Aujourd’hui en Europe

Aujourd’hui en Europe - Jeudi 16 mars

Aujourd’hui en Europe - Jeudi 16 mars

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- Tension Moscou/Washington (rappel des avancées diplomatiques entre Moscou et les européens).

- En Pologne, une militante du droit à l’avortement condamnée par la justice (rappel du droit à l’avortement en Europe).

- Le gouvernement italien demande à Milan de cesser d’enregistrer les enfants de couples homosexuels.

Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité en revenant sur le trois cent quatrième jour de guerre en Ukraine. Des récentes tensions ont éclaté entre Moscou et Washington suite au crash d’un drone américain en mer Noire.

Bonjour à toutes et tous, bonjour Mélanie, effectivement un avion de chasse russe a “percuté” ce mardi 14 mars, un drone américain Reaper au-dessus de la mer Noire.Les deux parties opposent deux versions quant aux raisons qui ont mené à ce crash. L’armée russe nie toute implication dans cet incident, dénonçant je cite une “manœuvre brutale” du drone américain qui, suite à une perte de contrôle en plein vol, aurait heurté la surface de l’eau. De son côté, Washington accuse la Russie d’avoir effectué un acte “irréfléchi” et a convoqué l’ambassadeur russe au département d’État, afin de lui faire part de la “forte objection” des États-Unis.

Malgré le démenti russe d’une quelconque implication dans cet incident, l’ambassadeur russe à Washington, Anatoli Anatov, a tout de même déclaré que cet évènement était perçu comme une “provocation”.

Absolument, il a rappelé que l’espace aérien où à eu lieu l’incident était considéré comme une zone d’opérations militaires spéciales et que la Russie avait “prévenu de ne pas entrer, de ne pas y pénétrer”.

La Russie a cependant semblé chercher à faire baisser la tension, appelant, je cite à des “relations pragmatiques” avec Washington. Un ton qui semble rappeler celui utilisé quand un missile était tombé sur le sol polonais, membre de l’Otan, en novembre dernier, causant la mort de deux personnes. Face au risque d’escalade les différents protagonistes avaient joué l’apaisement.

Sur le terrain, la guerre continue et l’armée russe cherche actuellement à encercler la ville fortifiée d’Avdiivka.

Oui cette ville du Donbass qui abritait plus de 30 000 habitants avant la guerre doit faire face à une tentative d’encerclement par l’armée russe. Face à l’échec de leurs offensives frontales les assaillants russes cherchent désormais à encercler la ville à la fois par l’Ouest et par le Nord, le but étant de couper le ravitaillement de la ville. La même méthode est utilisée par les Russes autour de Bakhmout qui tient toujours.

Continuons ce journal en Pologne, où une militante du droit à l’avortement a été condamnée par la justice de Varsovie.

En effet, Justyna Wydrzynska membre du collectif Avortement sans frontière, devra effectuer huit mois de travaux d’intérêt général pour avoir envoyé, en 2020, des pilules abortives à une femme hors de son cercle familial. L’activiste est venu en aide à une femme aux prises avec un partenaire violent et qui avait fait appel à l’organisation. C’est le compagnon de cette femme qui a fait appel à la police après avoir intercepté le colis de Justyna Wydrzynska. C’était la première fois qu’était jugée une militante pour avoir aidé une femme à avorter.

En Europe, le droit à l’avortement est en danger en Pologne mais pas seulement.

Oui, le gouvernement dominé par le parti droit et Justice au pouvoir depuis 2015 a très sévèrement durci la législation sur ce sujet. Elle n’autorise l’avortement qu’en cas de danger pour la vie de la femme enceinte, de viol ou d’inceste. De grandes manifestations avaient accompagné l’interdiction d’avorter en cas de grave malformation fœtale, entrée en vigueur en janvier 2021 après un jugement du Tribunal constitutionnel en octobre 2020. En Europe seule Malte interdit ce droit. Néanmoins la situation est également préoccupante en Espagne et en Italie où les praticiens disposent d’une clause de conscience leur permettant de refuser l’acte. En Italie 71% des praticiens font appel à cette clause.

Est ce que l’Europe tend vers une constitutionnalisation du droit à l’avortement ?

C’est la demande qu’à fait le parlement européen en juillet. Dans un avis les eurodéputés ont demandé de réviser la charte des droits fondamentaux de l’UE pour y inclure le droit à chaque femme d’un droit à l’avortement sur et légal. L’eurodéputée Brunet déclarait d’ailleurs récemment à notre antenne "Les chiffres le montre quand on légalise il n’y a pas plus d’avortement…la seule chose, c’est qu’on met en danger la santé des femmes et souvent les plus vulnérable". 

Pour terminer ce journal tournons nous du côté de la commission européenne. Mardi, l’institution dévoilait ses pistes pour une réforme du marché européen de l’électricité pour contrer la volatilité des prix.

Oui, après un hiver très redouté, avec des prix qui ont explosé mettant en péril bon nombre de petites et moyennes entreprises européennes, la Commission européenne a dévoilé, mardi, ses pistes pour une réforme du marché européen de l’électricité. Cette réforme n’est pas une refonte complète : l’exécutif européen souhaite recourir aux contrats énergétiques de long terme pour protéger les consommateurs et encourager les investissements dans le renouvelable … et le nucléaire. De plus, la commission ne s’est pas attaquée à un découplage des prix gaz/électricité, comme certains le préconisent.

Dans son plan à long terme, Bruxelles souhaite protéger les entreprises avec un mécanisme inédit.

Tout à fait la Commission soutient l’usage de contrats pour la différence ​(CFD) à prix garanti par l’État : dans ce mécanisme, le producteur d’électricité doit reverser les revenus engrangés si le cours au comptant est plus élevé, mais a contrario se voit compensé en cas de baisse du marché.

Et le nucléaire est également concerné par ce dispositif.

C’était une demande de la France que ce dispositif :  "contrat pour la différence" soit intégré au secteur du nucléaire. Quelques jours avant de présenter son texte, l’exécutif communautaire limitait son dispositif aux infrastructures nucléaires futures. Il a fini, dans la dernière ligne droite et sous pression de Paris, par l’étendre aux dépenses de modernisation qui seront nécessaires dans les centrales actuelles, ce qui encourage les investissements. De plus, la nouvelle réforme dessine un nouveau cadre institutionnel dans lequel les États membres peuvent recourir, en cas de crise, à des tarifs réglementés pour les ménages et les petites et moyennes entreprises (PME).

Merci à toutes et à tous pour votre attention !