Transition écologique, dans un objectif de neutralité carbone d'ici 2050, l'Europe souhaite multiplier par 25 l'éolien en mer, un projet pourtant critiqué par les écologiques ; cybersécurité, plusieurs villes en lice pour l'accueil d'une nouvelle agence européenne ; l'AFD (extrême droite allemand) sanctionné pour des dons provenant de l'étranger.
Le vent de la transition écologique se lève ! La Commission européenne veut multiplier la part de l’éolien en mer par 25. Cet objectif s’inscrit dans les ambitions climatiques de l’Union européenne. Bruxelles veut réduire drastiquement l’utilisation des énergies fossiles. Pouvez-vous nous détailler les objectifs de la Commission en matière d’éolien en mer.
Oui en effet la Commission veut atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Dans 30 ans donc, Bruxelles espère produire 300 GW d’électricité verte grâce à l’éolien en mer. 300 GW, c’est assez conséquent. A titre de comparaison, 1 GW équivaut à la puissance électrique du réacteur d’une centrale nucléaire moderne. L’ambition est également de développer de nouvelles sources d’énergie. Par exemple, les éoliennes flottantes, qui ne nécessitent pas d’être arrimées au fond marin. Ou encore les énergies marines, c’est-à-dire par exemple, l’énergie créée par le mouvement des vagues, les courants marins, et le reflux des marées.
C’est le hollandais Frans Timmermans qui est à la manœuvre sur ce projet, le Commissaire européen en charge du pacte vert. Selon lui, développer un tel secteur permettra de créer des emplois de soutenir l’industrie européenne, tout en limitant l’impact écologique de la production d’énergie.
Le coût est néanmoins d’un tel projet risque cependant d’être colossal. 800 milliards environ à débourser d’ici 2050.
Pourtant ce projet fait l’objet de critiques dans les milieux écologistes. S’ils saluent les ambitions de la Commission, celles-ci ne seraient pas à la hauteur des enjeux.
Tout à fait ! Les Verts européens considèrent qu’il faut atteindre 450 GW d’électricité produite par de l’éolien en mer d’ici 2050. 300 GW ne permettraient pas d’atteindre la neutralité carbone.
Les Verts européens ainsi que plusieurs organisations environnementales craignent aussi des conséquences néfastes pour la biodiversité marine.
En France, règne également une certaine méfiance vis-à-vis de l’éolien en mer. En cause, les risques pour la pêche.
En effet, la France est un pays traditionnellement résistant à cette source d’énergie. Elle est considérée comme une menace pour la pêche et le tourisme. A Saint-Brieuc en Bretagne, par exemple, la construction de 62 éoliennes fait l’objet d’une vive opposition tant des associations de pêcheurs que des élus locaux. Ils craignent notamment pour la survie de différentes espèces de poissons et crustacés, typiques de la région.
Intéressons-nous maintenant à la cybersécurité ! Plusieurs villes européennes sont en lice pour accueillir une future agence européenne. Il s’agit du Centre européen industriel, technologique et de recherche en matière de cybersécurité. Pouvez-vous nous dire quelles seront ces prérogatives ?
Ce nouveau centre s’inscrit dans la volonté grandissante de l’UE d’investir le champ de la cybersécurité. Dans un monde de plus en plus connecté, les cyberattaques deviennent un enjeu de plus en plus important. L’objectif est de coordonner les initiatives des Etats membres en la matière.
Le but est aussi de coordonner le déploiement de la 5G en Europe. Aujourd’hui très fragmenté au sein de l’UE, son déploiement constitue un enjeu stratégique. Certains pays comme la Pologne, la Suède, la France et le Royaume-Uni adoptent des règles pour limiter la pénétration d’entreprises considérées à risque. Sont visées des entreprises chinoises comme Huawei ou ZTE, jugées comme trop proches du régime chinois.
La Pologne qui d’ailleurs a soumis sa candidature pour accueillir le futur centre. L’Espagne fait figure de sérieux prétendant.
Oui en effet, l’Espagne et la Pologne font beaucoup d’efforts en matière de cybersécurité et d’innovation technologique. Ils ont respectivement proposé les villes de Léon et Varsovie. Néanmoins, ces villes sont en compétition avec Bruxelles, Munich, Vilnius, Luxembourg et Bucarest.
Terminons par un état des lieux des mesures sanitaires en Europe. Un accord entre l’Union européenne et l’entreprise Moderna est en passe d’être signé. Le vaccin de l’entreprise est quasiment prêt et l’UE devrait acquérir jusqu’à 160 millions de doses. De leur côté, que font les Etats ?
En matière de vaccin, l’Espagne a autorisé les derniers tests cliniques d’un vaccin réalisé par l’entreprise américaine Johnson & Johnson. Le Portugal compte prolonger l’Etat d’urgence de deux semaines face à de sérieuses difficultés. En Belgique, après avoir été le pire pays d’Europe en matière de contamination, les indicateurs sont à la baisse. En France, le Conseil de défense s’est réuni mercredi pour discuter du futur déconfinement, qui sera progressif.
En Allemagne, la police a répondu à coups de canon à eau aux 10.000 manifestants rassemblées à Berlin contre les mesures sanitaires.
Victor D’Anethan – Thomas Kox
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