Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 22 Février

Aujourd'hui en Europe - Lundi 22 Février

Ursula Von der Leyen présente la stratégie vaccinale de l'UE ; au Kosovo, une victoire historique de la gauche aux législatives ; le créateur de Fortnite porte plainte contre Apple ; après la vague de froid, le débat sur l'approvisionnement énergétique de la Suède relancé.

Vaccination Covid - Ursula Von der Leyen présente la stratégie de la Commission européenne

Avant de partir pour un tour de l’Europe, commençons ce journal à Bruxelles. Habituée des conférences de presse en ligne, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen est venue en personne au côté de la Commissaire à la Santé Stella Kyriakides et du Commissaire au marché intérieur Thierry Breton pour évoquer la stratégie vaccinale, particulièrement face aux variant du coronavirus.

Oui, Ursula Von der Leyen a appelé les États membres à se mobiliser davantage pour détecter plus rapidement les nouveaux variants du coronavirus. Une détection qui sera favorisée par le développement du programme scientifique européen « Hera incubator », qui réunira les laboratoires et les autorités publiques. De même, un mécanisme de partage volontaire de licences entre industriels est à l’étude. 

La Commission souhaite aussi mettre en place des essais cliniques de masse pour que les laboratoires puissent trouver les parades aux nouveaux variants du virus. Enfin, l'exécutif européen assure que l’Agence européenne des médicaments va accélérer ses règles d'autorisation pour les nouvelles versions des vaccins déjà autorisés dans l’UE.

Kosovo - victoire historique de la gauche aux législatives

Tournons-nous maintenant vers les Balkans où le résultat des élections législatives au Kosovo risque d’annoncer un changement de cap sans précédent pour ce petit pays indépendant depuis moins de 15 ans.

Oui en effet, c’est une page qui se tourne dans le paysage politique du Kosovo. Le parti de gauche d'autodétermination (ou VV) a recueilli plus de 48% des voix et ainsi balayé ses principaux adversaires politiques, les partis qui structurent le paysage politique local depuis la guerre d'indépendance. Notamment le Parti démocratique de Kosovo, le PDK, qui n’a obtenu que 17% des voix. 

C’est un camouflet sans précédent pour ce parti dont l’ancien homme fort, l’ex président Hashim Thaçi, a d’ailleurs été inculpé par la justice internationale pour crime de guerre en novembre dernier. 

Le parti VV qui sort victorieux a fait campagne contre la corruption et pour davantage de justice sociale. Il a obtenu le soutien de la présidente par intérim Vjosa Osmani qui a claqué la porte du parti PDK de l’ex-président pour se rapprocher du VV.

Quels sont les défis pour le Kosovo et les conséquences de cette élection pour l’Europe ?

Le leader du parti VV Albin Kurti est particulièrement opposé aux négociations que le Kosovo a entamé avec la Serbie sous l’égide de l’Union européenne. Rappelons que Belgrade refuse toujours de reconnaître l’indépendance kosovare obtenue en 2008,  considérant toujours ce territoire comme serbe. 

L’Europe soutient financièrement le Kosovo mais l’absence de normalisation avec la Serbie et les déficiences du pays en matière d’état de droit inquiètent les investisseurs étrangers, dans un pays soumis à rude épreuve par le contexte pandémique et économique actuel et où le chômage réel toucherait la moitié des actifs. Une entreprise sur deux serait menacée de faillite.

Une élection qui n’est en rien anodine ?

Oui, ce scrutin semble illustrer un changement de cap dans les Balkans où les régimes autoritaires vacillent à l’instar de ce qui s’était passé lors des législatives au Monténégro en août dernier, où le président Milo Djukanovic, au pouvoir depuis 1991 avait été mis en difficultés. Une tendance observée aussi lors des municipales de novembre en Bosnie-Herzégovine, où les électeurs ont marqué leur désir de changement face au parti nationaliste. Ces changements sont suivis de près en Serbie et Albanie où des législatives devraient avoir lieu en avril prochain.

Epic Games (Fortnite) porte plainte contre Apple

Retournons à Bruxelles où un éditeur de jeux vidéo a porté plainte contre Apple.

Oui, mercredi 17 février, Epic Games, le créateur du très populaire jeu vidéo Fortnite a porté plainte contre Apple auprès de la Commission européenne pour pratique anti-concurrentielle. Car pour les développeurs comme les utilisateurs, il est impossible de se passer de l’Apple store pour télécharger une application. Et Apple prélève pas moins de 30% de commissions sur les revenus générés par les applications. 

Ainsi, la querelle entre Apple et le développeur avait débuté lorsque ce dernier s’est fait exclure de l’Apple store en essayant de contourner le paiement de ces commissions. C’est bel et bien un duel au cœur des travaux législatifs du Digital Markets Act présenté en décembre dernier par la Commission. Ce texte vise en effet à encadrer les marchés du numériques mais le processus législatif est encore long et pourrait durer plusieurs années.

La vague de froid relance le débat sur l'approvisionnement énergétique de la Suède

Dirigeons-nous à présent vers le nord de l’Europe où la vague de froid qui a touché plusieurs pays européens à relancé le débat sur l’approvisionnement énergétique de la Suède.

En effet, la vague de froid qui a débuté dimanche 7 février a mis à rude épreuve le réseau électrique suédois, mis à mal par le manque de vent qui a limité le fonctionnement des éoliennes qui représentent 20% de la consommation d’électricité du pays. La suède a été contrainte de remettre en marche une vieille centrale au gasoil et a dû importer de l’électricité de Pologne et d’Allemagne provenant de centrales à charbon. Résultat, le prix de l’électricité est monté en flèche, le coût du mégawatt par heure est passé de 30 à 200 euros. La polémique a encore enflé quand la chaîne publique SVT a diffusé un clip en demandant aux particuliers de limiter leur consommation d'électricité, notamment en utilisant un balai au lieu de l’aspirateur. Les éditorialistes et opposants au gouvernement n’ont pas manqué l’occasion de s’indigner. Même réaction du côté des partisans du nucléaire qui dénoncent le tournant de la Suède vers les énergies renouvelables.

La transition énergétique de la Suède connaît aussi des résistances au niveau local.

Tout à fait la Suède a de grandes ambitions climatiques, elle souhaite produire l’ensemble de son électricité par les énergies renouvelables d’ici à 2040 mais la mise en œuvre de ce programme suscite une opposition grandissante. Cette ambition climatique se traduit notamment par un projet de 1100 éoliennes à Malung au Nord-est du pays, un record en Europe. Mais le chemin reste semé d'embûches, le conseil municipal a approuvé le projet mais les locaux craignent son impact sur la biodiversité et sur le tourisme, dans une région appréciée pour ses paysages. Lors d’un référendum l’année dernière, seuls 44% des votants s’étaient prononcés en faveur du projet. Un enthousiasme pour les éoliennes terrestres qui est à la baisse dans le pays selon un récent sondage.

Romain L'Hostis - Armand Duthil

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Image : NakNakNak