’économie du pays inquiète. Le pays le plus pauvre de l’Union frôle les 14% d’inflation.

En Finlande c’est aussi l’économie qui inquiète : le niveau de la dette publique est au cœur de ces élections législatives très serrées. 

Sanna Marin, la première ministre sortante très populaire à l’international pour ses prises de positions très fermes contre la Russie n’a terminé qu’en troisième place du scrutin qui s’est joué très largement sur la situation économique.

Le pays qui a coupé quasiment tous ses liens avec la Russie en subit le contrecoup et devrait connaître une légère récession cette année même si elle demeure maîtrisée.

Le dirigeant du Parti de la coalition nationale, Petteri Orpo, devrait donc succéder à Sanna Marin et former le prochain gouvernement. Il a promis de réduire la dette publique qui a dangereusement bondi ces derniers mois.

À noter également les 20 % du parti de droite populiste.

Et hors de l’UE, la Turquie, elle aussi, se prépare à un scrutin très attendu en mai prochain.  

Oui, le 14 mai prochain se dérouleront les élections présidentielles et législatives en Turquie. Recep Tayyip Erdogan, à la tête du pays depuis 20 ans, est à la traîne dans les sondages derrière Kemal Kılı çda roğlu, candidat “anti Erdogan” centriste de la coalition “Alliance de la nation”. La troisième force politique du pays, le parti kurde (HDP) a décidé de ne pas présenter de candidat à l’élection et d’apporter son soutien au chef de file de l’opposition. Il reste néanmoins quelques semaines pour scruter ces élections. Le scrutin pourrait aussi se jouer sur la gestion chaotique des suites du récent tremblement de terre qui a ravagé le sud-est du pays.

Continuons ce tour d’actualité en évoquant le “plan eau” proposé par le président français la semaine dernière. 

Pour faire face à la sécheresse et réduire la pression sur cette ressource en pleine raréfaction, la France s’est dotée jeudi dernier d’un très attendu “plan eau” articulé autour de 53 mesures. Le but est simple : améliorer la gestion de l’eau et faire 10% d’économie d’eau d’ici à 2030 dans tous les secteurs, de l’agriculture, des ménages aux industries. L’une des mesures les plus importantes concerne la réutilisation des eaux usées, passant de 1% seulement à 10% d’ici à 2030. Concrètement, 1000 projets sont voués à être mis en place dans les 5 prochaines années pour répondre à cette mesure. Néanmoins, réutiliser de l’eau usée coûte beaucoup plus cher que d’extraire de l’eau souterraine. Enfin, le gouvernement entend mettre en place une "tarification progressive" sur la quantité d’eau consommée par les ménages afin de diminuer la consommation de confort et de "responsabiliser les français".

L’Élysée appelle le secteur agricole a faire des efforts, sans pour autant instaurer des mesures contraignantes, notamment sur l’utilisation des bassines. 

Oui : l’agriculture va pouvoir continuer à prélever autant d’eau, mais va devoir elle aussi "faire œuvre de sobriété" en faisant plus, avec autant. Dans son axe "agriculture", le plan ne mentionne pourtant pas le secteur de l’élevage. Une mesure très critiquée, le secteur agricole étant, sans surprise, le plus consommateur d’eau avec 58% du total consommé. Pour Greenpeace, ce nouveau plan passe à côté "de l’enjeu essentiel pour les années à venir dans ce secteur : celui de réformer en profondeur notre système d’élevage". 

Cette annonce nous permet aussi de faire le point sur l’état de l’eau en Europe. 

Absolument car la France n’est pas la seule à devoir faire face aux sécheresses et dérèglements climatiques. En 2018 déjà, l’ensemble des pays européens avaient mis en place des plans nationaux pour répondre au rapport de l’Agence européenne pour l’environnement et ainsi mieux gérer l’eau. Les efforts sont pour autant loin d’être suffisants . En Espagne par exemple, le secteur agricole n’a pas encore effectué sa révolution hydrique alors que la pluie se fait de plus en plus rare, en baisse de 25% en moyenne sur un demi-siècle. Les chercheurs estiment que l’Europe perd en moyenne près de 84 gigatonnes d’eau par an depuis le début du 21e siècle et que ces pertes sont principalement dues à l’extraction excessive des eaux souterraines.

Merci à toutes et tous pour votre attention !