Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 18 janvier 2023

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 18 janvier 2023

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. 

Au programme du jour : 

- Consultation du peuple hongrois sur les sanctions contre la Russie 

- Mouvement social au Royaume-Uni 

- Découverte d’un gisement de terres rares en Suède 

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Commençons ce journal en nous intéressant au rejet par la commission européenne des résultats de la récente consultation du peuple hongrois sur les sanctions contre la Russie.

Bonjour à tous, bonjour Félix. Oui durant deux mois les Hongrois ont été invités par le gouvernement de Viktor Orban à se prononcer sur une série de questions portant sur les sanctions infligées par l’Union européenne à la Russie. Les résultats sont sans appel, 97 % des personnes interrogées se sont prononcées contre de nombreux aspects de la politique de sanctions de l’UE, en particulier les mesures visant l’énergie. Néanmoins les questions semblent très orientées. On demandait par exemple aux Hongrois : « êtes-vous d’accord avec les sanctions de Bruxelles sur le pétrole ? », « êtes-vous d’accord avec les sanctions sur la livraison de gaz ? » ou encore « êtes-vous d’accord avec les sanctions qui augmentent le prix de la nourriture ? ».

Et la participation a été très faible.

Oui les Hongrois n’ont pas été dupe. Selon les chiffres officiels, moins de 1,4 million des 8,2 millions d’électeurs inscrits en Hongrie ont répondu à ces 7 questions qui sous-entendaient que Bruxelles avait unilatéralement imposé des sanctions à Moscou. Ce qui n’est absolument pas le cas, puisque les sanctions ont été approuvées par tous les États-membres, dont la Hongrie.  

Une réévaluation des sanctions est-elle possible à court-terme ?

Les responsables européens estiment qu’il est totalement improbable que l’exécutif européen procède à une nouvelle analyse uniquement en réaction à la demande de Budapest. Les décisions se prennent à 27 et à l’unanimité. La Hongrie qui a toujours essayé d’atténuer les trains de sanctions, n’a pour l’instant jamais utilisé son véto. 

Tout autre sujet, l’histoire du jour Laura nous vient de Norvège.

Oui et c’est l’histoire d’un homme, Andrei Medvedev ancien membre du groupe Wagner, la compagnie de mercenaires russes de sinistre réputation, engagée dans la guerre en Ukraine. L’homme de 26 ans serait parvenu à s’enfuir de Russie en traversant la frontière russo-norvégienne dans l'Arctique. Il a été arrêté par la police norvégienne et va demander l’asile. Il explique avoir fui après que son contrat ait été prolongé contre son gré, après plusieurs mois de combats en Ukraine. Dans l’interview qu’il a accordée à une ONG norvégienne, il raconte sa fuite, affirmant avoir traversé la rivière gelée, la Pavsik, poursuivi par une patrouille russe. 

Continuons ce journal en nous tournant du côté du Royaume-Uni, où la crise sociale s’accentue de jour en jour.

Un large mouvement social secoue le Royaume depuis plusieurs mois, principalement en Angleterre et au Pays-de-Galle, et plus récemment en Ecosse. De nombreux secteurs réclament des hausses de salaires pour compenser la grave inflation qui dépasse les 10%. Le mouvement porté par le syndicat Royal College of Nursing a annoncé sept journées de mobilisation, entre février et mars, dont la première aura lieu le 1er février. Ce lundi, les infirmières ont annoncé qu’elles cesseraient de nouveau le travail deux jours, les 6 et 7 février, toujours pour réclamer une augmentation des salaires. Les infirmières protestent aussi contre leurs conditions de travail alors que dans le secteur hospitalier plus d’une dizaine de milliers de postes restent vacants.

Le mouvement qui réunit déjà les cheminots, les ambulanciers, les agents publics, les infirmières, s’est vu rejoint par les enseignants.

Tout à fait, le mouvement s’est déclaré le jour même où le Parlement entamait l’examen d’un projet de loi ayant pour but d’instaurer un service minimum dans certains secteurs publics, dont celui de l’éducation. Les syndicats y voient une remise en cause du droit de grève. Les enseignants réclament eux aussi une augmentation des salaires. Pour l'instant, le 10 downing street semble inflexible face aux agitations sociales et ne semble pas vouloir faire de compromis. Le gouvernement conservateur devra néanmoins prendre en compte l’immense avance que l’opposition travailliste ne cesse de gagner dans les sondages.

Terminons ce journal sur la découverte en Suède d’un gisement de terres rares qui réjouit Bruxelles mais inquiète les populations autochtones.

En effet, en ce début d’année la compagnie minière LKAB contrôlée à 100 % par l’État suédois, a annoncé la découverte du plus gros gisement connu de terres rares en Europe. Ces terres sont essentielles pour la construction des batteries et moteurs des véhicules électriques. Le gisement situé au nord du pays contiendrait au moins un million de tonnes d’oxydes de terres rares, en plus de l’équivalent d’un quart des besoins européens en phosphore et de 400 millions de tonnes de minerai de fer.

Bruxelles se réjouit de la découverte et espère pouvoir atténuer la dépendance croissante à la Chine dans le domaine des métaux rares. 

Et c’est une immense satisfaction pour Stockholm. 

Selon certains médias suédois la nouvelle aurait été accueillie dans l’euphorie. Cet immense gisement propulse la Suède comme une grande nation minière d'Europe. Mais surtout les Suédois se voient capables de concurrencer le voisin et rival norvégien dans le domaine des métaux. Selon le porte-parole de la compagnie, l'exploitation du gisement devrait commencer au plus tard dans 10 ans.

Néanmoins une certaine partie de la population suédoise voit d’un très mauvais œil la décision d’exploiter le gisement.

Oui est c’est notamment le cas du peuple autochtone, éleveur de rennes vivant au Nord du pays, les Samis. L’exploitation du gisement mettrait en péril leur mode de vie, puisque le gisement se trouve sur le dernier point de passage emprunté par les éleveurs de rennes samis pour rejoindre leurs pâturages d’hiver. Les samis reprochent à LKAB de ne pas les avoir prévenus. Ce projet s’ajoute à d’autres. En vingt ans, les Samis ont perdu 68% des terres suédoises sur lesquelles ils avaient un droit d’usage. Selon un porte-parole d’un groupe d’éleveur, les Samis sont vue comme une menace pour l'industrie.