Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Ouverture de la COP 30 COP 30, activistes
- L’Autriche laxiste face aux violences d’extrême droite OU Pays Bas et Belgique veulent sanctions pour pays respectent pas pacte asile et immigration
- Toujours plus de défense en Pologne
On ouvre ce journal à Belém, au Brésil, où se sont réunis jeudi une cinquantaine de dirigeants venus du monde entier. Un rendez-vous au sommet, quelques jours avant la COP 30 qui commence lundi.
Oui, du 10 au 21 novembre plus précisément. Les responsables brésiliens de cette nouvelle cop vont tenter de faire avancer les principales urgences environnementales et climatiques - au premier chef : la réduction des gaz à effets de serre et le ralentissement du réchauffement climatique.
Le sommet a une résonance particulière car 2025 marque la trentième édition de la COP, l’anniversaire des 10 ans des accords de Paris sur le climat, et se déroule dans le pays où a été fondé l’ONU Climat, en charge de ces événements.
Le choix du lieu, justement, fait l’objet de plusieurs critiques.
Oui, si le choix d’organiser cette Cop à Belém a une forte charge symbolique du fait de la proximité de cette ville avec l’Amazonie, la capitale de l'État du Pará n’avait aucunement la capacité d’accueillir un événement de telle ampleur. Les infrastructures, construites à la hâte, laissent encore le site du sommet encombré de chantiers. Les logements, proposés à des prix exorbitants, ont même dissuadé plusieurs délégations, dont celle de l’Autriche, de venir.
Des difficultés logistiques qui s'ajoutent à un contexte particulièrement compliqué pour la lutte climatique.
Oui, entre le passage récent de l’ouragan Melissa, les vagues de chaleur en Inde, la multiplication des incendies en France cet été et le fait que 2024 ait été l’année la plus chaude jamais enregistrée, l’urgence n’a jamais été aussi forte.
Dans le même temps, la dynamique des Cops a aussi encaissé plusieurs coups importants : le retrait des États-Unis, d’abord, des accords de Paris, décidé par Donald Trump. Celui-ci affirmait fin octobre avoir gagné « la guerre contre le canular du changement climatique » et a confirmé, le 1er novembre, qu’aucun représentant de haut niveau ne serait envoyé à Belém.
Mais les difficultés ne viennent pas que des Etats-Unis : les pays de l’UE peinent aussi à s’accorder sur leurs objectifs climatiques, créant un point de tension supplémentaire lors de l’événement. Les Vingt-Sept ont ainsi renoncé à leur objectif de 90 % de réduction des gaz à effet de serre d’ici 2040, n’arrivant au Brésil qu’avec une simple déclaration d’intention.
Pas de quoi rassurer les militants qui ont exprimé leur colère au Brésil jeudi.
Oui, un groupe d'activistes a projeté sur plusieurs monuments emblématiques de Rio des messages de contestation. Leur intervention fait suite à la publication de nouveaux chiffres alarmant du Programme des Nations unies pour l’environnement : l’organisme affirme que l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 C par rapport à l’ère préindustrielle risque bien ne pas pouvoir être atteint et, au contraire, que la température pourrait monter jusqu’à 2,5 C de plus qu'aujourd'hui d’ici la fin du siècle.
On continue ce journal en Autriche où, par le biais d’une lettre ouverte, 80 personnalités interpellent le gouvernement pour lui demander davantage de sévérité à l’égard de l’extrémisme de droite.
Oui, les signataires de la lettre ouverte reviennent notamment sur l’organisation de la grande marche du Mouvement identitaire autrichien dans les rues de Vienne à la fin du mois de septembre. L’un des principaux groupes d’extrême droite du pays, fondé par d’anciens nazis, avait alors bénéficié d’une escorte de la police, ce que n’avait pas manqué de critiquer l’opposition.
Quelques heures après la manifestation, deux néonazis assumés avaient en outre passé à tabac deux autres hommes dans le métro.
La lettre ouverte critique une forme de complaisance du gouvernement à l’égard de la droite la plus dure.
Oui, avec un rappel clair des faits : les infractions d'extrême droite sont en nette hausse dans le pays ; elles ont augmenté de plus de 40% durant les 6 premiers mois de 2025. Ce que souligne également la lettre, c’est que la réponse judiciaire ne semble pas être à la hauteur des défis posés par cette situation. Si une loi spécifique, votée au lendemain de la seconde mondiale, interdit, entre autres, l’apologie du IIIe Reich, elle est de moins en moins appliquée : 16% de moins qu’en 2024 ; et près d’un tiers des procédures sont abandonnées.
La mise en œuvre d’un plan national contre l'extrémisme de droite avait déjà été évoquée en 2016, sans avancée depuis, mais le journal Médiapart indique qu’il devrait être élaboré et mis en place en 2026. En Autriche, la première force politique dans les suffrages, de loin, est celle du FPO, parti d’extrême droite sorti en tête des dernières élections législatives.
Et on termine ce journal en Pologne, où le ministre de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, a affirmé vouloir former militairement 500 000 volontaires d’ici la fin 2026. Un projet d’ampleur, qui s’inscrit dans une intense dynamique de renforcement des moyens de défense du pays frontalier à l’Ukraine.
Oui, le programme concerne toutes les catégories de population, avec des formations “allant des écoles primaires aux seniors” a précisé le ministre et devrait cibler 100 000 personnes d’ici la fin de l’année. Wladyslaw Kosiniak-Kamysz n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler qu’en 2026, le budget de la Défense polonaise devrait atteindre le chiffre record de 4,8% du PIB - un investissement même supérieur, en proportion, à celui des Etats-Unis.
A l’échelle européenne, on observe sans surprise que les Etats les plus proches de la Russie sont ceux qui dépensent le plus dans leur défense militaire. A quelques places de la Pologne, on retrouve ainsi l’Estonie, avec 3,43% ou la Lettonie, avec 3,15% du Produit Intérieur Brut du pays.
Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.