Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 21 Janvier

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 21 Janvier

Majorité relative pour Giuseppe Conte au Sénat italien, après les élections du 19 janvier dernier ; retour des débats sur l'immigration et le droit à la déconnexion au Parlement européen ; neutralité carbone : le Comité européen des régions lance le « Green Deal Going Local », le pacte vert au niveau local ; investiture de Biden, les réactions en Europe.

Mardi 19 janvier, le gouvernement Conte en Italie jouait sa survie politique face au Sénat après le retrait de sa coalition du parti centriste Italia Viva de Matteo Renzi. Quel a été le résultat ?

Oui après 13 heures de débats, sa coalition composée du mouvement 5 étoiles et du parti démocrate a remporté le vote du Sénat par 156 voix contre 140. Le président du Conseil va pouvoir continuer à gouverner mais cette majorité relative est très précaire et risque de compliquer considérablement son action et notamment la mise en œuvre du plan de relance. Ce résultat fait suite au vote de confiance obtenu lundi à la chambre des députés.

Vous l’avez dit une des urgences du moment pour le gouvernement italien c’est le plan de relance européen ?

Oui et ce sont d’ailleurs les désaccords liés aux priorités de ce plan qui ont poussé le parti Italia Viva à se retirer du gouvernement.  L’absence, désormais, d’une majorité absolue va compliquer sa mise en œuvre, et les débats sur ce plan pourraient bien provoquer la chute de la coalition menée par Giuseppe Conte. Le temps presse pour ce pays qui a vu son PIB diminuer de près de 10%.

Attardons-nous maintenant sur un autre débat qui anime le Parlement européen. Certains eurodéputés ont fait part de leurs inquiétudes face à la situation humanitaire aux frontières de l’UE, notamment entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine où se retrouvent coincés des milliers de réfugiés.

En effet, la situation humanitaire était déjà critique mais elle s’est aggravée depuis l’incendie du camp de Lipa, en Bosnie, le 23 décembre dernier. 

Près de 5 800 migrants sont bloqués dans le nord-ouest de la Bosnie dénués de tout et ce dans des températures glaciales. L’UE a pourtant fourni 88 millions d’euros à la Bosnie sur les trois dernières années. De plus, la police croate est accusée de refoulements illégaux et presque systématiques, documentés par les ONG.

Restons au Parlement européen où les députés ont évoqué, mercredi 20 Janvier, un texte qui prévoit de garantir le droit à la déconnexion pour les citoyens européens. De quoi s’agit-il ?

Le droit à la déconnexion est défini par les eurodéputés comme «le fait de ne pas se livrer à des activités ou à des communications liées au travail au moyen d’outils numériques en dehors du temps de travail ». Ils évoquent la pression grandissante d’être toujours en ligne qui affecte négativement notre équilibre personnel. Bien des travailleurs n’osent pas ou ne savent plus quand se déconnecter, non sans conséquences sur notre vie personnelle et familiale. 

Ce droit à la déconnexion, ce n'est pas une proposition nouvelle ?

En effet, cette proposition des eurodéputés ne date pas d’hier mais elle est d’autant plus d’actualité depuis la pandémie. Selon la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, Eurofund, depuis la crise sanitaire, plus d’un tiers des travailleurs européens exerce leur activité professionnelle depuis chez eux, contre 5 % auparavant.

Quels peuvent être les principaux effets sur la santé ?

Le télétravail brouille la frontière entre emploi et vie privée et pousse les employés à travailler davantage.

Le rapport du Parlement précise que « 27 % des personnes qui travaillent à domicile dans l’UE ont déclaré avoir travaillé durant leur temps libre afin de satisfaire les exigences de leur emploi. 

Sur une période prolongée, le télétravail peut avoir des effets néfastes sur la santé, notamment l’isolement et la fatigue qui peuvent entraîner des dépressions ou des douleurs aux yeux et aux muscles.

Évoquons une autre politique européenne, initiée par la Commission qui a de grandes ambitions climatiques. A travers son Green deal, son pacte vert, la Commission vise la neutralité carbone de l’Europe d’ici à 2050. Ce plan devrait atteindre les 1 000 milliards d’euros sur 10 ans. Un plan qui suscite une attention très vigilante des régions européennes.

Ce projet ambitieux sera notamment décliné par les régions qui proposeront des projets destinés à la lutte contre le changement climatique. 

Ainsi le 15 juin dernier, le Comité européen des régions a lancé un nouveau groupe de travail appelé « Green Deal Going Local », le pacte vert au niveau local, afin de s’assurer que les ambitions de l’UE se traduisent en projets concrets, et ce sur l’ensemble de son territoire.

Pouvez-vous nous donner un exemple de projet ?

Le Comité européen des régions recense pléthore de projets innovants. Un d'entre eux, par exemple, pourrait en inspirer d’autres : c’est le projet d’éclairage public intelligent mis en place par la ville de Čakovec au nord de la Croatie. Suite au développement d’une importante base de données, accompagné d’analyses et de planification, le centre-ville a vu ses éclairages au sodium, vieux de 160 ans, remplacés par un éclairage à LED plus économe et autonome.

Ainsi, l’intensité lumineuse des ampoules est régulée en fonction de la circulation et des conditions météo. Cet investissement a permis de faire baisser la consommation d’énergie de 65% par an. Cette initiative a nécessité un investissement initial de près de 80 000 euros mais permet d’économiser 18 500 euros par an. De quoi rembourser la note en un peu plus de quatre ans.

Terminons enfin par les réactions de l’Europe suite à l’investiture du président américain Joe Biden. Même l’opérateur des transports Bruxellois à salué la fin de du mandat de Donald Trump ! Un soulagement certain et largement partagé !

Oui les réactions ont été nombreuses, on peut évoquer la Commission européenne qui salue « le retour des États-Unis”, et se dit impatiente de participer avec l’administration Biden à un changement global basé sur des valeurs communes comme le multilatéralisme. Ursula von der Leyen s’était auparavant félicité d’avoir de nouveau un “ami” à la maison blanche après, je la cite “4 longues années”

La chancelière allemande et le président polonais ont aussi réagi en soulignant leur désir d’accentuer la coopération entre leur pays et les États-Unis.  Et enfin, Emmanuel Macron a célébré une des premières initiatives de Joe Biden : le grand retour de Washington dans l’accord de Paris pour le climat.

Image: Balwina54, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons